«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

26 juin 2007

Un DG dans l’eau chaude: suite

«André Mongeau, DG de Sainte-Adèle, aurait l’utilisation d’une voiture sportive, une Mazda RX-8 2005, dont le locataire, en date du 7 juin de cette année, serait le promoteur immobilier Attitude Nord, bien connu dans cette même ville.»

Des documents reçus par le Journal Accès et validés par la suite confirment que le locataire du véhicule utilisé par le directeur général de la Ville est le promoteur Attitude Nord, très actif à Sainte-Adèle.

M. Mongeau admet qu’il utilise la voiture depuis octobre dernier. Il admet aussi qu’il existe une entente de sous-location entre lui et le promoteur immobilier. Une entente privée, précise-t-il. M. Mongeau effectue les paiements tous les mois, en argent comptant.

Questions: pourquoi payer en argent comptant dans le cadre d’une entente écrite?
Pourquoi ne pas simplement remplir un formulaire de cession de bail et rouler sans ambiguïté dans une voiture immatriculée à son propre nom?

En agissant ainsi, le DG de Sainte-Adèle ne contrevient-il pas au règlement qui régit le code d’éthique de la Ville qui l’embauche?

Extraits du règlement nº 801-1993 de la Ville de Sainte-Adèle

Article 2

le code d’éthique

D-) 3
L’employer ou le fonctionnaire ne doit pas accorder, solliciter ou accepter une faveur ou un avantage indu, ni pour lui-même, ni pour une autre personne, ni utiliser à son avantage un lien de la Ville ou une information qu’il détient.

E-) 2
L’employé ou le fonctionnaire doit éviter tout conflit d’intérêts. Le conflit d’intérêts est lié aux situations où l’employé ou le fonctionnaire a un intérêt personnel suffisant pour que celui-ci l’emporte ou risque de l’emporter sur l’intérêt en vue duquel il exerce ses fonctions. Il suffit pour qu’il y ait conflit d’intérêts qu’il existe une situation de conflit potentiel, une possibilité réelle que l’intérêt personnel, qu’il soit pécuniaire ou moral, soit préféré à l’intérêt public. Il n’est donc pas nécessaire que l’employé ou le fonctionnaire ait réellement profité de sa charge pour servir ses intérêts ou qu’il ait contrevenu aux intérêts de l’administration municipale. Le risque que cela se produise est suffisant puisqu’il peut mettre en cause la crédibilité de l’administration municipale.

E-) 3

Placé dans une situation où il se croit susceptible d’être en conflit d’intérêts, l’employé ou le fonctionnaire doit en informer ses supérieurs afin que soient déterminées les mesures qui devront être prises à cet égard.

Le comportement de M. Mongeau ne jette-t-il pas le discrédit sur l’ensemble des conseillers municipaux, le maire et toute son administration? Comment pouvaient-ils tous ignorer les faits?

Cette affaire n’est pas anecdotique et doit faire l’objet d’une enquête. C’est le genre de situation qui ternit l’image des politiciens et provoque la méfiance de la population envers ces derniers.

Selon mes informations, des plaintes formelles seront déposées, notamment au ministère des Affaires municipales et des Régions. L’affaire sera également portée dans les médias nationaux.

Un dossier à suivre

22 juin 2007

Un DG dans l'eau chaude

Adèlois et Adéloises, ne manquez pas de lire l'Accès de cette semaine. Je vous promets mes commentaires (et ils sont nombreux) sur cet article qui nous apprend que le directeur général de la Ville de Sainte-Adèle a l'utilisation d'une voiture louée au nom d'Attitude Nord, un promoteur immobilier très actif à Sainte-Adèle. Première question qui me vient à l'esprit : que fait le maire de Sainte-Adèle? Va-t-il commenter la nouvelle? Il ne peut rester muet et sans commentaires devant la publication de cette nouvelle qui éclabousse toute son administration.

Je vous reviens sur le sujet très bientôt, c'est une promesse!

21 juin 2007

Pilote un jour (pilote toujours)

Ça y est! Je me suis offert un forfait pilote d’un jour à l’école de pilotage Aéro Loisirs. Je vais donc m’envoyer en l’air ce week-end aux commandes d’un Cessna 172, sous la supervision de la pilote-instructrice, Geneviève Meloche. Le forfait comprend environ 1 heure de théorie au sol et cinquante minutes de vol au dessus des Laurentides. Ma copine m’accompagnera et sera la photographe officielle. Je suis impatient de vous faire le récit de mon expérience. Et vous savez quoi, je suis heureux que l’instructrice soit une femme. J’ai fait le tour de plusieurs petits aéroports qui offrent un forfait similaire, et j’ai pu constater que le monde de l’aviation est un univers masculin et un peu macho. C’est du moins l’impression que m’ont laissée mes visites aux différentes écoles de pilotages.

Je dois vous laisser, car j’ai un vol à planifier. On se retrouve à l’atterrissage?

Crédit photo : Aéro Loisirs

14 juin 2007

Ras-le-bol d'une amie

Demande de changement de zonage de l’Île Charron

Ah non! Après le mont Tremblant qu’on continue de faire trembler, les falaises des Laurentides qu’on ne cesse de défigurer, la chicane au parc du mont Orford, sans compter les montérégiennes éventrées, c’est au tour de l’Île Charron de subir l’assaut des «développeurs».

Pour moi, lorsqu’on invoque le développement économique obligé pour agir de la sorte, l’origine de l’expression «tête à claques» prend tout son sens. Quand je vois en ville s’ériger précipitamment, sans permis, ces tours résidentielles voleuses de soleil pour ceux qui habitent déjà les environs, je me désole. (Quoiqu’avec le réchauffement climatique, cela risque de devenir plutôt un service appréciable...) Quand on parle d’amener, à l’entrée d’un parc national à valeur biologique et archéologique plus qu’appréciable; asphalte, égouts, vidanges, lampadaires, fils électriques, tondeuses, bateaux à moteur, bruits, pollution bref, perturbation de la vie naturelle pour voler à l’ensemble de la population un horizon, une beauté, une tranquillité, un refuge face aux conneries de nos semblables, alors là je dis «C’est assez!». Faut se loger certes, mais ce besoin, mené par la vanité et la folie des grandeurs devient de mauvais goût.

Il y a certaines limites, certains besoins fondamentaux qu’on ne peut écarter du revers de la main parce qu’un promoteur à l’écume aux lèvres! Peut-on une fois pour toutes définir et respecter le droit à la nature d’être nature? Peut-on comprendre ce besoin collectif autant qu’individuel d’avoir des lieux où les caprices de nos semblables n’auraient pas leur place? Des lieux sacrés où il nous serait possible d’oublier la vie artificielle et la brutalité d’un monde dit civilisé? Où les animaux auraient le droit d’être eux-mêmes, où les oiseaux auraient droit de nicher selon leur convenance, où la «mauvaise herbe» aurait le droit d’exister sans être empoisonnée, où les étoiles pourraient enfin briller de tous leurs feux? Parce que nous revendiquons le droit à la vie de vivre sans être perturbée, nous avons créé des parcs. Je considère ces lieux sacrés, et théoriquement inviolables. En effet, ils sont nos temples qui, à mes yeux, revêtent encore plus de valeur que n’importe quel temple créé par l’homme. Car ils sont empreints d’une réalité, d’une vérité qui transcende toutes nos fabulations religieuses et toutes les «hommeries» socio-politico-légales.

Pourrait-on juste être bien, sans voir le rappel constant de l’orgueil insatiable de nos congénères et de l’arrogante inconsidération avec laquelle on pousse continuellement la nature jusqu’à ses derniers retranchements? Comme les meilleures terres agricoles des banlieues montréalaises et lavalloises qu’on sacrifie pour des châteaux de ville, collés les uns sur les autres, au détriment de notre autonomie alimentaire. Il est maintenant normal de gaspiller de l’énergie pour faire venir notre bouffe d’ailleurs. Ah... c’est vrai; faut faire rouler l’économie. Kyoto? On y préfère le sushi qu’on mangera dans son château de rêve après avoir passé sa tondeuse... au gaz je suppose? «Et malheur au raton laveur qui va venir faire mes vidanges et à la marmotte qui va faire un trou... ils n’avaient qu’à rester chez-eux!»

Nous sommes de loin l’espèce la plus dérangeante, perturbante et aliénante pour toutes les autres formes de vie. On traite les plus verts d’entres nous, d’égoïstes ou d’attardés à vouloir protéger et maintenir de maigres habitats presqu’intacts. Mais, s’ils sont de piêtre valeur pour nos «kings» de la finance, s’ils ne représentent à leurs yeux que des lotissements inutiles, pourquoi les promoteurs sentent-ils donc la bonne affaire à vouloir y coller du monde à tout prix? Pas juste pour écœurer le peuple; pas juste pour agrémenter le gratin de la bourgeoisie mais bien parce qu’eux aussi ressentent cet appel de la nature. Ils l’expriment juste différemment parce qu’ils l’écoutent différemment; c’est-à-dire: pan toutte!



Doris Hall
Membre du CRPF (Comité régional pour la protection des falaises)
Prévost, Qc

13 juin 2007

Nard 6

Nard 6 est de retour avec une nouvelle formule. Rebienvenue dans la blogosphère!

11 juin 2007

J’encule la canicule

MISE À JOUR

Voici le logo officiel du mouvement «j'encule la canicule», une gracieuseté de Ludovic (Inkognitho, tu t'es fait doubler sur celle-là! ;-)


Désolé pour ce titre à l’accent vulgaire, mais c’est un cri qui vient du cœur (du haut-le-cœur, pour être plus précis). Je fais partie du club «j’encule la canicule», qui compte plusieurs membres qui souhaitent garder l’anonymat de peur d’être ostracisés. Ne pas aimé vivre à broil semble en effet être une tare. Lorsque j’affirme sans l’ombre d’une hésitation que les mois de juin et juillet sont ceux que je déteste le plus, on me regarde comme si j’étais Jean Charest qui s’est finalement décidé à tenir une de ses promesses. Lorsque j’insiste, en vantant les qualités et les charmes de l’automne et de l’hiver, on ne comprend strictement rien à mon propos, et on m’écoute poliment, sans plus, comme quand le maire Cardinal nous explique comment il réduit une dette en empruntant.

Bien que j’habite dans le Nord, là où le marché de l’informatique et du multimédia ne monte pas, le mercure quant à lui ne se prive pas. Il monte. Tous les égouts sont dans la nature, mais en ce qui me concerne, je préfère le frais, sinon le froid.

Attention, chaud devant!

06 juin 2007

Y a-t-il un pilote dans l’avion?

La manchette du Journal des Pays d’en haut de cette semaine se lit comme suit : Îlot Grignon : patience.

Là, ça me donne le goût d’ironiser. Alors, j’y vais!

Dans l’article, nous pouvons lire que M. Mongeau, directeur général de la Ville, «pilote» le projet de revitalisation du centre-ville avec les autres membres du comité (un autre) de revitalisation. On fait appel à notre patience. Pas le choix, car ce «pilote» semble avoir échoué les tests pour l’obtention de son brevet. À ma connaissance, les grands projets pilotés par l’équipage Cardinal n’ont pas vraiment décollé. Certains se sont même écrasés en bout de piste. Prenons, par exemple, La Rolland. Pilotes et copilotes ne sont même pas arrivés à démarrer le moteur. Les passagers quittent l’appareil, alors que nos kamikazes viennent à peine de réaliser que c'est eux qui étaient aux commandes.

Cette administration a fait des grandes annonces un dada. Plans directeurs par-çi, investissements par-là, La Rolland sauvée et aujourd’hui, Îlot Grignon: patience. Je souhaite que ce projet soit muni d’une boîte noire, car nous aurons besoin de la consulter après l’écrasement. Les données seront probablement effacées, mais la loi de l’accès à l’information nous permettra d’en récupérer une partie.

Avant le prochain décollage, je demande à l’équipage Cardinal de me rappeler où est le plan directeur de La Rolland, plan qu’ils nous promettent depuis plusieurs années et qui n’a pas encore atterri sur nos bureaux. Où est le mystérieux nouveau locataire qui créera une centaine d’emplois dans le parc d’affaires, et dont le maire avait annoncé la venue lors d’un point de presse en décembre dernier. Je mets fin à la liste, histoire de ne pas trop alourdir la soute à bagages de nos pilotes avant ce nouveau décollage (je vous invite cependant à ajouter vos questions à ma liste).

Bienvenue à bord d’académie Airline. Attachez vos ceintures, car nous traverserons bientôt une zone de turbulence. Nous rappelons aux passagers qu’il se peut que nous changions d’itinéraire en court de vol et que nous atterrissions ailleurs qu’à la destination prévue.

04 juin 2007

Dr Gunther Von Frankenstein

Tous les dimanches soir à 22h, je regarde l’émission la leçon d’anatomie avec le Dr Gunther Von Hagens, que j’ai surnommé Dr Gunther Von Frankenstein. Von Hagens a inventé la plastination, un procédé qui permet de conserver les corps à des fins éducatives et instructives. La plastination est un procédé fascinant, breveté par le médecin Allemand et dont vous pouvez connaître les détails en visitant le site de l’exposition Le corps humain 2.

Dans son émission, le Dr Frankenstein, dans la plus pure tradition des anatomistes de la Renaissance, «débite» en direct un corps humain afin que nous puissions voir à quoi ressemble une vraie moelle épinière, un vrai système digestif, un vrai cerveau, etc. Le thème de dimanche dernier était le système reproducteur. Nous avons assisté en direct aux manœuvres du médecin qui extirpait les organes féminins et masculins de deux cadavres. Bien sûr, je suis fasciné par le spectacle de véritables organes qui n’ont rien à voir avec les dessins des planches anatomiques présentant de beaux organes impeccables et propres, en rouge, jaune, bleu ou vert. Nous sommes tous curieux de nature. Mais hier, je me suis questionné : est-ce que cette émission est utile? Ne s’agit-il pas d’un show qui ne sert qu’à assouvir une certaine curiosité? Mis à part le fait d’observer le médecin qui prélève au scalpel et à la scie électrique les testicules et la prostate d’un cadavre, à quoi cela m’a-t-il servi? À rien! Je n’ai rien appris de ce tas de chair où l’on semblait avoir tiré à bout portant avec un calibre 12. J’ai seulement vu à quoi ressemblaient ces organes. Est-ce bien nécessaire que moi, André Bérard, sache à quoi ressemble un canal déférent, un ovaire ou un testicule sorti du scrotum? Je trouvais ça dommage que ces deux personnes, qui avaient fait don de leurs corps, l’aient fait uniquement pour servir les besoins d’une émission qui s’adresse au grand public.

Le lendemain on se dit : t’as vu ça hier, quand Von Frankenmachin a sorti l’intestin de la cavité abdominale? Dégueux!

Et on passe à autre chose.

Je trouve le travail du Dr Von Hagens essentiel dans le cadre d’un cours d’anatomie qui s’adresse à des médecins. L’exposition est également très instructive. Mais son émission grand public me laisse perplexe. Je la regarderai quand même la semaine prochaine.

Le montage photo est de Ludovic. Merci également à Inkoghitho. Si un jour le Dr Gunther Von Hagens met la main sur leurs cerveaux, nous constaterons qu'ils sont des spécimens uniques en leur genre. ;-)