«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

29 septembre 2006

Dossier La Rolland : suite



Récemment, dans le cadre du dossier du parc d’affaires La Rolland, le directeur général à la ville de Sainte-Adèle, M. André Mongeau, nous affirmait ceci :

«Le marché est difficile ici dans le Nord. Il ne faut pas se leurrer, nous avons fait des contacts avec tous les spécialistes, le marché ne monte pas en haut de Saint-Jérôme. Il n’y a pas de marché pour ça».

Dans la dernière édition du Journal des Pays d’en haut, le journaliste Christian Asselin nous livrait un article sur la nomination de l’entreprise Enzyme Testing Labs, au Grand Prix de l’entrepreneur : « Le prix pour lequel ils sont en nomination récompense les entrepreneurs qui réussissent à transformer une simple idée en une entreprise rentable. L’entreprise […] compte parmi ces clients de grandes corporations d’édition et de développement de jeux vidéo d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie et est officiellement reconnue comme laboratoire de tests pour Nintendo, Sony et Microsoft. En phase de croissance, notons que l’entreprise cherche actuellement à combler de nombreux autres postes et ainsi ajouter de nouvelles ressources à plus de 120 personnes qui travaillent déjà à temps plein pour Enzyme. »


Vous affirmez que selon tous les spécialistes, il n’y a pas de marché pour ce type d’entreprise en haut de Saint-Jérôme. Dans ce cas, comment Enzyme, ainsi que les autres entreprises du parc d’affaires La Rolland peuvent-elles réussir, alors que vos spécialistes affirment le contraire?

Qui dit vrai, qui dit faux?

Qui sont ces spécialistes? De quelles études parlez-vous? Des détails s’il vous plaît. Éclairez-nous, car sincèrement, nous voulons comprendre. À mon humble avis, il y a ici une contradiction évidente. Le succès que vivent plusieurs des entreprises du parc est mesurable. Votre référence à ces « études » et ces « spécialistes » est quant à elle plutôt nébuleuse et vague.

Je sais que vous lisez ce carnet et que vous en parlez entre vous. Saisissez l’occasion et profitez de cette tribune pour éclairer les électeurs sur un dossier économique important pour la région. Clarifiez votre propos concernant ces spécialistes. Pourquoi vos études en contredisent-elles d’autres? Comment expliquez-vous le succès des entreprises de votre parc d’affaires?

Les carnets comme celui-ci font désormais partie des outils de communications privilégiés par les gens ordinaires : les électeurs. Si vous avez lu le texte qui précède, c’est que vous aussi, vous leur accordez une importance.

Seule différence : les carnets posent des questions plus directes, plus pointues. Pas question ici de parler de poteaux de téléphone et de fils électriques. Les dossiers abordés sont ceux auxquels les citoyens s’intéressent. Un jour, vous m’avez affirmé votre volonté de transparence. Je vous offre ici une occasion de la concrétiser.

Nous vous écoutons.

27 septembre 2006

Un article recyclé

Je publie cet article refusé par mon rédacteur en chef : « j’aime le concept et la forme, c’est le sujet qui ne m’inspire pas trop comme lecteur », m'a-t-il écrit. D'accord, Éric-Olivier, j'en conviens, un article sur le recyclage des vieilles piles, c'est un sujet limite pour un journal comme Accès. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Je vais quand même le publier dans mon carnet, na!

Recyclage des vieilles piles

Qu’advient-il des piles qui ont rendu l’âme? Reposent-elles en paix? Celles qui gisent dans le mausolée de plastique posé sur mon bureau n’en sont qu’à la première étape de leur transhumance. Pas question de les jeter à la poubelle. Trop facile. Je veux m’assurer qu’elles seront en lieux sûrs et entre bonnes mains. Après avoir tout donné, elles ont bien droit à ça.

L’Association canadienne des piles domestiques (ACPD), estime qu’au Québec seulement, il s’est vendue environ 48 millions de piles durant la période de 12 mois allant de juin 2002 à mai 2003, pour un poids total de 1 565 tonnes. Cette masse de piles usées pèse lourd sur l’environnement et sur ma conscience de citoyen qui aspire à consommer vert . Pour en avoir le cœur net et la conscience tranquille, j’ai plongé dans les mystérieux arcanes de l’après-vie des piles.

Les piles qui prennent la direction des résidus domestiques dangereux (RDD) sont récupérées par des entreprises spécialisées qui les trient afin de séparer les piles rechargeables des autres. Ces « autres » sont traités de façon sécuritaire par des entreprises telles que Stablex à Blainville. Développé par l’entreprise, le procédé du même nom consiste à couler les piles moribondes dans un composé qui rappelle le béton. Sur le site Internet de l’entreprise, on nous explique que « Le procédé Stablex est une méthode reconnue de traitement de résidus industriels inorganiques et de sols contaminés. Ce procédé consiste à rendre les contaminants non solubles dans l'environnement grâce à un traitement chimique suivi des étapes de stabilisation et de solidification ».

Une fois stabilisé et solidifié, le produit est à son tour déposé dans des cellules de placement sécuritaire sur un site adjacent à l’usine. Dédié aux activités de placement du produit fini de Stablex, le site est la propriété du gouvernement du Québec et occupe une superficie de 325 acres. « La strate géologique supérieure de ce site de dépôt est constituée d'une couche de sable d'une épaisseur variant entre 1,5 à 3 m. Sous le sable de surface se trouve une couche de 15 à 27 m d'argile marine de haute qualité, sous laquelle s'étendent de 3 à 6 m de sable et de gravier (moraine). Enfin, sous les trois unités sédimentaires, on trouve la fondation rocheuse (calcaire). »

Cette approche nous débarrasse des vieilles piles, mais il ne s’agit pas véritablement de recyclage, mais plutôt de disposition sécuritaire. C’est mieux que de jeter nos vieilles piles à la poubelle, mais c’est aussi une belle façon « d’enterrer » le problème.

Les piles rechargeables, quant à elles, sont véritablement recyclées. À partir des différents points de collecte, elles rejoignent le réseau de la Société de recyclage des piles rechargeables (RBRC) qui s’occupe du recyclage des piles rechargeables et des téléphones cellulaires. Ces piles usées sont expédiées à l’extérieur du Québec pour être recyclées. Grâce à un procédé de récupération thermique, on extrait les différents métaux contenus dans les piles (nickel, fer, cadmium, plomb et cobalt), pour les utiliser dans la fabrication de nouveaux produits.

Je sais donc maintenant où iront les vieilles piles de mon mausolée. Je sais aussi que je vais revoir mes habitudes de consommation en n’achetant que des piles rechargeables. C’est de loin le choix le plus environnemental. Après avoir animé la multitude de gadgets électroniques qui meublent mon quotidien, elles se réincarneront dans d’autres produits qui seront éventuellement recyclés à leur tour.

Voilà! Ce texte aura quand même été lu avant de prendre la direction de la poubelle!


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26 septembre 2006

Docteur Roadrunner

Des problèmes avec mon oreille gauche m’ont obligé à passer quatre heures dans la salle d’attente de la clinique de Sainte-Adèle. Moi qui ne fréquente ce genre d’endroit qu’une fois tous les cinq ans, cette longue attente m’a permis de renoué avec le sens du mot « patient ».

Après un siècle et demi d’attente, le médecin m’appelle. Dans le bureau, il ne m’invite pas à m’asseoir et me demande : « qu’est-ce qu’on peut faire pour vous? » Je regarde mon numéro et j’ai envie de lui répondre « je vais prendre une demi-livre de jambon cuit tranché mince ». Je m’abstiens, ce serait de la mauvaise foi. Je comprends que ce système de numéro est essentiel, mais ce sont les mêmes petits papiers qu’à la boucherie. Le côté bétail de la situation ne peut m’échapper. Je lui explique donc mon problème : bourdonnement dans l’oreille, étourdissement, acouphène, etc.

Mmmmm!

Il prend son petit otoscope et se met à explorer les abîmes de mon conduit auditif. Cinq secondes plus tard, il pose son diagnostic : en l’absence d’infection, mon problème est dû, soit à mes allergies ou à la maladie de Ménière. Bien bien! Il ajoute : les causes de cette maladie sont mal connues. Les traitements, virtuellement inexistants, à moins qu’«ils»aient trouvé quelques choses d’autre que je ne connais pas». Très rassurant tout ça. Ce médecin semble au fait des dernières découvertes de la médecine. J’ai failli lui répondre : « bon, informez-vous et je repasserai dans un mois. Ça vous va comme ça? »

Je suis finalement ressorti de la clinique avec un petit sac contenant un vaporisateur nasal à base de cortisone. « J’en prends à l’année, c’est formidable! », m’a rassuré le toubib. Ça doit être un traitement innovateur : soulager l’oreille par le nez. Durée de la consultation : cinq minutes.

C’était le docteur Roadrunner!

25 septembre 2006

Monté de lait

Je ne suis pas branché. J’ai même le fil qui traîne derrière. Les gens marchent dessus et je ne sens rien. Je suis débranché, je l’assume et j’en suis fier.

Nos ancêtres se flairaient le derrière pour se reconnaître entre membres d’un même groupe. Les moeurs ont évolué. Départager le in du out exige plus qu’un simple reniflement là où le Soleil ne brille jamais.

Pour faire partie du groupe, vous devez d’abord rejoindre les rangs et vous fondre dans le plus gros dénominateur commun : vous devez être branché. Les « branchistes » écoutent tous la même musique, regardent les mêmes émissions, se fringuent avec les mêmes marques, ont la même opinion préfabriquée sur les sujets tendances, lisent les mêmes magazines, les mêmes romans, fréquentent les mêmes bars, les mêmes boutiques. Ils sont branchés.

Être branché, c’est être labouré et ensemencé par les bonzes de la pub et du marketing. C’est être « profilé » pour le plus grand bien de ceux qui veulent le vôtre. Branché rime avec conformé, aligné, modelé, rangé, récupéré. J’exècre ce mot qui chaque fois qu’il est prononcé confirme l’emprise du dictat de la consommation.

Affirmer sa « branchitude » c’est clamer haut et fort son abdication de la pensée créative, de l’originalité et de l’indispensable dissidence. C’est se complaire paresseusement dans un moule fabriqué par d’autres.

Voilà. Ça fait du bien d’en parler. Excusez-la!

22 septembre 2006

Billet Week-end

Voici la toute dernière œuvre de ma copine, alias «The Artist», bien connue des lecteurs de ce carnet. Elle a quelque chose de primesautier – la toile, pas la copine – et de naïf. Une forêt dansante, où la bonne humeur règne. Ne vous fiez pas à l’air inquisiteur des trois cerbères en premier plan. Vous êtes les bienvenues. Entrez dans cette forêt sans craindre de vous perdre. Vous pourriez plutôt vous y retrouver!

20 septembre 2006

Inusité

Parc de la rivière Doncaster, Sainte-Adèle



Cet arbre se prenait pour un érable. La vérité est dure à avaler!

Photo : André Bérard

19 septembre 2006

L'autre visage de La Rolland



Comme promis, voici l'article publié dans le journal Accès concernant le parc d'affaires La Rolland. L'exercice a pour but de permettre aux Adélois de s'exprimer et de réagir à ce dossier d'intérêt pour la région. Sachant que les élus lisent ce carnet, je les invite également à y participer s'ils le souhaitent.


Un projet rempli de promesses
L’année 1999 marquait le lancement d’un projet prometteur pour l’économie de Sainte-Adèle. Le parc d’affaires La Rolland, aussi connu sous le nom de Vallée du multimédia, se proposait d’attirer dans les locaux de la célèbre usine de papiers, des entreprises oeuvrant dans le domaine du multimédia et des nouvelles technologies de l’information.

L’effervescence qui caractérise ce secteur d’activité prédisait le succès du projet géré par la Corporation du Parc d’affaires La Rolland, un organisme privé sans but lucratif. Le projet s’inscrivait alors dans le cadre des Carrefours des nouvelles économies (CNE), programme qui offrait des crédits d’impôt permettant à de jeunes entreprises de se lancer en affaires en allégeant leur fardeau fiscal. Le rare matériel promotionnel du parc annonce que «le Parc d’affaires La Rolland est destiné aux créateurs de demain qui y trouveront la stimulation et l’inspiration nécessaires à la réalisation de leurs projets». Les plans originaux et la vidéo promotionnelle du projet présentaient un parc moderne «en mesure d’offrir ses nouvelles infrastructures à des prix concurrentiels, et ce, dans un parc d’affaires de grande envergure. De plus, les nouvelles entreprises pourront bénéficier de l’expertise, du soutien et de la confiance des acteurs socio-économiques des Pays-d’en-Haut, dont la volonté est de contribuer au succès de nos entrepreneurs». Qu’en est-il plusieurs années plus tard? Le seul projet caressé par la majorité des entreprises visitées serait-il celui de quitter le parc dès que leurs baux arriveront à échéance? Enquête non-virtuelle sur un projet d’envergure, ses errements, les pistes de solution.

La grogne des locataires
Une visite à l’ancienne usine permet de constater l’état de délabrement des lieux: royaume des mauvaises herbes, fenêtres brisées ou placardées. Des images qui s’éloignent de l’idée que l’on se fait d’un parc d’affaires d’envergure, incubateur d’entreprises d’un domaine hautement technologique. Les locataires en ont lourd sur le coeur et accusent la Corporation de ne pas avoir livré le projet qu’ils ont acheté. La majorité des entreprises qui ont accepté de nous parler ont clairement exprimé leur profonde déception devant la tournure des événements. Leurs récriminations sont nombreuses et concernent invariablement le flou qui entoure les coulisses administratives du projet.

Éric Veilleux, président de l’entreprise Mærix, deuxième locataire à s’être installé dans l’ancienne usine, a accepté de parler ouvertement. Il ne mâche pas ses mots, accusant l’administration du parc «d’incompétence et de manque de vision». Sentiment partagé par la majorité des entreprises rencontrées, mais qui préfèrent s’exprimer sous le couvert de l’anonymat. Les locataires accusent également la corporation «d’amateurisme et de manque évident de connaissances des besoins des entreprises de ce secteur d’activités». Réseau électrique inadéquat, coupures de courant trop fréquentes, pas de génératrice pour pallier les nombreuses pannes qui représentent un véritable fléau pour des entreprises qui dépendent virtuellement des ordinateurs et de l’Internet pour fonctionner. Certains des bâtiments ne sont pas aux normes. L’isolation d’un des locaux visités est, selon le locataire, largement sous les normes du Code du bâtiment du Québec. «Certains matins d’hiver, les employés doivent effectuer les entrées de données avec des gants, car la température à l’intérieur est d’environ 13 degrés!» Un autre locataire raconte: «J’ai dû passer moi-même le câble du téléphone à partir de l’entrée de la Ville jusque dans mes bureaux». Il ajoute: «Ç’a été vraiment improvisé. Ils ont mis les mauvaises personnes aux mauvaises places».

Les plans originaux prévoyaient également des salles de serveurs réfrigérées pour certaines entreprises. Les ingénieurs mandatés n’ont pas livré la marchandise et les entreprises concernées ont dû résoudre elles mêmes le problème. «Nous ne disposons pas des infrastructures de bases nécessaires aux activités normales d’un parc d’affaires technologiques», affirme un autre locataire mécontent.

À ces problèmes d’infrastructure, s’ajoute celui du délabrement des lieux: «Nous sommes carrément mal à l’aise lorsqu’un client doit nous visiter», confie ce locataire qui se réjouit de la rareté des visites de ses clients.



Tous se désolent de ce triste bilan et s’inquiètent de l’avenir du Parc et de la perte d’emplois de qualité qui le menace. Certains parlent de «dilapidation d’un potentiel économique extraordinaire». M.Veilleux ne s’explique pas pourquoi les forces conjuguées de l’équipe de Citec, spécialiste en gestion de parc d’affaires, de la corporation, de la MRC, et du CLD, ne parviennent pas à faire lever le projet. Il se questionne: «Les gens de la corporation sont redevables à qui? À qui doivent-ils rendre des comptes? Ils se rabattent sur l’abolition des CNE pour expliquer les difficultés du parc. Selon cette logique, tous les parcs d’affaires du même genre seraient en faillites techniques à cause des CNE? Ça ne se tient pas! C’est ce que je déplore, cette attitude de nonchalance ».

«Le Parc d’affaires La Rolland est comme une patate chaude que tous les intervenants se passent», conclut cet autre locataire.

Un parc adélois géré depuis Montréal
C’est la firme Citec, basée à Ville Saint-Laurent, qui gère les bâtiments et s’occupe des doléances des locataires. Encore une fois, les entreprises du Parc La Rolland se questionnent: «Pourquoi confier la gestion du parc adélois à une entreprise installée à Ville Saint-Laurent? N’y a-t-il pas des gens assez intelligents dans notre région pour remplir ce mandat? » Certains vont plus loin: «Peut-on vraiment croire que ce gestionnaire, qui s’occupe d’autres parcs d’affaires situés dans la région de Montréal soit motivé à attirer de nouveaux clients à Sainte-Adèle? J’en doute fortement! »

Difficile à joindre, gestionnaire fantôme, les entreprises en place disent devoir trop souvent s’occuper elles-mêmes des problèmes d’intendance et estiment que c’est inacceptable. Enfin, l’arrivée dans le parc d’entreprises n’ayant aucun lien avec sa vocation première inquiète plusieurs locataires. Certaines entreprises voient la chose d’un mauvais oeil: «Ça tue l’idée, l’esprit, le projet».

La position des décideurs
Du côté de la Corporation, le président Jean-Paul Cardinal, maire de Sainte-Adèle, explique au sujet de l’inquiétude manifestée par les locataires quant à l’arrivée d’entreprises sans vocation technologique dans le Parc: «Nous croyons que c’est compatible. Par exemple, concernant la chocolaterie, l’entreprise ouvrira possiblement un casse-croûte, ce qui était prévu dans les plans originaux». André Mongeau, directeur général de la Ville de Sainte-Adèle, soutient que c’est une décision d’affaires: «Les locaux vacants rénovés, doivent être loués. Les locataires ont peut-être des états d’âme, mais il faut que ça soit rentable. S’ils veulent qu’on améliore les services et le Parc, ça prend de l’argent».

Selon M. Cardinal, les locataires occupent 19,000 pieds carrés de locaux rénovés sur une possibilité de 31 000 pieds carrés. Ce que représente un taux d’occupation d’environ 61%. Le président de la corporation reconnaît qu’il a rencontré certains locataires «qui m’ont dit qu’ils se sont fait promettre mer et monde, mais c’était avant mon arrivée». Il refuse de parler d’échec, mais admet qu’il existe effectivement certains problèmes et «qu’il y a des choses à corriger».

M. Mongeau précise: «Le maire a hérité du dossier. Le conseil d’administration de la corporation est composé de bénévoles. Ces gens-là font leur possible pour rescaper tout ça. Il n’y a personne dans le conseil qui a déjà eu des immeubles et qui a une expérience en CNE. On essaie d’en faire quelque chose». Il poursuit: «Le marché est difficile ici dans le Nord. Il ne faut pas se leurrer, nous avons fait des contacts avec tous les spécialistes, le marché ne monte pas en haut de Saint-Jérôme. Il n’y a pas de marché pour ça».

«Nous sommes à l’étape de l’élaboration d’un plan directeur pour l’après CNE, de concert avec le ministère du Développement économique. Nous rencontrerons les locataires actuels pour connaître leurs besoins», affirme M. Cardinal. Il se dit aussi convaincu qu’au terme de cette démarche, une majorité d’entreprises choisira de rester. Concernant le gestionnaire Citec, M. Mongeau explique qu’à une certaine époque, «on s’est retrouvé devant une situation où il n’y avait plus de gestionnaires. Ce n’est pas au maire à faire visiter des locaux, à louer et à faire des baux. Nous avons rencontré cette entreprise de gestion qui avait du succès à Ville Saint-Laurent. Nous nous sommes dit que si nous parvenions à signer une entente avec cette entreprise, elle remplirait le parc d’affaires. C’était ça l’objectif».

Devant les allégations d’incompétence, de manque de vision, d’improvisation et du peu de volonté de faire rayonner le projet, exprimée par une majorité de locataires, M. Cardinal ne semblait pas vouloir commenter. À son avis, le taux d’occupation est suffisamment éloquent: «Je n’irai pas m’immiscer dans les locaux déjà loués. J’ai vu, dans les premières années, des membres du conseil d’administration qui jouaient aux gérants d’estrade. Notre rôle c’est de rénover et de louer des locaux».

Du côté de la MRC des Pays-d’en-Haut, le préfet Charles Garnier souligne que «La Rolland est un outil essentiel, en ce sens que c’est peut-être le seul endroit où le zonage permet un parc industriel». Il dit être conscient qu’il existe des problèmes, mais estime «qu’il n’a pas à interférer dans l’administration». Il se dit toutefois inquiet pour l’avenir de La Rolland. «Le milieu s’est beaucoup investi dans ce projet et je pense que ça vaut la peine d’en faire quelque chose».

Stéphane Lalande, directeur général au Centre local de développement des Pays-d’en- Haut (CLD) abonde dans le même sens: «Pour nous le parc d’affaires La Rolland est un des outils de développement économique extrêmement important pour l’ensemble du territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut. Peu de municipalités de la région possèdent des parcs industriels».

L’avenir de La Rolland
Concernant l’avenir, un flou persiste. À l’évidence, il existe un malaise chez les locataires du parc. Presque tous ont affirmé vouloir quitter les lieux dès la fin de leurs baux et du programme des crédits d’impôt. La Corporation, quant à elle, semble vouloir se cantonner dans un argumentaire comptable, éludant les questions reliées aux enjeux économiques, préférant mesurer le succès en terme de pieds carrés loués. Elle soutient également que les spécialistes confirment les difficultés de ce marché dans la région alors que plusieurs entreprises de ce secteur d’activité situé à Piedmont, Val-Morin et même dans le parc d’affaires La Rolland, sont florissantes. Si l’exode annoncé par les entreprises se produit réellement, des pertes d’emploi de qualité sont à prévoir. Souhaitons que le plan directeur annoncé par le président de la Corporation La Rolland parvienne à colmater la fuite et à rétablir la situation.

Dossier à suivre …


Photos : André Bérard

18 septembre 2006

Périple en Terre du Milieu









Une aventure à ne pas manquer sur Kayakoïnomane

15 septembre 2006

Coquille de la semaine









Désolé, M. Asselin. Nous en échappons tous, mais celle-là, elle est bien bonne!

Le perronisme de la semaine

Entendue lors d'une entrevue menée dans le cadre du dossier de La Rolland :

« J'ai poussé sur un mur, mais il n'a pas bougé d'un CENTIPOIL!»

Heureux mélange de «ne pas bouger d'un centimètre» et «ne pas bouger d'un poil ».

12 septembre 2006

Partir pour mieux revenir

Je me fais discret ces derniers temps, en raison de la préparation d’un article qui sera publié dans le journal Accès de vendredi. Étant soucieux de faire un bon travail de journalisme d’enquête, je dois mener quantité d’Interwiew afin d’offrir à tous ceux qui seront concernés par cet article la chance de s’exprimer. Ce faisant, il ne me reste plus beaucoup de temps pour alimenter mon carnet.

Je reprendrais cet article ici, afin d’offrir aux Adélois et aux autres, l’occasion de s’exprimer sur la problématique soulevée par l’article. Je puis vous assurer que vos commentaires seront lus par l’administration municipale qui visite régulièrement ce carnet. C’est une occasion pour vous de vous adresser directement à eux.

Retour à la normale prévue la semaine prochaine.

06 septembre 2006

Prenez une pause Jacob


Lui, c’est Jacob. Un neveu. Regardez cette bette. Avouez que devant une mine comme celle-là, on ne peut que craquer. Vous trouvez la vie trop lourde, vous êtes déçus de l’imbécillité ambiante, vous croyez que tout va de travers? Regardez cette photo et ça passera. Passez quelques minutes dans ces grands yeux et vous verrez quelque chose que vous aviez oublié. Cette chose je vous laisse la découvrir, car elle est différente pour chacun de nous. Pour ma part, cette photo de Jacob me rappelle que j’ai un jour posé le même regard sur le monde. Un regard neuf, intact, sans a priori. Merci petit homme de me rappeler à l’ordre en m’indiquant où et comment regarder.

Photo : Dominique Beauregard (la tante)