«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

28 avril 2006

Le sermon au sujet de la montagne


Charest se joint au mouvement Pray Live et se lance dans une séance de prière publique. Sur la photo, on le voit faire un signe de croix à l’assemblée venue assister à l’événement. Certains participants affirment avoir capté la phrase suivante : que ma volonté soit faite et faites-les taire, Dieu du ciel!

27 avril 2006

Les misères de la foi

Aujourd’hui, à Washington, des religieux se sont rassemblés afin de prier publiquement, espérant ainsi faire baisser le prix de l’essence. La fondatrice de Pray Live, Wenda Royster, souhaite que ces séances de prière rappelleront « qui est vraiment responsable de notre monde : Dieu ».

Je ne comprends pas tout de l’« essence » divine, mais je suis certain d’une chose : ça va prendre un miracle pour faire baisser le prix de l’essence.

Un petit conseil aux gens de Pray Live : dirigez vos prières vers le Dieu du profit, car c’est maintenant lui qui est responsable de notre monde.

De la grande nouvelle!

Blessé à un œil, Koivu devra passer les prochains jours à l’hôpital. L’hélico TVA suivra en direct l’événement en survolant l’hôpital où le capitaine du Tricolore a mal à son œil. Dans le même bulletin, Claude Poirier, le postillonneur judiciaire, sera très très fâché contre Justin Williams, qui n’a pas été gentil avec son bâton qu'il a transformé en arme «crontodrante» et qui donne ainsi un «exempre pitoyabe» à nos jeunes». Un peu plus tard dans le même bulletin, Paul Larocque nous servira un de ses légendaires jeux de mots : blessé, koivu ne voit plus les séries du même œil. Pour terminer, Denis Lévesque ira au fond des choses pour s’apercevoir qu’il y était déjà.

J’ai ma propre analyse de l’événement. C’était le destin de Koivu d’être blessé à l’œil. Tout est dans son nom. Attention, suivez-moi bien.

Prenez le nom : Koivu. Retirez le i, ce qui donne : ko vu.
Inversez maintenant les syllabes : vu ko.
Sa vu est ko ! (ko dans le sens de pas ok)

Ridicule, vous dites? Attendez, ce n’est pas tout. Je vous prédis maintenant que son œil va guérir!

Prenez vu ko et inversez le o et le k.

Ça nous donne maintenant vu ok : sa vu est ok! (ok dans le sens de pas ko)

Bon, vous allez me dire que vu, ça prend un e à la fin et que KO s’écrit en fait K.O. C’est vrai, mais la n’importequoilogie est une science inexacte.

Bonne série à tous!

26 avril 2006

Réponse du Service d'urbanisme

Le 24 avril, j'acheminais une demande d'information à M. Dontigny, directeur du Service d'urbanisme de Sainte-Adèle. Dans ma requête, je lui demandais des informations sur un hypothétique développement domiciliaire près du mont-Baldy. Je profitais aussi de l'occasion pour lui demander une copie du plan d'aménagement de l'îlot Grignon. Je remercie M. Dontigny pour la rapidité avec laquelle il répond à chacune de mes requêtes. Voici sa réponse :

«Bonjour M. Bérard,

Concernant un développement par Les Investissements Kronos, cette compagnie est propriétaire de certains terrains situés dans le prolongement de la rue des Mésanges existante, en fonction d'un lotissement créé en 1993. La signature d'un protocole d'entente avec cette dernière pour le prolongement des infrastructures fut entérinée par le Conseil en septembre 2005. Ce protocole n'est pas conclu en date de la présente. Aucune demande de permis de construction n'a été formulée pour des terrains existants situés dans le prolongement de cette rue.

En ce qui a trait à votre requête pour obtenir une copie du plan d'aménagement de l'îlot Grignon, veuillez trouvez ci-joint le plan d'aménagement tel qu'annexé au programme particulier d'urbanisme du secteur central adopté en 2005. Il s'agit d'un plan concept servant à guider les interventions dans ce secteur.

Meilleures salutations.»


Téléchargez le plan en format PDF

Désormais, nous avons tous accès à ce plan et nous pourrons en discuter en ayant en main le document officiel du service d'urbanisme.

Du coté de l'Abitibi-Témiscamingue

Avec la permission de l’auteur, Le monde… du vieux Henri, je reproduis intégralement le texte de cet excellent carnetier de l’Abitibi-Témiscamingue, dont les préoccupations rejoignent les miennes en matière de développement régional. L’auteur nous propose d’excellentes pistes de réflexion.

Une solution : la réappropriation du pouvoir

«Il est facile de se sentir impuissant et étouffé face aux nombreux problèmes qui nous entourent. Pourtant, comme je l’ai déjà écrit, il n’y a pas de solutions magiques pour les résoudre. Il faut commencer par commencer, en posant un premier geste personnel et individuel, une première fois, puis répéter ce geste et d’autres gestes afin d’apporter graduellement des petits changements dans son entourage immédiat, et par la suite agrandir peu à peu l’influence et l’impact de nos petits gestes. On pourrait dire que c’est la théorie des petits pas, d’un point de vue pratique.

D’un point de vue théorique, on pourrait traiter de cette formule sous l’angle de l’empowerment. Sur le plan individuel, l’empowerment se définit comme une démarche par laquelle un individu accroît ses capacités à satisfaire ses besoins, à régler ses problèmes et à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer un meilleur contrôle sur sa propre vie. Il développe ainsi ses habiletés en favorisant l’estime de soi, la confiance en soi, l’initiative, la prise de conscience et la motivation à l’action sociale. L’empowerment porte également une dimension sociale impliquant l’établissement de relations avec les autres, soit pour partager des ressources ou pour assurer des collaborations, en vue de réaliser des objectifs communs.

Sur le plan collectif, l’empowerment constitue une démarche permettant à une communauté d’analyser sa situation, de définir ses problèmes et de les résoudre en misant sur ses propres forces. Il s’agit alors d’établir des interactions entre les citoyens, de développer une coopération dans le milieu, en faisant circuler l’information de façon adéquate et en participant à des actions politiques et collectives.

Au Québec, le Réseau québécois de Villes et Villages en santé (RQVVS), soutient concrètement des municipalités qui ont adhéré à cette philosophie. Et je ne suis pas peu fier de mentionner que la première initiative de Ville en santé, dérivée du concept américain de Health Cities, est née à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, en 1987, ce qui fait des Témiscabitibiens des pionniers (encore une fois !).

Concrètement, le concept VVS peut conduire à des projets communautaires comme la création d’un parc au centre-ville afin de sauvegarder l’écosystème d’un petit lac (Rouyn-Noranda), ce qui contribue du même coup à tisser des liens entre les citoyens et à les responsabiliser davantage face à leur environnement local. Dans une autre municipalité (Notre-Dame-du-Nord), le comité VVS a fortement contribué au développement d’une pratique d’intervention originale auprès des jeunes en milieu rural, le travailleur de milieu, modèle qui fut exporté ailleurs au Québec et même jusqu’au Nouveau-Brunswick.

Bref, l’empowerment découlant de ces différentes initiatives locales permet en quelque sorte de ressouder les liens communautaires minés par des années d’interventionnisme étatique et d’individualisme triomphant, sans revenir nécessairement dans le carcan de la religion catholique. C’est un modèle, une base, une philosophie intéressante fournissant des outils adaptables afin que les citoyens, individuellement et collectivement, se réapproprient le pouvoir et améliorent leur qualité de vie.»

25 avril 2006

L’incompétence fait force de loi

Je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire ces derniers jours. Cependant, je navigue à travers mes blogues préférés et je remarque la chose suivante : la plupart des billets critiquent vertement l’incompétence : celle des politiciens, des journalistes, des décideurs, etc. Je vous propose un texte tiré d’un site inspiré par l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu de l’auteur Français Bernard Werber, à qui l’on doit, entre autres, la célèbre Trilogie des fourmis (j’imagine certains lecteurs qui me connaissent bien, se dire « lui pis son Werber! »). Le texte nous explique pourquoi nous observons un tel taux d’incompétence au sein des entreprises, des gouvernements, des administration, des syndicats, etc.

Le principe de Peter, la variante de Dilbert

«Laurence J. Peter annonça en 1969 la création d'une nouvelle science : la "hiérarchologie" ou "science de l'incompétence au travail". Fruit d'une analyse empirique, elle repose sur un principe simple : dans toute organisation, si une personne fait correctement son travail, elle obtiendra une promotion. Si à nouveau, elle réussit dans sa fonction, elle sera promue. Ainsi de suite jusqu'à ce que sa fonction dépasse ses compétences. Dès lors elle occupera un poste à responsabilités de manière définitive alors qu'elle est incompétente. Il lui faudra juste veiller à ne pas tomber au niveau de la super-incompétence où elle risquerait de perdre son poste pour faute professionnelle grave. Ce phénomène de promotion vers l'incompétence est accentué par le fait qu'une personne compétente sera perçue comme un danger potentiel par ses supérieurs incompétents. Ceux-ci feront donc en sorte de la promouvoir jusqu'à son niveau d'incompétence où elle ne représentera plus un danger.

Il existe même un corollaire : la variante de Dilbert, du nom d'un personnage de bandes dessinées de Scott Adams. Les entreprises font en sorte que les incompétents occupent des postes à responsabilités pour les éloigner du terrain. L'incompétence de leur décision est alors parasitée par la compétence des exécutants sur le terrain.»


En fait, cette loi est celle qui est derrière la phrase connue : Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence.

Ceux qui connaissent le livre de Werber se souviendront que l’auteur appelle cette loi : loi de Parkinson (même Werber peut se tromper!). La loi de Parkinson établit que le travail s'étend de telle sorte qu'il occupe le temps mis à disposition pour sa réalisation ("work expands to fill the time available for its completion”).

Une question intéressante : selon cette loi, où en êtes-vous dans votre quête d’incompétence? ;-)

24 avril 2006

Mont-Baldy et projet domiciliaire!

Je viens de découvrir, au fil de mes navigations sur le web, que le Mont-Baldy avait été ciblé pour un projet domiciliaire! Il semble que grâce à la firme de consultants en environnement Biofilia, nous soyons passés à côté d'un désastre. La région du Mont-Baldy abrite certaines essences de chênes uniques au Canada. Pour en savoir plus, j'ai écrit ce courriel à M.Dontigny, du Service d'urbanisme de Sainte-Adèle. J'ai profité de l'occasion pour lui demander où les citoyens de notre ville pouvaient se procurer le plan du projet de revitalisation de l'îlot Grignon.

«Monsieur Dontigny,

Je viens de tomber par hasard sur le site de la firme de consultants en environnement Biofilia. Ce que j’y ai lu m’inquiète au plus haut point. En effet, nous pouvons y lire qu’il y a eu un avis environnemental concernant le développement domiciliaire du Mont-Baldy, effectué pour le compte d’investissements Kronos (2003). S'il vous plaît, rassurez-moi en m’annonçant qu’il n’y a pas de projet domiciliaire de prévu pour cette partie de notre territoire! Certaines essences de chênes qu’on y retrouve sont uniques au Canada. Auriez-vous l’obligeance de me fournir des détails sur ce dossier ou m’indiquer comment je pourrais avoir accès à de l’information plus détaillée?

Je profite de l’occasion pour vous demander s’il est possible de se procurer un exemplaire du plan du projet de revitalisation de l’Îlot Grignon que monsieur Cardinal a présenté l’an dernier à la population de Sainte-Adèle. Nous sommes un groupe de citoyens fortement intéressé par ce dossier, mais nous ne trouvons nulle part ce fameux plan (un fichier PDF ferait parfaitement l’affaire).

Je vous remercie à l’avance de l’intérêt que vous porterez à mes demandes et celles des citoyens concernés par les dossiers mentionnés plus haut.»


Un dossier à suivre ...

19 avril 2006

Appel à tous!

Je songe sérieusement à créer un comité de vigilance citoyenne visant à influencer les décisions de la municipalité en matière d’urbanisme et de développement à Sainte-Adèle. Les différents projets qui ont cours (condos Delacroix) et qui s’annoncent (revitalisation de l’Îlot Grignon), m’incitent à lancer plus rapidement que prévu cette idée. Seul, je n’y arriverais pas. Je souhaite donc, à travers ce carnet, sonder le terrain avec vous.

Vous connaissez tous ma position concernant le développement qui sévit dans notre ville. Ma position est claire : oui au développement, mais pas à n’importe quel prix. Si le comité existe un jour, ce sera pour mettre de l’avant les principes du développement responsable et durable. L’écologie, le patrimoine culturel, le paysage au sens large (bâti et culturel) ainsi que la qualité de vie des citoyens et citoyennes de notre ville seront au cœur des préoccupations du futur comité.

Dans un premier temps (car il faut bien procéder par étape), j’aimerais lire vos commentaires sur ce projet.

Dans un deuxième temps, j’invite ceux qui souhaitent vraiment faire passer le projet en deuxième vitesse et à s’engager sérieusement, à m’écrire à mon adresse de courriel. Idéalement, chacun des membres de ce comité aurait une « spécialité ». Personnellement, le volet communication est directement lié à mes activités. Ainsi, je pourrais créer un outil Internet, rédiger des communiqués de presse, produire des outils de communication, etc. En revanche, je ne connais pas grand-chose aux affaires municipales et à la mécanique des séances du conseil (y a t-il un avocat dans la salle?).

À ce stade, il s’agit simplement d’étudier ensemble cette idée et de regrouper nos forces afin de les faire agir! Évidemment, le tout sur base bénévole.

J’attends vos commentaires et surtout vos idées.

Je suis ouvert à TOUS les commentaires, même ceux des non adélois! Les bonnes idées n'ont pas de frontières!

18 avril 2006

Appel à tous prise 2

À tous les lecteurs de ce blogue, d’où que vous soyez, je vous conjure de signer la pétition du Comité régional pour la protection des falaises de Prévost. Ce site unique, qui regroupe 26 des 27 espèces de rapaces répertoriées au Québec est menacé par, devinez quoi? Un golf et un projet de condos! Le dossier des falaises de Prévost concerne tous les Québécois, car il s’agit ici de la préservation d’un patrimoine naturel unique au Québec. Les citoyens des Laurentides doivent impérativement se secouer et endiguer cette vague de développement sauvage et mettre fin à la dictature des promoteurs. Un petit effort! Prenez quelques minutes de votre temps pour signer cette pétition. Parlez-en autour de vous et faites-la circuler.

Aidez la montagne à déplacer la mauvaise foi

Une pétition c'est bien, deux c'est mieux! je vous invite à signer également la pétition du regroupement SOS Mont Orford.
Il est de plus en plus manifeste que ce projet n’a pour seul objectif que d’enrichir les amis du Parti Libéral et que la stratégie utilisée par les Libéraux est la diversion, comme le souligne très justement Sylvain Martel du Gros BS : « Avez vous remarquer qu’à chaque fois qu’un député libéral parle de ce projet, il ne mentionne plus la vente des terrains ou la construction des condos, mais seulement l’augmentation de la superficie du Parc Orford? Y’a un conseiller en communication qui est venu leur apprendre à parler du dossier, c’est trop évident!»

À ce jour, plus de 34 500 signatures ont été amassées. Ajoutez la vôtre !

Photo : Antoine Petrecca

17 avril 2006

Sainte-Adèle a son chemin Delacroix




Variation sur le thème du projet domiciliaire Delacroix

J’ai tout essayé. Je me suis dit : c’est pas si pire que ça, allez André, secoue-toi un peu et change de discours! Essaie de voir les choses autrement, de te remettre en question. Je vous jure que j’ai honnêtement essayé. MAIS ÇA MARCHE PAS! Dès qu’ ils ont enlevé les toiles de plastique, ça m’est revenu comme un boomerang en pleine figure. Beuuuuuuuuurk! C’est-tu assez laid à votre goût! Je réitère ce que j’ai déjà dit dans le carnet de Sainte-Adèle : on dirait que Scottie, imbibé de bière Romulanaise, s’est emmêlé les doigts et a téléporté une petite ville de la planète Beurk en plein cœur de Sainte-Adèle! Pauvre ville, pauvres Adélois, et ce n’est que le premier d’une série de cinq. Je sais que j’ai des lecteurs montréalais. Sachez que ce qui vous attire dans les Laurentides est sur le point de disparaître : le calme, le pittoresque, la nature intacte. Prenez des photos, car bientôt ce n’est que sur papier que vous pourrez goûter aux charmes de notre ville et des Laurentides en général. La bactérie mangeuse de paysage gagne du terrain à la vitesse grand V sous les applaudissements des Adélois dociles et conquis.

Je suis écœuré!

Des photos de mon cru suivront. Dès que j’aurais mon nouveau Canon Rebel :)

André Bérard

13 avril 2006

Frappez avant de filmer

Un groupe de chasseurs de phoques s’en est pris à des animalistes qui voulaient les filmer en pleine action. Les résidents en colère, ont poursuivi les véhicules du groupe. Ils sont parvenus à les immobiliser et se sont mis à frapper violemment sur les vitres. L’un d’eux s’est même hissé sur le capot d’un des véhicules. Les animalistes ont réussi à fuir, mais se sont fait rattraper de nouveau. L’échauffourée s’est terminée par une sortie de route. Heureusement, personne n’a été blessé durant l’échange.

Je crois que les animalistes ont paniqué pour rien. Même si les chasseurs avaient réussi à les frapper, tout le monde sait que les gourdins qu’ils utilisent ne provoquent aucune souffrance. Même s’ils vous manquent au premier coup, et que vous vous tortillez sur la glace, ce ne peut être à cause de la douleur. Je vous le répète, les gourdins sont spécialement conçus pour éviter toute souffrance, les spécialistes se tuent à vous le répéter. Nier cette évidence, c’est faire preuve d’une indécrottable mauvaise foi!

Toutefois, une chose m’intrigue : l’a-t-on vraiment testé sur les humains, ce fameux gourdin, pour affirmer qu’il ne provoque aucune souffrance?

Un volontaire dans la salle?

12 avril 2006

Quand Michel fait Tremblay les souverainistes

À la suite de ses déclarations sur le projet souverainiste et du remous médiatique qui en a découlé, le dramaturge reproche à La Presse le libellé du titre « je ne crois plus à la souveraineté » qui chapeautait l’article. Selon M. Tremblay, rien dans ses propos ne permettait de tirer une telle conclusion. Ça vous étonne? Les médias se livrent une guerre de titres sans merci. Le titre fait vendre. Malheureusement, lorsqu’il devient trop racoleur, il fait aussi basculer la nouvelle du côté de l’anecdote et nous éloigne du véritable sujet.

Dans le cas qui nous occupe, M. Tremblay dit observer un glissement du projet souverainiste vers des considérations purement économiques. Ce qui est loin de signifier qu’il ne croit plus à la souveraineté. Il est vrai que l’aspect économique prend de plus en plus de place dans le discours des souverainistes, alors que fondamentalement, c’est un projet purement culturel. D'ailleurs, le discours économique est le seul langage par lequel les « nouvelles idées » s’expriment. C’est peut-être pour cette raison que les « grands projets » se frappent de plus en plus à l’indifférence de la population.

Cette tempête autour des déclarations de M.Tremblay et de Robert Lepage nous éloigne du message qui se trouve derrière les idées exprimées. Tremblay et Lepage sont devenus, en l’espace d’une déclaration, de méchants Québécois que l’on devrait boycotter. Les sorties virulentes de Claude Jasmin, Yves Beauchemin et Victor-Lévy Beaulieu, démontrent à quel point il sera difficile de mettre à jour le discours sur la souveraineté.

Feu vert à l’imbécilité!

À Los Angeles, une dame âgée de 82 ans a reçu une contravention pour excès de… lenteur! L’octogénaire devra payer la somme de 114 $ américains pour avoir mis trop de temps à traverser une intersection à cinq voies. Mme Coyle, qui se déplace à l’aide d’une canne, dit que le feu était au vert lorsqu’elle a amorcé sa « traversée », mais qu’elle n’a pas eu le temps de se rendre de l’autre côté à temps. L’agent lui a donc dressé une contravention pour obstruction de la circulation routière.

Cette petite nouvelle anodine met en évidence la triste réalité de notre époque qui fait l’apologie de la vitesse, de la rentabilité et de l’efficacité.

Les personnes âgées dérangent. Parce qu’elles ne peuvent traverser une intersection à la vitesse prévue par le feu de circulation, elles sont ostracisées et même financièrement pénalisées. Imaginez une blonde plantureuse à la place de la vieille dame. Je suis persuadé que l’agent aurait fermé les yeux – sur le délit, pas sur la blonde – et les automobilistes auraient assurément klaxonné, et pas pour manifester leur mécontentement.

Au lieu de lui coller une contravention, l’agent aurait pu aider la vieille dame à traverser en immobilisant les voitures trop pressées. Voilà un représentant de l’ordre qui a le sens des valeurs et des priorités!

Triste époque.

06 avril 2006

Une p’tite idée là-dessus?

Ici, au Québec, nous n’avons pas d’opinions. Nous avons plutôt « une p’tite idée là-dessus ». Contrairement à l’opinion, qui par définition, regroupe un ensemble d’idées que l’on peut soutenir, la « p’tite idée là-dessus » est plus légère, n’a pas d’assises solides, n’implique pas un engagement et n’a pas à faire ses preuves. C’est quelque chose qui se lance devant la télé, sur une terrasse ou dans une file d’attente et dont tout le monde se contente.

Une opinion se défend avec des arguments et suscite de l’intérêt. La « p’tite idée là-dessus », quant à elle, se glisse, se faufile et ne soulève aucune vague. Sa légèreté ne laisse aucune trace. C’est aussi un moyen de s’en sortir, lorsque l’on n’a strictement rien à dire et qu’il faut sauver la face. Vous lancez : « j’ai ma p’tite idée là-dessus » et vous partez. C’est suffisant pour laisser croire que vous avez un point de vue, sans trop vous mouiller.

La «p’tite idée là-dessus» n’a pas besoin de substrat. Elle se nourrit d’elle-même. Elle ne provoque pas de controverse, mais si toutefois vous l’exprimez et que votre interlocuteur n’est pas d’accord, pas de problème, étant donné sa petitesse, votre idée se chasse aisément du revers de la main, et se remplace facilement.

L’affirmation claire et franche n’est pas notre marque de commerce. Nous préférons les déviations, les euphémismes. Ainsi, au Québec, il ne fait pas froid : c'est pas chaud. Une idée n'est pas bonne : elle n’est pas bête. Une femme n’est pas jolie : elle n’est pas laide.

À force de nous exprimer ainsi, du bout des lèvres, et d’avancer à reculons sur la pointe des pieds, nous sommes devenus des chialeux de salons. Lorsque vient le moment de revendiquer, de manifester où simplement d'exprimer une opinion, nous nous taisons gentiment en ayant notre « p’tite idée là-dessus. »

D’où nous vient cet héritage de mous? Avez-vous votre p’tite idée là-dessus?

05 avril 2006

Nouvelle mode à TVA : le décodage du non verbal

Nouvelle trouvaille du bulletin de nouvelles de TVA : on invite un spécialiste du langage non verbal à décoder la signification des petits tics, reniflements et autres grimaces de nos politiciens. Wow! Comme si leur langage verbal n’était pas assez difficile à comprendre!

Ainsi, grâce au spécialiste, j’ai appris que la poignée de main que Jean Charest a échangée avec le député Thomas Mulcair à la sortie du caucus libéral, ne semblait pas vraiment sincère! Étrange, car vu la tension manifeste qui existe entre les deux hommes, j’aurais plutôt cru le contraire. Heureusement qu’il existe des spécialistes pour nous traduire toutes ces choses pas évidentes!

Essayez, vous allez voir, ce n’est pas si facile.

Par exemple, sur cette photo, que signifie la moue de Jean Charest?











On pourrait croire qu’il réfléchit avant de parler, qu’il tourne sa langue sept fois avant de répondre à une question ou encore qu’il ne pense à rien du tout. Eh bien, non! en fait, il se tâte l’entre-jambes discrètement pour s’assurer qu’il n’a bel et bien pas de couilles! Vous voyez, vous aviez tout faux!

N’essayez donc pas de comprendre ce qui vous dépasse. Branchez-vous sur TVA, eux ils savent vous traduire la nouvelle, même quand il n’y en a aucune.

Région à vendre : citoyens dociles, élus conciliants


La condomisation des montagnes, un acte d'agression visuelle

À l’intention de ceux qui s’intéressent aux impacts reliés au développement domiciliaire de notre ville et de la région des Laurentides ou qui doutent encore des bouleversements qui s’annoncent, voici quelques extraits éloquents tirés du document Pour prendre une décision éclairée, que l’on peut consulter sur le site de Attitude Nord, promoteur immobilier de Sainte-Adèle.

Notre ville « revit » enfin! (Je ne savais pas qu'elle était morte)
«Après avoir connu quinze années de statu quo dans la construction, la ville (Ste-Adèle) revit depuis deux ans et bat tous les records de mises en chantiers domiciliaires avec des résultats tels que 173 permis émis par la ville jusqu’en juin 2005 comparativement à 88 en 2004.»

«En 2003, la Société générale de financement du Québec (SGF) mentionnait que la région des Laurentides pourrait jouer un rôle majeur dans l’économie nord-américaine et mondiale avec une croissance démographique quatre fois supérieure à celle du Québec pour la MRC des Laurentides.»

Cap au nord
«Les baby-boomers constituent la tranche de population la plus importante depuis 60 ans et conséquemment, elle domine les tendances immobilières et/ou de consommation. Maintenant à l’aube de la retraite, nombreux sont ceux qui quittent la grande ville ou la banlieue pour migrer vers les zones de villégiature. Ce phénomène est particulièrement observable dans les Laurentides et on prédit même qu’il s’accentuera au fil des ans avec l’augmentation de la cohorte des baby-boomers atteignant l’âge de 55 ans et plus. Ainsi, l’Institut de la statistique du Québec prévoit une augmentation de population d’ici 2026 de l’ordre de 43% dans les Pays-d’en-haut contre seulement 14,8% pour Montréal et 9,3% pour l’ensemble de la province de Québec. Des chiffres qui en disent long sur le potentiel de retour sur l’investissement immobilier dans la région. Déjà, le nombre de résidents permanents dans les Laurentides a augmenté de 20,7% entre 1994 à 2003, passant de 326,000 à 393,000. Ceci classe la région au premier rang pour ce qui est de la hausse de population au cours de ces neuf années au Québec. Également, selon l’étude de février 2005 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), pendant que la construction connaissait en février une baisse de 54% sur la Rive-Sud et demeurait stable à Laval, elle augmentait de 16% sur la Rive-Nord. De plus, alors que le prix moyen a bondi de 15% dans les Laurentides, il a reculé de 1% à Montréal selon la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM).»

Réfléchir avant de bâtir
Je sais que plusieurs lecteurs de ce carnet et du Carnet de Sainte-Adèle, estiment que mes opinions sont parfois trop tranchantes concernant le développement domiciliaire de notre ville et de la région des Laurentides. On me reproche également l’utilisation de termes tels que : bactérie mangeuse de paysage, dévisagement paysager et projets récréopathétiques. À la lumière de ces extraits, je crois qu’il n’est pas alarmiste de dire que notre région et notre ville seront de plus en plus convoitées par les promoteurs. Prenant des allures de bonnes nouvelles, les statistiques présentées par Attitude Nord nous annoncent aussi de grands bouleversements. Sommes-nous préparés à gérer ces bouleversements? Avons-nous bien évalué tous les impacts d’un boom immobiliers sur notre environnement, notre mode de vie, notre identité? J’en doute fortement.

La voix des promoteurs est envoûtante et douce aux oreilles des élus et des chambres de commerce. La région des Laurentides, ses villages, ses paysages, son patrimoine, ses gens sont menacés par l’appétit gargantuesque des promoteurs pour nos collines vertes. Le buffet est ouvert et tous se goinfrent sans retenue. La machine à « progrès » avance inexorablement, laissant dans son sillage un paysage écorché, dénaturé, conquis. Le « boom » risque de se transformer en «flop» monumental si cette croissance n’est pas balisée.

Depuis mon arrivée à Sainte-Adèle, en 1998, force m’est de constater que les antennes se multiplient sur les sommets des montagnes, que les projets de condos se répandent comme de la mauvaise herbe, que le trafic routier dans la ville et sur la 15 est à la hausse ainsi que les décibels. Le Sud avance, lentement, mais sûrement.

Soyons vigilants
Les prochaines années seront décisives. Les citoyens devront apprendre à se mobiliser davantage et à relever l’échine afin d’endiguer cette vague de développement anarchique. Nous devons absolument établir des critères qui permettront de qualifier les projets soumis et développer des outils de consultation efficaces afin d’inclure les populations concernées dans le processus de décision.

Nous devrons relever le défi d’un développement responsable et durable.

03 avril 2006

Un insigne qui a du panache!

Chers cons tribuables, vous avez payé plus de 40 000 dollars pour doter la Sûreté du Québec d’un nouvel insigne insignifiant dont le but est de créer un sentiment d’appartenance chez nos policiers. Je veux bien, mais deux orignaux visiblement en rut qui n’ont pas croisé de femelles depuis un an représentent-ils vraiment les membres de la Sûreté du Québec?

Si tel est le cas, les policiers pourront désormais « caller» une contravention. Durant la pause, ne vous étonnez pas de voir des agents brouter tranquillement le long des autoroutes. Ils pourront également encorner des criminels ou encore les rouer de coup de sabot, pour changer de la matraque!

Le nouvel insigne donnera lieu à des situations cocasses. Imaginez la scène suivante : un agent intercepte un chasseur qui roule trop vite. Pendant qu’il s’approche du véhicule, la tête décapitée d’un orignal, symbole de son insigne, le regarde avec ses yeux morts en lui tirant la langue! Un peu surréaliste, vous ne trouvez pas?

La bonne nouvelle c’est que, lorsque vous verrez ce panneau








Vous saurez que vous approchez d’une zone où un policier de la Sûreté du Québec vous surveille avec son radar.

01 avril 2006

Un mâle qui terrasse : en passant par «Saint-Sau»

Les terrasses sont ouvertes. Le troupeau est au rendez-vous, bien parqué à l’intérieur des limites exiguës des barrières de l’enclos. Verres fumés, faces tournées vers le soleil, on dirait de petites cours surchargées de tournesols qu’on aurait plantés trop près les uns des autres. Rompus à la gestuelle des terrasses, ils sirotent une bière, un drink ou un Perrier. Dans leurs vêtements de plein air fashion, ils jettent des regards à la dérobé aux tables autour, histoire de s’assurer qu’on remarque bien les marques affichées sur leurs fringues.

Ils sont attablés en couple ou à plusieurs. Il y en a un dans le coin qui est seul. C’est un mâle qui terrasse.

C'est un habitué. Sa gestuelle est parfaite : il affiche un air faussement détaché, prend une longue gorgée, dépose son verre avec une grimace de satisfaction, se replace un peu sur sa chaise, se tourne vers le soleil et se croise les jambes. Un pro je vous dis! La parade est sans doute destinée à attirer l’attention des femelles. Mais ça ne semble pas fonctionner aujourd’hui. Il retire ses lunettes, se frotte les yeux, reprend une gorgée, repose le verre, remet ses lunettes : 9.5 sur 10! Technique parfaite, volet artistique impeccable, peut-être juste une petite hésitation avec les lunettes. Quelque chose le déconcentre. Il palpe du regard son environnement. Le problème est là, à quelques tables de la sienne, un artiste connu se trouve sur la même terrasse que lui. Il monopolise l’attention de la petite foule captive. Notre mâle ne marquera pas son territoire aujourd’hui. Il se lève et quitte la terrasse d’un pas nonchalant. Ce n’est que partie remise, car la saison ne fait que commencer.

Chaque printemps, le phénomène des terrasses me fascine. L’amateur de plein air et de grands espaces que je suis comprend mal ce goût pour les endroits clôturés où l’on s’entasse pour profiter du retour du beau temps. Trop de monde dans un trop petit espace. Très peu pour moi!

Je préfère me trouver là où les « terrasseurs de St-Sau» regardent : dans le paysage.

Je n’aime pas les terrasses et les terrasses ne m’aiment pas. Nous sommes quittes.

Oiseaux de proie menacés par les rapaces

Autre aberration dans la longue liste des projets des promoteurs mégalomanes qui survolent notre région: les falaises de Piedmont sont dans la mire des rapaces. Site exceptionnel offrant aux vrais oiseaux de proie un havre de paix, nous apprenons que ces falaises sont l’objet de la convoitise des promoteurs. Golf, projet domiciliaire luxueux, des grands classiques de la gangrène que représente le développement «pas endurable» qui infecte la région des Laurentides. Je suis fatigué de voir les élus abdiquer devant les promoteurs sous prétexte que le zonage permet la construction. Si l’on peut dézoné pour favoriser les promoteurs, il est possible de faire la même chose dans le sens inverse.

Créer un parc rapporte moins de taxes qu’un projet domiciliaire, voilà où ça achoppe. Je suis d’avis qu’il serait urgent de lever un moratoire sur la construction de condos afin de définir les balises d’un développement durable et respectueux de l’environnement. Trop draconien, me direz-vous? Pas du tout. Pendant qu’on se perd en discussions, la bactérie mangeuse de paysage fait son œuvre, ou plutôt ses ravages. Bientôt, il ne restera plus rien à protéger.

Les faucons sont menacés, mais les vrais cons ont le vent dans les voiles!