«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

27 avril 2009

Nouveau média dans les Laurentides

Collaborateurs recherchés


Récemment, j’annonçais dans ce blogue la mise en ligne prochaine d’un portail indépendant d’information en continu couvrant l’actualité laurentienne et qui intégrera certaines fonctionnalités du Web participatif. Ce nouveau site favorisera une approche axée sur le journalisme civique en offrant un contenu branché sur les préoccupations citoyennes. Il encouragera les échanges entre citoyens et élus par le parrainage d’événements, de rencontres, de conférences et de causeries portant sur les grands dossiers locaux et régionaux. Souple et évolutive, cette nouvelle plateforme s’adaptera aux besoins en information des citoyens des Laurentides tout au long de son implantation dans le milieu.

Plusieurs chroniqueurs de qualité ont déjà confirmé leur présence sur ce site. D’autres s’ajouteront bientôt.

La crise qui secoue actuellement le monde des médias traditionnels annonce l’ère des médias en ligne. Cette «révolution tranquille de l’information» à laquelle nous assistons en ce moment fait dire à Phillip Mayer, expert en évolution du journalisme : «Si je devais avoir 20 ans encore une fois, j’aimerais que ce soit aujourd’hui. Car vous allez inventer un nouveau journalisme». Selon les prévisions de Mayer, les quotidiens papier disparaîtront d’ici à 2044*. Certaines icônes des quotidiens américains songent à abandonner leur version papier au profit du web. Certains quotidiens sont déjà passés à l’action.

Le nouveau média qui sera bientôt en ligne — dont je préfère taire le nom pour l’instant — s’inscrit résolument dans cette nouvelle ère du journalisme. Plusieurs collaborateurs de grande qualité sont déjà de l’aventure. D’autres s’y grefferont bientôt. Ce nouveau média souhaite cimenter les petites communautés laurentiennes en publiant de l’information de qualité et des dossiers d'intérêt local et régional tout en accordant une place de choix aux citoyens et aux acteurs de l’actualité.

Ceux qui souhaitent participer à l’établissement et au rayonnement de cette tribune unique dans les Laurentides peuvent communiquer avec moi à l’adresse courriel suivante : aberard@facteurg.com

Le nouveau site est ouvert tant par sa forme que par son approche à toute forme de collaboration.

Nous cherchons présentement un(e) représentant(e) publicitaire qui souhaite relever un défi stimulant en participant au succès de ce projet. Le domaine de la publicité est lui aussi en mutation et les annonceurs tendent à migrer vers le web. Une commission au-dessus de celle du marché sera offerte à la personne intéressée.

Pour communiquer avec moi : aberard@facteurg.com

* Source : Le Trente, édition de février 2009

22 avril 2009

Démolition du chalet des pentes 40/80

Ce mercredi pluvieux d’avril 2009 marquera la fin d’une époque, celle des activités qui animaient le chalet des pentes 40/80. Le 3 juillet 2008, les citoyens habitant la zone limitrophe de la station de ski adéloise, une des premières au pays, apprenaient lors d’une séance spéciale du conseil municipal adélois que la nouvelle administration Descoteaux fermerait le centre de ski et procéderait à la démolition du chalet situé au pied des pentes. Bien que le maire Descoteaux avait affirmé, lors de sa campagne électorale, ne pas vouloir être le maire qui fermerait les pentes 40/80, la non-rentabilité du site et sa gestion déficitaire imposaient selon lui la fermeture du centre. Saluée par certains et décriée par d’autres, la démolition du chalet tire définitivement un trait sur une belle époque du patrimoine adélois.

La démolition en photos:




Photos: André Bérard

03 avril 2009

Parc Dufresne à Val-David: un citoyen s'exprime

[Jean Pierre Charce, un lecteur de ce carnet, m'a fait parvenir une lettre ouverte à propos du parc régional Dufresne, un dossier qui fait régulièrement la manchette. Blogue-Notes offre sa plateforme à tous les citoyens qui souhaitent s'exprimer librement. Seule exigence: les textes des auteurs doivent être signés.]


Je me souviens…

On parle de nouveau beaucoup du parc Dufresne ces temps-ci, de ses querelles de clochers et de ses «non-dits », du manque de transparence entourant certains actes et des réels enjeux qui se profilent à l’horizon. Je me souviens, à une époque pas si lointaine – Guindonville était devenu poussière et gravas –, d’une certaine discussion avec quelques ardents défenseurs du projet qui me tenaient ce langage : «Vous comprenez monsieur, dans la vie il faut parfois savoir se sacrifier pour le bien-être de sa communauté et de ses descendants».

Je restais sceptique, demeurant convaincu que la cause environnementale devait inévitablement passer par le respect des résidents des lieux, mais leur accordais tout de même le bénéfice du doute. Toutefois, en observant ce qui se passe aujourd’hui dans notre «monde à part», je me remémore l’acte de bravoure d’une certaine dame (qui se reconnaîtra sans doute), une visionnaire, en quelque sorte. Elle avait osé s’opposer et dénoncer publiquement certaines malversations entourant le projet de stationnement ainsi que celui du parc : cet engagement lui a coûté cher, car toute vérité n'est pas bonne à dire, semble-t-il. Je me souviens d’un couple de personnes âgées rencontrées récemment, natifs du village de surcroît, qui ont rebroussé chemin lorsqu'on leur a demandé de payer pour prendre une marche dans ce qu’il croyait être leur parc. Une autre personne croisée par hasard, qui se promenait nonchalamment son vélo à la main, s'est vue obligée de quitter les lieux, car son V.T.T n'était soi-disant pas dans les normes, d’autres encore à qui l’on a refusé l’autorisation d’escalade, car sans doute ne faisaient-ils pas partie de la bonne école. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres. Je me pose la question suivante : faut-il avoir la panoplie complète du parfait randonneur et posséder un portefeuille plus que garni pour avoir accès à notre parc ?

Il me semble que les taxes que nous payons en tant que résidents devraient suffire amplement à s’acquitter de ces frais. Je pense alors au conte philosophique célèbre d’Antoine de Saint-Exupéry : le Petit Prince, parmi les nombreux personnages rencontrés lors de son périple galactique, a fait la connaissance d’un businessman. Celui-ci passait le plus clair de son temps à comptabiliser des étoiles qu’il ne cessait d’accumuler sans répit. Intrigué par ce comportement étrange, le Petit Prince se disait qu’elles n’appartenaient pourtant à personne, toutes ces étoiles. Justement, rétorquait l’homme d’affaires, elles ne sont à personne, donc elles sont à moi. Mais que faites-vous donc avec ces milliers d’étoiles? demandait encore le garçon. Je les possède, un point c’est tout. Et s’il venait à l’esprit du Petit Prince de visiter la planète «parc Dufresne», ne serait-il pas étonné de constater combien les idéaux écologiques des premiers jours ont cédé la place à des motivations apparemment plus mercantiles que philanthropes?

Jean-Pierre Charce
Val David