«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

31 mai 2007

Sainte-Adèle, un marché difficile à pénétrer?

En roulant sur le boulevard Sainte-Adèle, j’ai constaté que notre village venait de prendre un «coup de jeune» en accueillant sa première boutique érotique : la clé du plaisir. En fait, l’ouverture a eu lieu en février dernier. J’ai donc décidé d’assouvir la curiosité des lecteurs timides (et la mienne, je l’avoue), en franchissant pour eux la porte de ce nouveau commerce adélois.

La clé du plaisir est un concept de boutiques érotiques qui veut «démystifier le domaine des boutiques érotiques en adoptant une approche professionnelle et soignée, favoriser le rapprochement des couples en rafraîchissant sensualité et sexualité en leur permettant de s’offrir lingeries, lotions et produits de haute qualité dans une ambiance empreinte de respect et de conseils personnalisés.»

M. Pierre Thibodeau, le propriétaire de la franchise adéloise, a œuvré une trentaine d’années dans le domaine de l’édition. C’est un homme posé, sympathique et accueillant, qui colle parfaitement aux valeurs véhiculées par la bannière. Ceux et celles qui persistent à croire que les boutiques érotiques sont des lieux scabreux, licencieux, où le plancher est collant, se raviseront en visitant la boutique adéloise.

Questionné sur l’accueil que lui a réservé la population adéloise ainsi que sur l’achalandage dans sa boutique, M. Thibodeau se dit très satisfait. Le propriétaire ajoute qu’il a été félicité par les commerces voisins pour la qualité de sa boutique. Seul irritant pour le commerçant : l’affichage. Le propriétaire a en effet connu certains problèmes avec la Ville de Sainte-Adèle concernant sa vitrine. On a exigé qu’il retire des affiches, qui ma foi, étaient de très bon goût et qui présentaient des mannequins plus habillés que ceux que l’on retrouve généralement sur les affiches exposées dans les vitrines des boutiques de lingerie comme la Senza.

M. Thibodeau attend de la Ville des explications plus précises concernant la réglementation sur l’affichage et se dit prêt à coopérer. J’ai appris qu’on a signalé au commerçant que sa boutique se situait dans une ville qui accueille des retraités fortunés. On lui a de plus laissé entendre que s’il choisissait de s’installer ailleurs, personne ne le retiendrait. M. Thibodeau précise que certaines municipalités sont réticentes à accepter les boutiques érotiques, mais que généralement, il n’y a aucun problème. À ce chapitre, la Chambre de commerce de Sainte-Adèle a, elle aussi, réservé un bon accueil à M. Thibodeau.

Je rappelle aux élus qui seraient tentés de faire obstacle à cette boutique, que les baby-boomers qu’ils souhaitent à tout prix voir s’installer dans leur ville, sont «boostés» au viagra. La boutique leur permettra de trouver les articles nécessaires pour bien gérer les effets secondaires de la petite pilule bleue. ;-)

29 mai 2007

Une image vaut mille mots

Pour les lecteurs qui s’intéressent au dossier de La Rolland et plus particulièrement à la manie des poursuites dont sont atteints certains administrateurs de la Ville de Sainte-Adèle, je vous propose le dernier billet de M. Veilleux du carnet Rollandgate.

Il est parvenu, grâce à une image simple, à résumer la situation que son entreprise vit actuellement. Un très beau travail de synthèse métaphorique.

24 mai 2007

Bienvenue à bord du vol 1972

Mon avion quitte le tarmac et s’engage sur la modeste piste de décollage en terre battue envahie par les bouquets de trèfles et les pissenlits. Cette année, les sauterelles sont légion et sont de bonne taille. Certaines atteignent facilement celle d’une aile d’avion. Un copain pilote s’en est pris une en plein pare-brise la semaine dernière. Aujourd’hui, il restera au sol.

Je lance l’avion sur la piste. Je sens la poussée des moteurs qui dans quelques secondes me fera grimper à l’altitude maximale permise par cet appareil, soit environ un mètre vingt. Je décolle. La piste s’éloigne rapidement tandis que je survole une vaste zone asphaltée. J’atteins la vitesse de croisière de 2 km/h. C’est un vol de routine. Un simple aller-retour. Le plan de vol prévoit une seule zone de turbulence aux feux de circulation. Rien d’inquiétant pour un pilote expérimenté. Je n’ai pas informé la tour de contrôle de mon itinéraire. La responsable de la tour m’interdit la zone des feux de circulation. Probablement parce qu’elle ne m’a jamais vu piloter. Je suis les consignes et n’engage mon avion dans le carrefour que lorsque le feu est vert. Simple. Beaucoup plus que de piloter cet avion de plastique bleu qui a une aile un peu de travers.

La suite du vol se déroule sans accrocs. Après avoir contourné le centre commercial à basse vitesse, je prends le chemin du retour et pose mon avion sans aucun problème. Durée du vol : environ une heure. Il me reste même du carburant pour demain.

Le petit pilote sur la photo, c’est moi. Je me tiens debout sur la piste de décollage. J’ai toujours rêvé de voler. Enfant, je m’amusais à faire voler ce petit avion de plastique comme si c’était un vrai. J’étais très concentré et très sérieux. Mes amis, quant à eux, semblaient me trouver un peu débile. Marcher une heure et tenir un avion à bout de bras en imitant le son des réacteurs avec la bouche semblait les lasser. Ils préféraient jouer au baseball. Moi pas. j’étais un pilote. Je préférais tenir un manche à balai plutôt qu’un bâton de baseball.

Ce rêve de piloter m’habite encore aujourd’hui. Plus que jamais en fait. J’y pense chaque fois que je prends le volant. Je m’imagine aux commandes d’un appareil qui décolle de Sainte-Adèle pour atterrir à Laval, Montréal, etc. J’ai beaucoup d’imagination, vous voyez. Il ne me reste qu’à l’utiliser afin de réaliser ce rêve.

Je souhaite voler en Cessna au moins une fois cet été et prendre des photos aériennes. S’il y a un pilote dans la salle qui cherche un passager, je prends immédiatement un billet en première classe.

Et vous, quel est votre rêve non réalisé?

23 mai 2007

Proverbialement vôtre!

Les Proverbes sont des formules populaires qui expriment en images, en métaphores, des faits, des réalités propres à une culture, à un groupe. C’est aussi ce qu’on appelle communément « la sagesse populaire ». En général, j’aime bien les proverbes. Je possède même un dictionnaire qui les regroupe par thèmes, par cultures, par sujets. En le feuilletant, je suis tombé sur le chapitre où l’on présente les proverbes et dictons de la famille chamito-sémitique (la plus ancienne famille linguistique attestée, dont l’aire géographique est délimitée par les bordures orientale et méridionale de la Méditerranée).

La « sagesse » véhiculée par les deux proverbes suivants me laisse songeur :

« La fille est un pont qui peut être foulé par n’importe qui. » [Iraq]

« Quand la fille ouvre la bouche, elle ouvre sa vulve. » [Iraq]



Les auteurs nous précisent le sens profond de ces « perles » de sagesse.

Le premier : C’est l’homme et non la femme, qui a le choix du conjoint. La femme est cantonnée dans la fonction de reproduction.

Le deuxième : La femme se voit dénier le droit à la parole : si elle parle pour se disputer ou réclamer ses droits, elle est comparée à une prostituée réclamant de l’argent.

Hé bin!

22 mai 2007

Perle (??) de sagesse

Lorsque quelqu’un vous affirme fièrement qu’il n’a qu’une parole, demandez-lui ce qu’il fera le jour où il la perdra. ;-)

21 mai 2007

Qui se ressemble...

Lors d’un 5 à 7 organisé par le Journal Accès, j’ai eu le plaisir de rencontrer la sémillante journaliste Valérie Schmaltz. À l’époque où ce carnet était dans la mire des avocats de la Ville de Sainte-Adèle, c’est Valérie qui a rédigé l’article relatant mes démêlés avec l’amer Cardinal.

Je dois avouer que j’ai eu beaucoup de plaisir à bavarder avec Valérie. Encore plus à l’observer alors qu’elle s’escrimait sur un hors-d'œuvre très tendance, essayant désespérément d’observer un semblant de bienséance malgré la manœuvre périlleuse.

Durant la soirée, je me disais : « elle me fait penser à quelqu’un, mais qui? »

Hier, en regardant un extrait du spectacle de l’humoriste Cathy Gauthier, je me disais : « elle me fait penser à quelqu’un, mais qui? »

Et là, ça m’est tombé dessus comme une mise en demeure : Valérie est le sosie de Cathy Gauthier!

Constatez par vous-même.



À gauche: Valérie. À droite: Cathy Gauthier.

Et vu la façon dont elle a réglé son compte au hors-d'œuvre, il est manifeste que Valérie est aussi une humoriste. ;-)

18 mai 2007

Et pourtant, il coule !

Au lendemain de l’entente «historique» concernant la protection de la Rivière du Nord et à la veille de la journée de L’environnement de Sainte-Adèle, voici un aperçu de la soupe que crachait aujourd'hui le «fameux» tuyau d’égouts directement dans la rivière. Vu la couleur, il ne s’agit manifestement pas de numéro 1 ni de numéro 2 (si vous voyez ce que je veux dire).



Devinez où ce bouillon chimique a terminé son périple? Dans la rivière!



Bon week-end !

Photos : Éric Veilleux

16 mai 2007

Une entente historique ou nécessaire ?

Vous pouvez lire ici l’article de Christian Asselin annonçant un investissement de 4,7 millions $ pour la réfection du réseau d’égouts de la Ville de Sainte-Adèle. Je félicite le journaliste pour la neutralité de son texte. J’estime toutefois que le titre de la manchette «entente historique» est pour le moins généreux.

Dans le cas qui nous intéresse, l’aspect historique de l’entente se confirmera seulement si elle est menée à terme. Pour l'instant, ce n’est qu’un investissement nécessaire qui doit être placé dans la perspective d’une autre réalité : le boom démographique dans la région des Pays-d’en-Haut. l’Institut de la statistique du Québec prévoit en effet une augmentation de population d’ici 2026 de l’ordre de 43% dans les Pays-d’en-haut contre seulement 14,8% pour Montréal et 9,3% pour l’ensemble de la province de Québec. Nous savons déjà que les infrastructures actuelles de la ville ne suffisent pas à la tache. Imaginez lorsque le boom démographique frappera de plein fouet Sainte-Adèle. Imaginez lorsque tous ces nouveaux résidents se soulageront comme un seul homme. Je gage un brun que la rivière va en prendre une bonne dose. Je crois que la Ville n’avait simplement pas le choix de procéder à cette mise à niveau de son système d’égout si elle veut encourager comme elle le fait le développement immobilier sur son territoire. L’aspect environnemental est à mon avis la deuxième priorité dans ce dossier.

Lorsque l’on rejette quantité de matière fécale dans une rivière, il est normal que l’on finisse par s’en occuper. On nous dit que le projet permettra de réduire de 90% la concentration de coliformes fécaux à la sortie de l’usine d’épuration et de 50% les surplus rejetés dans la Rivière du Nord. Je me pose la question suivante : si le développement immobilier continue d’augmenter (le «si» est ici superflu), la pression sur le système d’égouts s’intensifiera. Dans ce contexte, les pourcentages annoncés n’ont pas le même impact. La diminution du déversement des surplus sera compensée par une augmentation de l’utilisation des infrastructures. Nous risquons de nous retrouver rapidement à la case départ, vous me suivez?

À mon avis, la Ville se fait du capital politique sur une entente dite historique qui n’est dans les faits qu’un investissement qui s’imposait afin de répondre aux «besoins» actuels et futurs des Adélois.

Je publierai bientôt un dossier plus complet sur le sujet.

D’ici là, nous nous appliquerons à gratter le vernis de la nouvelle afin de nous assurer que chose promise soit chose due.


À suivre

15 mai 2007

Sainte-Adèle investira 4,7 millions $ dans ses infrastructures

Sainte-Adèle injectera 4,7 millions $ dans la réfection de son usine d’épuration des eaux usées et du système de tuyaux d’amenée ainsi que pour le changement des pompes de surpression afin de diminuer d’au moins 50 % les rejets d’eaux usées. Un projet qui s’étalera sur deux ans, le temps d’obtenir toutes les certifications, les plans et devis ainsi que les différentes autorisations nécessaires.

Une motion a déjà été votée pour le règlement d’emprunt qui permettra de financer le projet.

Vous pourrez lire les détails dans les prochaines éditions des hebdos locaux

Souhaitons que le tuyau dont nous avons mentionné l’existence dans ce carnet fasse partie des infrastructures visées. Je suis impatient de connaître la position de la Ville sur la pression qu’exerce le développement immobilier sur un réseau d’égouts désuet et dans certains cas en piteux état. On nous promet des explications concernant cette situation.

À suivre

14 mai 2007

La franchise du préfet Garnier

On reproche souvent aux politiciens de parler la langue de bois. La plupart du temps, nous avons raison de le faire. Il arrive cependant que l’un d’eux me surprenne. C’est le cas du préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut et vice-président de la Fédération des municipalités du Québec (FMQ), M. Charles Garnier. Dans un article de Nathalie Deraspe publié dans le journal Accès du 11 mai 2007, nous pouvons lire une déclaration faite par le préfet dans le cadre de la commission itinérante sur les cyanobactéries de la Fédération des municipalités du Québec : «Il est de loin préférable tous ensemble, de réagir en protection plutôt qu’en réaction. Nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à mettre l’emphase sur l’environnement et l’écologie et ils seront de plus en plus nombreux à juger sévèrement les élus qui auront fait preuve de laxisme et de manque de vision.»

Bien dit : laxisme et manque de vision des élus. Juger sévèrement par les citoyens, ça aussi c’est bien dit ! En lisant cette déclaration, j’avais l’impression de lire mes propres commentaires de blogueur, qui paraît-il, «emmerde» les élus. Cette fois, c’est un élu qui utilise le même langage. D’ailleurs, si ma mémoire est bonne, M. Garnier a déjà été «réprimandé» par les élus pour son franc-parler. Ça m’encourage. un brin. Faute avouée à moitié pardonnée, dit la sagesse populaire.

On nous annonce dans la même édition du journal qu’une entente historique sera conclue entre Abrinord et la Ville de Sainte-Adèle. Là, je tique un peu. Ce genre de déclaration de la Ville, on les connaît. Étrangement, la dernière arrive deux semaines après la publication dans ce carnet des photos du déversement des égouts sanitaires de la Ville dans la Rivière du Nord. Loin de moi l’idée d’accorder à cet humble carnet le moindre rôle dans cette annonce. C’est juste étrange. Un cas patent de «synchronicité», diront certains. Ce n’est pas la première fois que ça se produit.

Les ententes concluent sous le feu des projecteurs, ça fait de bons titres, ça positionne, ça démontre la bonne volonté, c’est bon pour l’image, mais c’est avec les résultats et les actions que l’on mesure la portée d’une entente et non par sa couverture médiatique.

Souhaitons qu’il ne s’agisse pas (encore une fois) d’un show de chaises où des comités se réunissent pour jaser du problème et trouver des pistes de solutions qui seront ensuite étudiées par d’autres comités.

Accordons pour l’instant le bénéfice du doute à cette entente dont nous ne connaissons pas encore les termes et réservons nos commentaires pour l’analyse des résultats.

Toutes mes félicitations à M. Garnier pour sa déclaration honnête et sensée.

09 mai 2007

Euh… coli?

L’histoire du tuyau qui déverse le surplus des égouts sanitaires de la Ville directement dans la rivière du Nord, a fait écho dans le carnet Photomax. Ceux qui sont au fait de l’histoire savent déjà que moi et M. Veilleux avons alerté M. Benoit Gravel de l’agence Abrinord. Un commentaire laissé par une lectrice de Photomax devrait vous intéresser :

«Bon ok… en tant que biologiste il m’est impossible de voir cela et de rien faire. Je travaille pour un conseil de bassin versant et si ça se passait dans le bassin versant de la rivière Bonaventure j’aimerais être au courant.

Alors, j’ai envoyé tes photos à mon collègue du bassin versant de la rivière du Nord, Benoît Gravel. Voici leur site : www.abrinord.qc.ca

Je vous invite à leur faire part de vos inquiétudes, c’est un organisme voué uniquement à l’eau de ce bassin versant.

Je le vois cette semaine, je lui en reparlerai. 
En espérant que des actions seront prises!»


Voici ma réponse à ce commentaire:

«Si vous croisez M. Gravel, rappelez-lui que moi et M. Éric Veilleux l'avons avisé de la situation il y aura bientôt deux semaines et qu'il devait communiquer avec nous, ce qu'il n'a pas encore fait. Sachez que la Ville de Sainte-Adèle (celle qui laisse le tuyau déverser son contenu dans la rivière) est aussi membre d'Abrinord. Ce qui, à mon avis, place M. Gravel «entre deux chaises». Un des membres de son organisme est paradoxalement un des principaux pollueurs de la rivière qu'il est censé protéger.

La politique ne pollue pas seulement notre existence, mais aussi nos plans d'eau!»

Un nouveau message a été laissé à M. Gravel hier après-midi. Nous souhaitons connaître sa position concernant cette situation et les solutions qu’il propose pour y remédier.

Un dossier que nous suivrons pour vous.

07 mai 2007

Le bien public

Le week-end dernier, ma copine et moi avons effectué notre première sortie en kayak de la saison au populaire lac Monroe, dans le parc du Mont-Tremblant. Je dis populaire, car c’est en effet le lac le plus prisé par les touristes et les familles qui visitent le parc. C’est un très beau lac qui est malheureusement victime de son succès.

Ce qui m’emmène à aborder la notion de bien public. Rendre notre nature accessible à tous est pour plusieurs un droit fondamental. Je fais partie de ces «plusieurs». Je suis aussi de ceux qui croient qu’un droit est associé à des obligations. Dans le cas des parcs dédiés à la conservation de la nature et aux activités récréotouristiques, ces obligations se résument à des choses simples, comme le respect de la nature, de la flore, de la faune, de l’environnement et des autres visiteurs du parc. Étant un utilisateur assidu du parc du Mont-Tremblant depuis plusieurs années, force m’est de constater que les visiteurs exercent davantage leurs droits que leurs obligations. Ainsi, lors de notre randonnée de dimanche dernier, nous avons dû nous farcir la musique poussée à fond d’un visiteur qui exerçait son droit. Installé pour la journée dans un des campings, il a imposé ses goûts musicaux aux autres visiteurs. Tous les goûts sont dans la nature, dit-on. Les siens y étaient, au sens propre du terme. Le bruit craché par les haut-parleurs de sa voiture s’entendait d’un bout à l’autre du lac, bondissant d’une montagne à l’autre, pour le plus grand malheur de nos oreilles. Oubliez le nostalgique chant du huard ou la chorale des grenouilles. Nous avions droit au palmarès de M. j’Exerce-Mon-Droit, qui avait planté son drapeau au camping 56. Au même moment, un groupe de motos, des Harley-Davidson, est venu ajouter sa voix à la cacophonie.

Imaginez, le parc n’est même pas encore ouvert officiellement!

Pour conclure, durant une pause sur une des plages du lac, nous sommes tombés sur un dépotoir, contenant les sous-produits de l’exercice du droit à la nature (voir la photo).

Chaque année, nous observons un nombre grandissant d’utilisateurs bafouer les règles imposées par les gestionnaires du parc, prétextant qu’ils ont des droits. Les aires de nidification sont piétinées. La consigne concernant la musique et le bruit est violée. Des détritus sont lancés dans les lacs, le long des sentiers, etc. Étrange interprétation de la notion du bien commun. Les agents du parc peuvent désormais remettre des contraventions aux dissidents, mais ils sont trop peu nombreux et préfèrent appliquer la méthode douce de l’éducation, ce qui, à mon avis, ne donne strictement rien avec certains spécimens de notre espèce.

Je crois que les Québécois ont perdu la notion du bien public. Je crois que le Québécois moyen estime que tout lui est dû, point. Je, me, moi. Pas étonnant que nous observions l’échec des grands projets au Québec. Nous sommes d’accord avec tout, seulement si l’on n’exige pas de nous l’effort et les compromis exigés pour y arriver.

Concernant les parcs du Québec, j’augmenterais le prix d’entrée, j’exercerais un contrôle et une application plus stricte des règlements. Je dresserais une liste noire des utilisateurs-preneurs qui ne respectent rien.

Merci à vous qui prenez soin de la nature. Merci à tous ceux et celles, qui dans l’ombre, font de petits gestes en apparence insignifiants, mais dont la portée est inestimable. J’ai le plus grand respect pour vous, pour votre conscience éveillée et pour votre engagement anonyme et silencieux.

Merci, sincèrement.

03 mai 2007

École buissonnière

Vous connaissez l’expression : faire le Renard?
Faire le renard, c’est pratiquer l’école buissonnière. Voilà une belle façon de décrire le thème de la nouvelle toile de Dominique Beauregard. Alors que tous s’agitent autour de lui, le rusé renard s’est trouvé un petit havre de paix où il peut jouer les tire-au-flanc et se la couler douce en toute quiétude. Seulement, aussi rusé soit-il, notre renard n’a pu semer le sommeil qui l’a finalement rattrapé.

C’est la deuxième apparition du renard dans l’œuvre de l’artiste. Ce qui fait de lui un habitué. S’il revient, c’est sans doute qu’il se sent tout à fait à l’aise dans cet environnement.


Acrylique sur toile. Format de 16″x 16″, une rareté, puisque l’artiste préfère de loin les grands formats.