«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

28 janvier 2008

Système de santé: y a comme un os

L’homme à qui appartient cet os avait d’abord consulté pour une mauvaise fracture à la malléole consécutive à une chute lors d’une joute de «hockey bottine.» Les malléoles sont les extrémités inférieures arrondies du tibia (les petites bosses de la cheville). Après une incroyable saga l’ayant mené d’une clinique privée à l’urgence de l’hôpital et ayant exigé du blessé environ sept jours de «patience» avant qu’il puisse enfin voir un orthopédiste, une date pour l’opération fut enfin fixée. Cette semaine, il devra se faire installer une vis, une plaque sans compter une reconstruction de tendons. Jusqu’ici, il ne s’agit que d’une simple histoire de délai souvent inacceptable que l’on rencontre trop fréquemment dans notre système de santé. Le hic, c’est que dès la première consultation, dans une clinique privée, le patient avait signalé au médecin une douleur située plus haut dans l’avant-jambe, près du genou. Il avait même mentionné au médecin que lorsqu’il appuyait sur la zone sensible, il entendait un «clac» étrange et que c’était très douloureux. Après avoir ausculté sommairement la zone en question, le médecin a conclu qu’il s’agissait d’une douleur musculaire.

Aujourd’hui, près de trois semaines après la première consultation, alors que notre blessé tentait de refaire son atèle, il a appuyé encore une fois sur la zone douloureuse et a entendu le désagréable «clac.» Se doutant bien qu’il y avait là quelque chose de pas normal et voulant en avoir le cœur net, il s’est rendu à la clinique médicale de Sainte-Adèle et a exigé une radiographie de la partie «bruyante» de sa jambe. Le cliché ne laisse place à aucun doute : fracture du péroné (voir l'image). Ce qui m’étonne, c’est que malgré le fait qu’il a mentionné le bruit et la douleur au premier médecin, ce dernier n’a pas jugé utile d’exiger une radiographie plus complète de la jambe. Trois semaines après l’accident, c’est le patient lui-même qui a découvert cette fracture. Que serait-il arrivé si notre blessé n’avait pas exigé cette deuxième radiographie? Le premier médecin qui a examiné notre homme a fait preuve d’un manquement grave en ne tenant pas compte des commentaires de son patient. Son diagnostic incomplet aurait pu avoir des conséquences graves pour le blessé

La morale de cette histoire: soyez vigilant et n’hésitez pas à questionner vos médecins, même ceux qui sont pressés et qui ne vous écoutent que d’une oreille distraite.

Je laisse le soin à la victime de s’identifier si elle le souhaite.

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12 commentaires:

Anonyme a dit...

Qu'est-ce qu'on appelle un étudiant D- en medecine qui a gradué dernier en sa classe avec une moyenne de 60% ?

Réponse: Docteur

Anonyme a dit...

Ca aurait cicatriser (l'os se serait rejoint a la fracture). P-e bien, p-e mal....

Anonyme a dit...

Ca aurait cicatriser (l'os se serait rejoint a la fracture). P-e bien, p-e mal....

Anonyme a dit...

Il ne faut pas juste poser des questions a son docteur. Il faut aussi exiger des réponses satisfaisantes!

Anonyme a dit...

En fait, en cours de médecine ils nous apprennent que quand un patient se fracture un os, il faut toujours avoir des rayons X de l'os complet jusqu'à l'articulation plus haute et plus basse que la fracture... puisqu'un os se fracture souvent en plusieurs endroits et que sous la pression, d'autres os se fracturent souvent aussi.... De plus, la malléole externe, c'est la partie distale du péroné... donc dans ce cas-ci, l'os était fracturé à 2 endroits...

Donc le patient n'aurait même pas du avoir à demander.... Ça aurait du se faire automatiquement.

Mais il ne faut pas oublier que la médecine est pratiquée par des êtres humains et que tant que cela sera ainsi, il y aura des erreurs médicales parce que tout être humain a droit à l'erreur... Malheureusement certaines erreurs coutent plus chères que d'autres...

Anonyme a dit...

p-s : Je peux vous assurer qu'il n'y a AUCUN étudiant de dernière année de médecine de ma classe qui a une moyenne de D- (on doit avoir une moyen de C+ pour passer nos cours...)

;-)

André Bérard a dit...

@ Julie

Merci pour ces précisions. Je suis persuadé que si notre homme était passé entre tes mains, les choses se seraient déroulées autrement pour lui.

Anonyme a dit...

Heureusement, les gens qui se sont occupés de moi durant l'opération (en particulier le chirurgien et l'anesthésiste) ont été d'une compétence remarquable.

Il faut croire que je n'ai pas été chanceux avec 2 mauvais diagnostics, car ma voisine de chambre à l'hôpital passait sous le bistouri en moins de 24 heures pour une fracture au poignet...

Anonyme a dit...

Cher patient,

Heureusement que ce n'est pas l'anesthésiste qui a fait une erreur,
car vous seriez mort...

Anonyme a dit...

à Julie

C'est combien un C+ et où est la liste des noms?

Anonyme a dit...

à inquiet

En médecine, un C+ n'a pas la même valeur selon la difficulté de la matière, selon la moyenne du groupe ou bien selon l'humeur du doyen ;-).
En général un C+ vaut entre 60 et 70% et on nous en averti avant l'examen. Il ne faut pas oublier qu'à l'université, la note de passage de tous les programmes (sauf médecine) est de 50% (D-)

à André
Merci de ta confiance... J'espère seulement réussir à faire mon métier avec compétence.

André Bérard a dit...

@ Julie

En ce qui me concerne, je ne nourris aucun doute concernant ta capacité à devenir une excellente médecin. :-)