«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

27 mars 2007

Mise au point

Le billet actualité ou propagande? à susciter beaucoup de réactions, et je tiens à apporter certaines précisions.

Les opinions exprimées dans ce carnet sont les miennes et non celles du journal Accès. Je suis journaliste, mais aussi un citoyen qui exprime ses opinions par le biais d’un carnet. Pour moi, il n’y a pas de problèmes. Lorsque j’écris en tant que journaliste, mon opinion reste au vestiaire. Lorsque j’écris dans mon carnet, je repasse par le vestiaire et renfile mes fringues de citoyen blogueur et de journaliste civique.

Dans le billet controversé, je souligne que lorsque je me suis présenté à l’assemblée générale extraordinaire afin de couvrir l’événement en tant que journaliste, Mme Marcelle Bergeron, directrice générale de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle, m’a signalé qu’il y avait un embargo sur tout ce qui se dirait durant la soirée. Je n’ai jamais prétendu qu’elle m’avait invité à quitter la salle. Relisez le billet et vous le constaterez. N’étant pas personnellement membre de CCSA, je n’avais plus rien à faire dans un événement sur lequel je ne pouvais rien écrire. J’ai donc quitté la salle de mon propre chef. Ce que j’ai écrit par la suite dans ce carnet était mon opinion concernant cet embargo et sur le fait que seul le Journal des Pays d’en Haut avait jugé pertinent de réserver sa première page aux conclusions de cette soirée alors que tous les hebdos régionaux avaient en main le même communiqué.

Tout ce que j’écris dans ce carnet, je pourrais le répéter en face des personnes qui sont les sujets de mes billets. Je suis en paix avec mes opinions et suis prêt à les revoir si les personnes visées veulent me rencontrer ou s’exprimer ici. Les décideurs adélois tireraient avantage à ne pas bouder les médias citoyens. J’ai toujours fait preuve d’ouverture en leur offrant l’occasion de s’exprimer dans une tribune qui s’adresse directement aux Adélois.

L’offre tient toujours.

Je crois sincèrement que les élus et les acteurs du développement de Sainte-Adèle fuient les vrais débats. Rien jusqu’à maintenant ne me permet d’affirmer le contraire. Je persiste à croire qu’ils parlent la langue de bois et préfèrent « formater » leurs messages à leur convenance. C’est une opinion partagée par la majorité des Adélois qui participent à ce carnet et qui m’écrivent régulièrement.

20 mars 2007

Je t’aime moi non plus

Nous savons maintenant où Gainsbourg a puisé son inspiration pour écrire les paroles de sa célèbre chanson : à la Rollandgate!

Point de vue de l'acheteur

J’ai reçu ce commentaire qui devrait faire réfléchir les développeurs de notre ville. Il s’agit d’un point de vue extérieur, celui de personnes qui choisissent la destination adéloise à des fins récréatives. Celui de l’acheteur sur le produit.

Bonjour à tous,



Ce samedi nous emmènerons un groupe de montréalais faire de la raquette hors-piste au mont Baldy et aux Palissades, dans la mesure où l'accès sera possible. Après nous être émerveillés sur les charmes de la nature adéloise, nous irons faire ripaille dans un charmant resto de la place. Et si l'îlot de bonheur à 1 heure de Montréal n'est plus, si Ste-Adèle se transforme en une banlieue, nous ne reviendrons plus. Des banlieues on en a EN MASSE à deux pas de Montréal!



Antoine Deslauriers

TripLevé, social et grand-air



Le tourisme est en perte de vitesse dans notre ville. Nous devons de toute urgence retrouver ce Nord que nous sommes en train de perdre au profit d’un développement immobilier et commercial sans balises. La destination adéloise sera un jour rayée des itinéraires touristiques si nous ne secouons pas immédiatement la morosité qui a envahi notre ville. Nous devons cesser de tourner en rond autour de projets qui empestent la naphtaline. Nous avons impérativement besoin d’idées nouvelles, de sang neuf. Il faut cesser de faire des promoteurs immobiliers les ambassadeurs de notre ville. Il faut voir plus loin que le boum démographique passager que Statistique Canada nous promet.

Nous vivons pratiquement dans une autocratie où la somme des parties est plus petite que le tout. Dans ce contexte, l’émergence des nouvelles idées est perçue comme un irritant. Le regard critique est accueilli comme une menace, comme une insulte lancée à la face du cénacle adélois. En revanche, toute suggestion émanant dudit cénacle ne souffre aucune remise en question, aucune opposition. S’opposer, c’est nuire à la ville. Remettre en question les administrateurs équivaut à profaner une relique sacrée.

Et si un vent de changement s’apprêtait à souffler sur Sainte-Adèle ?

16 mars 2007

Quincaillerie Théoret

Cet article a été rédigé pour le journal Accès. Il est publié dans l'édition du vendredi 16 mars 2007. Ce fut un grand plaisir pour moi d'écrire ce texte sur M. Théoret, un quincaillier comme il ne s'en fait plus, à mon avis.

Une bonne nouvelle en attire une autre

Menacé d’être vendue pour des raisons de santé, la quincaillerie Théoret, véritable institution à Sainte-Adèle, annonce aujourd’hui un agrandissement dès le printemps 2007.

Ouverte en 1955, la quincaillerie Théoret est de l’avis de la plupart des Adélois, un incontournable à Sainte-Adèle. Plus qu’une simple quincaillerie, elle évoque la belle époque du magasin général où se rencontraient les villageois pour discuter des affaires du village.

En 2006, M. Théoret apprenait qu’il était atteint d’une grave maladie. Période sombre pour lui, sa famille et les employés de l’entreprise. La menace de la possibilité de la vente de la quincaillerie planait au-dessus du 1365 boulevard Sainte-Adèle. Menace qui heureusement s’est dissipée, car l’homme est arrivé à museler la bête qui le rongeait. Comme les malheurs, les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules. M. Théoret annonce aujourd’hui qu’il ajoutera 1 152 pieds carrés à la surface de sa quincaillerie. De plus, l’entreprise restera la propriété de la famille puisque sa fille et son petit-fils prendront progressivement la relève ce qui, manifestement, remplit l’homme de fierté. Travailleur acharné, M. Théoret a consacré sa vie à son commerce et la perspective de devoir passer le témoin à des inconnus lui répugnait.

Le Quincaillier érudit

Non content d’être un authentique quincaillier de l’ancienne école, M. Théoret est également un érudit, et surtout, un inconditionnel du terme juste. Patentes, trucs et machins ne font pas partie de son lexique. Si vous ne savez pas ce que vous cherchez, lui il le sait. Il connaît même le terme exact de votre bidule « en français, en anglais et même en espagnol », ajoute-t-il.

L’érudition du quincaillier étonne et déborde largement la sphère des vis, perceuses et forets. Ainsi, lors d’une visite, un client apprenait qu’un monadnock est un relief résiduel d’une pénéplaine, lui qui cherchait simplement une patente à machin pour sa chasse d’eau.

Inénarrable pince-sans-rire, son humour est un outil dangereusement efficace qu’il utilise toujours à point nommé. Un jour, un client lui demande quel était son meilleur prix : « mon meilleur prix, c’est le prix le plus élevé ». Chaque visite à la quincaillerie permet de savourer le sens de l’humour et la répartie de cet inimitable quincaillier.

La fidélité de la clientèle est sans faille. Un client m’a affirmé que selon lui : « la quincaillerie Théoret, c’est le benchmark du service à la clientèle ». Il ajoute : « Quand je pense à Sainte-Adèle, je pense au lac Rond, au pain fesse de la boulangerie et à la quincaillerie Théoret. Ma fin de semaine n’est pas complète si je ne vais pas faire un tour chez M. Théoret. Chaque visite à son commerce renforce le sens de la communauté ».

À une époque où le visage de Sainte-Adèle change à la vitesse grand V, la quincaillerie Théoret témoigne de l’attachement des Adélois à ses symboles, à ses valeurs ainsi qu’à son patrimoine commercial. L’agrandissement de la quincaillerie Théoret est une bonne nouvelle, car elle confirme qu’il est possible de développer en respectant l’essence et l’âme d’une communauté.

Photo: André Bérard

12 mars 2007

Actualité ou propagande?

Comme tous les samedis matin, le publi-sac atterrit sur mon paillasson. Ploc! À l’intérieur : le journal La Vallé et l’Accès. Le Journal des Pays d’en haut, quant à lui, arrive le jeudi. Le samedi, j’ai donc en main les trois principaux journaux de la région et leur version de l’actualité. En fait, je devrais plutôt dire les deux journaux et les deux versions de l’actualité, puisque le Journal des Pays d’en Haut est davantage un outil de propagande qu’un journal digne de ce nom. Trop souvent, je constate qu’il fait bande à part dans son analyse de l’actualité allant parfois même jusqu’à soutenir un discours contraire à celui des autres hebdos. Cette semaine, par exemple, c’est le seul hebdo qui fait l’apologie du plan d’action 2007-2009 de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle en lui consacrant sa première page.

Dans les autres hebdos : rien! Pas un mot sur le communiqué spécial relatant le déroulement de l’assemblée générale extraordinaire tenue par la Chambre de commerce le 27 février dernier (les épithètes ne sont pas de moi). Quand je consulte le plan marketing 2005-2006 de la Chambre de commerce, je m’explique un peu mieux la première page du JDPH. En effet, il est écrit noir sur blanc que l’on souhaite créer des « liens privilégiés avec le journal des Pays d’en Haut». Au chapitre des offres et potentiels à développer, il est proposé la chose suivante: Communications et divulgations rapides à nos membres (bulletins, communiqués, Journal des Pays d’en Haut). Pas les hebdos locaux, mais bien le Journal des Pays d’en Haut!

Mission accomplie. Le lien est créé, et manifestement, il est privilégié. Même chose pour l’Administration Cardinal qui profite largement de la sympathie de la rédaction du journal.

Plusieurs lecteurs de ce carnet m’écrivent sur le sujet. J’ai moi-même relevé à plusieurs reprises des indices de la ligne éditoriale que semble s’être imposée le JDPH concernant la Ville et la Chambre de commerce. Rappelons l’affaire des mises en demeure qui a secoué ce carnet. L’événement a été couvert par le journal La Vallée, l’Accès, la Presse, le Devoir sans oublier l’imposante couverture de la nouvelle dans la blogosphère québécoise. Dans le JDPH : nada! Autre indice: le point de presse sur la Rolland. En lisant le compte rendu publié dans le JDPH, je me demandais si j’avais assisté au même événement. Et finalement, cette première page sur le plan d’action de la chambre de commerce, alors que rien n’a été publié sur le sujet dans les autres hebdos. Nous sommes en droit d’être perplexes et de nous poser de saines questions.

Lors de l’assemblée générale extraordinaire, je me suis présenté en tant que journaliste avec l’intention de couvrir l’événement de bonne foi. Après un moment d’hésitation, la directrice de la Chambre de commerce m’a poliment avisé « qu’il y avait un embargo sur tout ce qui se dira ici ce soir ». Financée en partie par la Ville de Sainte-Adèle, donc par les fonds publics, la Chambre de commerce devrait faire preuve d’un peu plus de transparence quand les médias souhaitent simplement faire leur travail. Je présume qu’elle préférait «formater» sa version de l’assemblée extraordinaire dans son communiqué spécial publié dans son organe de communication privilégié, s’assurant ainsi que le titre accrocheur du communiqué «Ça bouge à Sainte-Adèle» se retrouve intact en première page du JDPH. Belle manœuvre de relation publique. Créer une perception positive chez la population adéloise, c’est essentiel pour une Chambre de commerce qui admet que «l’attitude et l’opposition chronique des résidents de Sainte-Adèle engendrent un frein important au développement du commerce et aux projets récréotouristiques ».

Si les Adélois s’opposent systématiquement aux projets de développement, il doit y avoir une bonne raison. Peut-être attendent-ils l’émergence de vraies idées, en accord avec les principes du développement durable avant d’applaudir. Plutôt que de matraquer la population avec de fausses bonnes nouvelles, les acteurs du développement devraient se livrer à un auto-examen et à une remise en question en profondeur.

Développer ne signifie pas nécessairement en faire toujours plus. Ça veut aussi dire faire mieux, avec ce que l’on possède déjà. Imiter Saint-Sauveur ou Mont-tremblant, ce n’est pas innover. C’est plutôt uniformiser, niveler, c’est rentrer dans le rang. C’est surtout affirmer publiquement son manque de vision, d’idées et d’imagination.


À suivre dans Blogue-Notes: une analyse du plan d’action 2007-2009 de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle et plus particulièrement l’imposition de la cotisation obligatoire pour tous les commerçants ayant pignon sur rue pour la réalisation du plan d’action, qu'ils soient membres ou non de la Chambre de commerce.

10 mars 2007

Atari sauve La Rolland!



Un excellent billet week-end sur Rollandgate, avec juste le bon dosage d'ironie, comme je les aime.
Pour les nostalgiques d'Atari

09 mars 2007

Le prix des condos chute dans les Laurentides

C’est ce qu’indiquent les récentes statistiques publiées en février 2007 par la Chambre immobilière du Grand Montréal.

Article complet ICI

La ville de Sainte-Adèle a fait des condos le fleuron de son développement. La vision de nos développeurs est durement affectée par une myopie qui, chaque année, raccourcit sa portée. À mon avis, ceux qui devaient baliser, encadrer et orienter le développement de notre ville se sont laissés séduire par le chant des sirènes. Ils croient naïvement que faire de Sainte-Adèle un parc à condos parsemé de centres commerciaux c’est entrer dans la modernité. Même Homer Simpson réussirait à nous pondre des projets plus prometteurs pour notre ville. Bientôt, nous n’aurons plus rien d’autre à offrir aux touristes qu’une ville qu’on a vidée de son essence, de son patrimoine bâti et naturel, afin de la travestir en banlieue.

Notre ville passe un mauvais moment. Bienvenue à Développement Académie!

Merci à Paul pour le tuyau

05 mars 2007

Rumeurs en vrac


Dossier La Rolland


M. Veilleux sur son blogue Rollandgate se pose des questions. De très bonnes questions, à mon avis!

03 mars 2007

Billet week-end

Après cette première vraie tempête de neige, vous savez à quoi je pense : au kayak! Oui, oui, au kayak. C’est ce qui arrive quand vous êtes un kayakoïnomane notoire : vous rangez votre embarcation pour l’hiver, et le lendemain, vous commencez déjà à ressentir un manque. Vous tombez en mode attente, et c’est long! Les deux photos ont été prises sur le lac Rossi, dans le parc du Mont-Tremblant. Une l’après-midi lors d’une pose et l’autre le soir à notre point de départ. Ça fait du bien pour les yeux ces couleurs estivales, cette eau à l’état liquide. Ça m’aide à patienter un peu, surtout lorsque je regarde à l’extérieur et que je vois les centimètres de neige qui me séparent de la première mise à l’eau de la saison.

Bon pelletage et bon week-end