«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

29 avril 2007

Silence

Lors de la dernière tempête de neige, je suis sorti avec ma pelle, l’air maussade et résigné à déblayer cette dernière bordée printanière. Mon voisin s’affairait déjà à la tache. Je m’approche pour lui demander des nouvelles de sa femme qui est malade.

Et puis, comment va ta femme? «Mal», me répond-il. «Elle a un cancer de l’estomac avec métastases. C’est inopérable.» Après un moment de silence, il ajoute «je l’aime ma femme et je ne ne veux pas la perdre». Les flocons qui tombaient se sont soudainement transformés en clous. Nous nous sommes regardés, en silence, pendant une longue minute. Pas de malaise dans ce silence. Juste un être qui dit à un autre «je souffre. Atrocement. Et je n’ai pas de mots pour le dire.» Juste un deuxième être qui tente de répondre: «je comprends.»

Ce silence d’à peine une minute, j’y pense encore. Même après plusieurs semaines.
Sans les mots pour l’encombrer, il a libéré la voie. Il a balayé les obstacles pour laisser passer une émotion brute, de celles qui vous taraudent, de celles qui laissent des traces.

L’autre jour, par ma fenêtre, j’ai vu mon voisin aider sa compagne de vie amaigrie, vacillante et affaiblie à descendre de voiture alors que le vent semblait vouloir tenter sa chance et l’emporter avant la maladie.

De ma fenêtre, je vois celle de sa chambre. À l’extérieur, la vie s’anime et reprends son emprise sur l’hiver. À quelques centimètres, derrière la toile tirée, les saisons sont inversées.

J’y pense. Souvent.

Désolé pour ce texte, mais je devais l’écrire.

Merci de l’avoir lu.

27 avril 2007

En réponse à Pierrot

M. St-Germain (le fameux Pierrot) me demandait de réagir à son commentaire sur le billet intitulé «merde!» concernant les débordements des égouts sanitaires de Sainte-Adèle dans la Rivière du Nord. Je tiens à souligner que je suis conscient que le problème n’est pas unique à Sainte-Adèle. Beaucoup d’autres villes, en aval et en amont, déversent également leurs «surplus». Combien y a-t-il de ces tuyaux qui crachent directement dans la rivière coliformes, serviettes hygiéniques, papier hygiénique et condoms souillés sur le territoire de Sainte-Adèle, je n’en sais rien. Je vais tenter d’éclaircir ce point dans les prochaines semaines. M. Gravel d'Abrinord, l’agence de bassin versant de la Rivière du Nord, semble estimer que Sainte-Adèle rejette beaucoup: «l’usine de Sainte-Adèle rejette beaucoup, ça devient un cas de santé publique», pouvait-on lire dans un article traitant du sujet dans l’édition du 17 août 2006 du Journal de Prévost. Je vous invite à lire attentivement cet article très instructif, où l’on nous parle aussi des coûts associés à la sédimentation des rivières.

Il y a aussi l’impact sur la faune et la flore du cours d’eau. Les matières fécales drainent une grande quantité d’oxygène lors de leur dégradation, privant ainsi la faune et la flore d’une quantité importante de cet élément essentiel à l’écologie des cours d’eau. Les déchets, comme les condoms et les serviettes hygiéniques, sont confondus avec de la nourriture par de nombreux oiseaux aquatiques qui périssent lentement, victimes d’occlusions intestinales.

Il existe des moyens permettant d’éviter le déversement des déchets solides. Ce serait déjà un pas de fait dans la bonne direction. Abrinord vient de s’associer avec la municipalité de Sainte-Adèle afin de mieux protéger l’environnement de la Rivière du Nord. Souhaitons que cette association n’émousse pas les dents de l’agence.

26 avril 2007

Appel à tous

Lors de la prise de photos pour le précédent billet, nous avons remarqué la présence de ces «roches» parsemées sur la berge de la Rivière du Nord, à la hauteur de la Rolland. De quoi s’agit-il? Quelqu’un le sait?

Je sais que certains lecteurs de ce carnet (Pierrot, je vous pointe du doigt) ont travaillé à l’ancienne usine à papier. Je les invite à nous éclairer sur la nature de ces roches qui visiblement n’en sont pas.

24 avril 2007

Merde!

Nous apprenions récemment que la Ville de Sainte-Adèle s’associait à Abrinord, l’Agence du bassin versant de la rivière du Nord. Sur le site de la municipalité on peut lire que : «Abrinord secondera et fournira son expertise à la Ville dans le cadre de la protection de l’environnement et plus particulièrement de la rivière du Nord.»

Moi et M. Veilleux, du carnet Rollandgate, venons d’aviser l’agence Abrinord d’un déversement d’égouts sanitaire dans la Rivière du Nord à la hauteur du parc d’affaires La Rolland. Le responsable a affirmé ne pas être au courant de ce déversement. C’est maintenant chose faite.

Nos sources nous ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’un débordement d’égouts sanitaire, qui bien que toléré, reste une situation illégale. Le développement immobilier qui s’annonce à Sainte-Adèle et dans les autres villes des Laurentides ne fera qu’empirer le problème. Selon les mêmes sources, le système d’égout adélois ne suffit pas à la demande. Ce genre de situation risque donc de se multiplier dans les prochaines années.

Nous avons également appris que seulement deux tuyaux de 8 pouces de diamètre acheminent les eaux usées de la ville vers l’usine d’épuration, ce qui est nettement insuffisant pour répondre aux «besoins» d’une ville de la taille de Sainte-Adèle.

L’eau est une richesse. Je ne conçois pas qu’en 2007, nous assistions encore à ce spectacle désolant d’un égout sanitaire se déversant directement dans une rivière. De plus, aucune affiche n’indique que nous sommes à proximité du tuyau qui déverse quantité de coliformes. Ainsi, le week-end dernier, j’ai vu des enfants, pieds nus dans l’eau à moins de 20 mètres du déversement.

Que font les responsables ?

Ces deux photos ne laissent planer aucun doute quant à la nature des eaux crachées par le tuyau : préservatifs et papier hygiénique



Cette photo panoramique nous montre clairement que le déversement se fait directement dans la rivière.



Adélois, méfiez-vous des déclarations officielles de la Ville. Lorsque vous longerez la Rivière du Nord et que vous sentirez des relents de merde, c’est probablement parce qu’il y en a à proximité.

Un dossier que nous suivrons pour vous.

Bonne baignade !

23 avril 2007

Château Sir d'Howard

Dimanche dernier, en compagnie d’un groupe d’amis, ma copine et moi avons poussé une reconnaissance du côté de l’ancienne base militaire de Saint Adolphe d’Howard. L’endroit offre une vue imprenable sur la région des Laurentides. Sur le site Internet de la municipalité, on y apprend que : «Au début de 1950, les Forces Armées Canadiennes contribuent à l'essor de l'économie locale et à l'immigration de nouvelles familles par la construction d'une base militaire et par l'installation d'équipements de détection par radar. Ces équipements, particulièrement la structure ronde du radar, sont très apparents et constituent même un point de repère important.»

Il y a environ six ans, la base fut transformée en château médiéval. On y donnait des soupers-spectacle durant lesquels des chevaliers s’affrontaient dans des joutes équestres, sous les vivats de la foule. À la même époque, nous travaillions pour l’agence qui s’occupait de la promotion du projet. Nous avions donc assisté au spectacle en bouffant du poulet avec nos doigts et en hurlant des conneries aux chevaliers dans l’arène devant nous.

Le projet était ambitieux. Trop, en fait. Il s’est effondré et le château est aujourd’hui drapé dans le lourd silence qui succède aux grandes batailles, balayé par les vents qui hurlent entre ses créneaux désertés.



Sur le chemin du retour, histoire de gâcher ma journée, nous avons croisé un résident des environs qui nous a appris que l’on prévoyait la construction de condos sur le site de l’ancienne base. Encore des maudits condos! Une fois de plus, le patrimoine naturel sera bradé au privé. Des sites d’exception comme celui de cette ancienne base militaire devraient être préservés afin que tous puissent en profiter. Pour m’achever, nous sommes tombés sur un tas de détritus jeté là par un pauvre con.

Voilà comment on prend soin du bien public au Québec!

22 avril 2007

Jour de la Terre

Pour être franc, je suis un peu allergique à tous ces jours de ci et ces jours de ça. Je sais, vous allez me dire que c’est l’occasion d’amorcer une réflexion sur un problème donné. Concernant notre planète, nous avons largement dépassé l’étape de l’amorce d’une réflexion. Nous devrions être, depuis longtemps, à l’étape des actions. Pour la plupart d’entre nous, le Jour de la Terre se terminera vers minuit. Demain, nous retournerons tous à nos petites routines, dans notre intouchable «qualité de vie», source même des problèmes de la planète. Demain, les velléités de changement auront déserté les préoccupations quotidiennes de la masse. L’être humain est ainsi fait qu’il réagit trop souvent quand il est trop tard. Il attend d’être atteint d’un cancer du poumon pour cesser de fumer. Il attend de se faire retirer trois pieds d’intestins avant d’arrêter d’engloutir chips, gâteaux et Big Mac. Nous aurons bien le temps de nous occuper de tout ça durant le Jour de l’Alimentation.

Mon souhait pour ce Jour de la Terre, c’est qu’il disparaisse. Ça signifiera que la planète sera enfin hors de danger.

Nous pourrons alors choisir de faire du Jour de la Terre une vraie fête!

Je suis négatif, me direz-vous. Peut-être. Mais la quantité de bouteilles, de canettes et de détritus de toutes sortes qui ont balisé ma balade d’hier dans la nature, me fait réaliser tout le travail qui reste à faire. Avant de prétendre à des actions collectives, nous devrons, à l’échelle de l’individu, nous imposer une discipline. Car toutes ces cochonneries lancées négligemment par la fenêtre de la voiture, lors d’une randonnée à pied ou à vélo, sont autant de gestes qui nous éloignent d’une conscience environnementale collective.

Aujourd’hui, ramassez au moins un déchet lancé par quelqu’un d’autre. Ce sera déjà ça de fait!

Comme je me plais à le dire, pour l’environnement, nous devons non seulement faire notre part, mais aussi celle des autres.

Ça s’appelle l’effet d’entraînement.

Bonne Journée de la Terre!

19 avril 2007

Les blogues dérangent

À cause des propos tenus dans le carnet Rollandgate, l’entreprise Mærix sera « punie » et ne figurera pas, comme prévu, sur la liste des entreprises qui seront honorées lors d’une soirée organisée en l’honneur des entrepreneurs de la région qui se sont démarqués.

Nous apprenons que l'entreprise « avait été sélectionnée pour une présentation vidéo démontrant l'apport de Maerix à la région, et ce, devant près de 200 entrepreneurs et partenaires socio-économiques de la MRC des Pays-d'en-Haut. »

Selon M. Veilleux : « suite à une longue discussion polie et courtoise, j'ai appris que Maerix n'était plus la bienvenue à cette soirée et que les hommages étaient réservés à d'autres... »

Cette punition serait la conséquence des propos tenus par M. Veilleux concernant l’échec du parc d’affaires La Rolland.

À mon avis, c’est une manœuvre mesquine et revancharde qui ne fait que confirmer que l’on tente de museler ceux qui dérangent en publiant certains faits que l’on souhaiterait garder sous le tapis.

12 avril 2007

Paradoxe d’Abilène: Tout le monde est d’accord, personne n’est satisfait

C’est lors de discussions entre blogueurs adélois que M. Veilleux, entrepreneur du parc d’affaires La Rolland, et moi avons pour la première fois évoqué le paradoxe d’Abilène afin d’expliquer comment bon nombre de décideurs adélois qui, en coulisse, nous exprimaient leur opposition à certaines positions de la Ville ou de la Chambre de commerce, pouvaient ensuite se contredire publiquement en défendant ces mêmes positions.

Le paradoxe d’Abilène tire son nom d’une petite ville du Texas, Abilène, qui a servi de théâtre au sociologue Jerry Harvey pour l’élaboration d’une parabole illustrant comment un groupe d’individus arrive à prendre une décision qui semble satisfaire le groupe, mais qui finalement se révèle décevante pour chacun des membres (voir la parabole).

La parabole

Par une journée de chaleur accablante, quatre personnes de la petite ville de Coleman au Texas, situé à environ 85 kilomètres d’Abilène, se prélassent sur une véranda. Sous la faible brise d’un ventilateur paresseux, ils jouent aux dominos et sirotent de la limonade. Une des personnes propose alors qu’ils se rendent tous à Abilène prendre un repas dans une caféteria de la ville. Chacun trouvant que c’est une mauvaise idée accepte pourtant la proposition croyant que l’idée plaît aux autres membres du groupe. Le trajet s’avère épouvantable. La vieille Buick qui les transporte n’est pas climatisée. La poussière s’engouffre par les fenêtres ouvertes et colle à leur visage en sueur. Une fois à destination, ils prennent un repas exécrable et s’embarquent ensuite pour le chemin du retour et avalent pour la seconde fois de la journée poussière et kilomètres dans une voiture transformée en étuve. Ce n’est qu’une fois de retour à Coleman que tous ont finalement avoué qu’ils n’avaient pas envie d’aller à Abilène. Ils y sont allés simplement parce que chacun croyait que les autres membres du groupe souhaitaient vraiment prendre ce repas à Abilène. Évidemment, ils s’accusaient mutuellement pour ce manque de communication.


Le paradoxe d’Abilène est le dénominateur commun aux dynamiques que nous observons chez les décideurs adélois. Il nous permet de relier les points entre eux et de mieux comprendre certaines situations qui nous apparaissent trop souvent contradictoires.

Au plan individuel, la bonne volonté est manifeste chez la plupart des décideurs adélois. C’est au niveau des groupes qu’il y a, selon nous, achoppement. Observer un phénomène est une chose. Le comprendre et l’expliquer en est une autre. Ne dit-on pas qu’il est plus facile de combattre ce qui est nommé? Le paradoxe d’Abilène nous permet de passer du mode pourquoi au mode comment. Il nous permet surtout de poser un regard plus éclairé sur les contradictions que nous observons chez les intervenants sociaux économiques adélois.

Bien qu’il y soit très présent, le paradoxe d’Abilène n’est pas le propre de la Ville de Sainte-Adèle. On le rencontre également à des échelles plus réduites, celle de la famille, d’un groupe de travail ou d’amis. Nous avons tous, sans être en mesure de le nommer, été aux prises avec le paradoxe d’Abilène. Dès que l’on est contraint d’agir en groupe à l’encontre de nos valeurs ou de nos convictions personnelles, nous avons en main notre billet pour Abilène. Dilemme, inconfort et frustration seront du voyage.

Dans son cahier de recherche Autopsie d’un fiasco organisationnel : les applications du paradoxe d’Abilène à une entreprise familiale, Gérard Ouimet, des HEC de Montréal, nous explique comment le paradoxe prend naissance : « Un membre du groupe lance une proposition que vous cautionnez publiquement en dépit de sérieuses réserves envahissant votre for intérieur. Animé par la peur d’être rejeté par les membres du groupe ou par l’envie de leur faire plaisir, vous vous joignez à eux dans la poursuite d’un projet vous apparaissant, personnellement, saugrenu, voire carrément insensé ». Il ajoute plus loin : « Le paradoxe d’Abilène met en exergue le fait que des personnes raisonnables et sensées puissent, au contact des membres d’un groupe, commettre de leur propre gré, des actions insensées et contraignantes. En somme, les victimes du paradoxe d’Abilène font carrément le contraire de ce qu’ils veulent faire ».

Progressivement, les victimes du paradoxe d’Abilène se détachent des décisions prises par le groupe et s’enferment dans un rôle d’exécutant. Évoluant dans un contexte où leurs points de vue et leurs compétences peuvent difficilement peser dans la balance, ils sont en proie à l’insatisfaction, la frustration, la colère et voient se multiplier les conflits interpersonnels. L’asphyxie des projets collectifs, l’improductivité des décideurs et le désengagement des citoyens sont autant de fardeaux lourds à porter pour une communauté aux prises avec le paradoxe.

Dans son cahier de recherche, Ouimet nous met également en garde contre les impacts négatifs d’une prise de décision altéré par le paradoxe d’Abilène. Les projets qui obtiennent un consensus rapide, sans opposition, sont voués à l’échec à plus ou moins brève échéance: « Lorsque confrontés à l’obtention facile et rapide d’une adhésion générale, les gestionnaires avisés éviteront de l’entériner illico. Le consensus si spontanément obtenu n’est peut-être qu’un écran de fumée dissimulant de profondes réticences et divergences d’idées dont certaines peuvent se révéler bien fondées ».

Certains facteurs, comme l’homogénéité, l’hermétisme et le manque de diversité au sein d’une collectivité accélèrent l’apparition du paradoxe et favorisent l’adoption de positions rigides et réductionnistes. Le dossier du parc d’affaires La Rolland et celui de la commercialisation de l’Îlot Grignon, ne sont que deux exemples où nous observons depuis plus d’un an les effets pervers du paradoxe d’Abilène. Dans ces dossiers, les discours du groupe de décideurs et celui des individus qui le composent se contredisent à un point tel qu’ils nous plongent dans un état de consternation. Nous ne comptons plus les occasions où une personne qui nous livrait des informations importantes concernant ces dossiers concluait en nous demandant de ne jamais la citer ni même de mentionner qu’elle nous avait parlé, de peur d’être ostracisée par le groupe. Pourtant, les points soulevés lors de ces discussions étaient d’une importance capitale pour la communauté. À l’évidence, il s’agit ici d’un cas avéré de paradoxe d’Abilène.

En partageant le fruit de nos réflexions, nous souhaitons amener les décideurs qui vivent en plein paradoxe à prendre conscience du phénomène afin de l’endiguer et de contrer ses effets négatifs. Le paradoxe d’Abilène nous invite à une remise en question sanitaire. Nous devons impérativement nous libérer de l’illusion de l’unanimité. La critique constructive doit occuper plus de place au sein de la communauté adéloise ou la contestation semble être perçue comme un outrage à magistrat. Le choc des idées est de loin préférable à une paix artificielle.

Le consensus à tout prix, à n’importe quel prix, c’est le consensus mou, obstacle à tout progrès économique et social. Dans son ouvrage Les décisions absurdes, Christian Morel va jusqu’à parler de mauvaise gouvernance : « La pensée molle mène à une mauvaise gouvernance. Les adeptes du consensus mou donnent leur accord à tout prix parce qu'il faut un consensus à tout prix. Le problème ne se règle qu'en surface. Les adeptes du consensus mou n'acceptent pas les conflits ouverts. Le consensus mou ne mène nulle part, sauf à une paix sociale temporaire.

Afin de mettre en échec le consensus mou, il faut combattre deux erreurs : la pensée évasive sur les objectifs et le manque d'évaluation intelligente et continue. La mauvaise gouvernance découle de ces deux erreurs ».

Nous souhaitons que la ville de Sainte-Adèle émerge du nuage de morosité qui l’enveloppe. Nous souhaitons jouer un rôle actif dans son développement socio-économique. Les décideurs adélois doivent s’affranchir du paradoxe d’Abilène et s’exprimer enfin librement et sans crainte pour le plus grand bien de la communauté.

Quittons Abilène et reprenons la route pour Sainte-Adèle. Même si le chemin du retour s’annonce sinueux, la destination en vaut la peine.

10 avril 2007

Mon attirance pour la bouteille

En 1989, nous habitions à Laval, plus précisément dans le vieux quartier de Saint-Vincent-de-Paul, à quelques pas de l'église. Claude, notre jeune voisin, y travaillait à l’occasion comme aide-bedeau. Armés de son trousseau de clés, nous avons, à l’insu du curé, visité le sous-sol de l’église où gisent dans le lourd silence de vieux caveaux, les corps de plusieurs paroissiens depuis longtemps oubliés. Nous avons aussi exploré l’intérieur des deux clochers. C’est dans une niche aménagée dans un des murs de pierre que j’ai trouvé cette bouteille qui reposait là depuis environ 132 ans, sous un amas de gravats.

En grimpant le long des vieilles marches grinçantes du clocher, je fus soudainement attiré par cette niche et son tas de débris. Sans hésiter, j’y ai plongé la main et saisis cette bouteille, comme si je savais depuis toujours qu’elle se trouvait là. Comme si je retournais sur les lieux où j’avais jadis enfoui un trésor.

Le contenant ressemble à ces vieilles bouteilles utilisées par les apothicaires. Elle date probablement de l’époque de la construction de l’église (entre 1853 et 1857). La probabilité qu’il s’agisse bien d’un remède de l’époque est élevée puisque l’ancienne maison voisine de l’église est justement celle où pratiquait l’apothicaire du village. Un ouvrier l’aura sans doute laissé tomber par mégarde lors des travaux de construction de l'église.

Le temps s’est écoulé. La bouteille et son mystérieux contenu sont parvenus intacts jusqu’à notre époque. Un petit bouchon de liège scelle jalousement l’énigmatique liquide ambré dans lequel flotte ce qui ressemble à un brin d’herbe. À qui appartenait cette bouteille? Quelle est la nature de son contenu? À quel usage était-il destiné? Autant de questions fascinantes qui enveloppent l’objet d’une aura de mystère.

Je n’arrive pas à me résoudre à faire analyser son contenu. J’aurais l’impression de violer un secret, de mettre fin au mystère, de tuer l’âme de la bouteille.

Et vous, que feriez-vous?

07 avril 2007

Fraîchement sortie de l'atelier

Je profite de l’annonce faite dans le précédent billet pour vous présenter la dernière œuvre de «The Artist». Elle veut l’intituler « le fraisier ». Moi, je préfère « Grande Ourse, Petite Ourse ». Et vous, quel titre préférez-vous?

Cette toile s’inscrit dans la série dont le thème est la faune et la flore boréale, une des passions de l'artiste. Plusieurs ont qualifié ses dernières œuvres de «petits îlots de candeur rafraîchissants». Commentaire qui rejoint parfaitement l’intention de l’artiste qui souhaite que son travail interpelle la portion innocente en chacun de nous. Ses œuvres ne dénoncent rien et ne se décrivent pas en termes angoissés ou existentiels. Elles proposent une beauté simple, pure, innocente et démaquillée.

«The Artist» croyait que cette nouvelle toile plairait davantage aux femmes. Un ami de longue date, très mâle dans sa peau, s’est contre toute attente, épris du sujet. Comme quoi il ne faut jamais présumer de rien.

Bon Week-end de Pâques à vous tous.

Acrylique sur toile 36'' x 36''

06 avril 2007

Farandole des arts: «The Artist» sélectionnée


Dominique Beauregard, artiste-peintre adéloise, a été sélectionnée pour participer à la Farandole des arts visuels de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, qui se tiendra les 17, 18 et 19 août 2007. Au total, 36 artistes exposeront leurs œuvres lors de l’événement. L’édition 2007 de la Farandole rendra hommage au peintre Jean-Paul Lemieux. Clin d’œil amusant, Dominique Beauregard est une parente du célèbre peintre.

J’invite tous les amateurs d’art, lecteurs de ce blogue et carnetiers à venir nous visiter durant l’événement.

Je ferai un rappel en août prochain.

Photo : André Bérard

05 avril 2007

Une richesse de Sainte-Adèle

Récemment, je publiais le commentaire de M. Deslauriers dans le billet point de vue de l’acheteur. M. Deslaurier nous écrit à nouveau :

Bonjour à tous,

Nous étions effectivement 14 à randonner le Mont Baldy, les Palissades, le lac Gascon, jusqu'à la rivière du Nord. Notre groupe de plein-air rayonne à partir de Montréal vers des destinations très variées. Nous avons vu de nombreux beaux endroits. Définitivement, pour ces attraits, celui-là a le calibre d'un parc national. Il est à souhaiter que les propriétaires des lieux aient la générosité de les garder intacts pour les générations à venir.

Antoine Deslauriers

TripLevé, social et grand-air

Je m’inquiète de l’avenir de ce territoire, qui comme le souligne M. Deslauriers, est l’un des plus beaux de la région. Nous savons qu’un contentieux opposant le propriétaire, M. Depatie, et la ville de Sainte-Adèle, s’est mal terminé, puisqu’une affiche annonce désormais que le sentier est fermé (plus précisément qu'il n'est plus entretenue par la Ville). Je sais que la mésentente gravite autour d’un droit de passage. J’essaierai d’en savoir plus. M. Depatie est un homme difficile à joindre et peu loquace. La conseillère Josée Barbeau, présidente de la commission Plein air et environnement et membre du Comité Aviseur en Environnement pourrait sans doute nous éclairer sur le sujet.

À suivre

La chênaie vue de l'entrée







La chênaie vue de l'entrée du sentier de la Rivière-du-Nord








Photos: André Bérard et Dominique Beauregard

03 avril 2007

Cotisation obligatoire

Récemment, la Chambre de commerce de Sainte-Adèle présentait son nouveau plan d’action 2007-2009. Le document nous présente les actions projetées et les moyens examinés pour leur réalisation. J’ai échangé quelques mots avec la directrice générale, Mme Marcelle Bergeron, qui m’est apparue comme une personne profondément amoureuse de sa ville et surtout déterminée à faire quelque chose de constructif pour le développement de Sainte-Adèle.

Le plan proposé est un document volumineux et ambitieux. De l’aveu même de la directrice, toutes les idées avancées dans le plan ne seront pas réalisées, du moins pas à court terme.

La section 11 du plan, qui traite des stratégies de financement, soulève chez moi beaucoup de questions.

En voici la teneur :

Stratégies de financement

Section 11.1 Cotisation obligatoire de base.

• Compte tenu de la nature de la mission de la CCSA pour le développement économique et le bien être engendré pour tous les citoyens.

• Compte tenu des activités de représentation et d’animation réalisées pour le bénéfice de toutes les entreprises ayant pignon sur rue à Sainte-Adèle.

• Compte tenu de la difficulté, voir l’impossibilitéd’imputer certaines dépenses engendrées par la réalisation des activités des divers programmes d’intervention lesquelles bénéficient directement ou indirectement à toutes les entreprises.

• Compte tenu que seulement le tiers des entreprises adéloises financent volontairement les opérations de la CCSA

La CCSA doit revoir sa structure de cotisation comme suit:

•Établissement d’un montant global de cotisation de base équivalent annuellement aux dépenses totales incluant les salaires des employés, les charges sociales, les honoraires, les frais d’administration usuels et d’amortissement.

•Répartition de ce montant global de cotisation de base entre toutes les entreprises ayant pignon sur rue* mais excluant les travailleurs autonomes.

• Application d’une cotisation obligatoire pour toutes les entreprises calculée sur la base du 100$ d’évaluation pour immeuble non résidentiel, le tout étant prélevépar les services administratifs de la ville de Sainte-Adèle sous la rubrique «cotisation CCSA».

* Estimé à ± 325 entreprises


J’ai tenté en vain de parler à Mme Françoise Bertrand, directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), afin d’obtenir ses commentaires sur cette mesure qualifiée par certains d’originale et d’innovatrice. Le silence total. Elle n’a jamais rappelé. Même mutisme de la part de sa directrice des communications, Mme Isabelle Poulin.

Personnellement, je suis perplexe. Je n’ai jamais entendu parler d’une telle initiative de financement pour une chambre de commerce.

Comment peut-on forcer des commerçants, à l’aide de l’appareil administratif de la Ville, à financer un organisme dont ils ne sont pas membres et un plan qu’ils n’appuient pas?

Je suis curieux de savoir ce que le «démocrate» en pense.

Cette cotisation obligatoire n’a-t-elle pas un arrière-goût de totalitarisme?

Qu’en pensent les entreprises qui ne sont pas membres de la chambre de commerce?

Et vous, qu’en pensez-vous?