Le ciel est-il plus haut qu'ailleurs
À Sainte-Adèle, P. Q.?
La montagne a-t-elle un sourire
Et la rivière, quelques pleurs
À Sainte-Adèle, P. Q.?
À Sainte-Adèle, P. Q.
C’est ce que chantait Jean-Pierre Ferland en 1969.
Aujourd’hui, la montagne a toujours un sourire, mais ce ne sont pas des dents que nous voyons briller au soleil, mais plutôt des condos qui resplendissent de toute leur laideur. Le vrai sourire est accroché aux visages des promoteurs qui ont saisi l’occasion en Nord qui se présentait et ont sauvagement « condomisé » le paysage. Ils ont aussi compris qu’à Ste-Adèle le ciel est effectivement plus haut qu’ailleurs, même que le sky is the limit!
Non, mon cher Jean-Pierre, les arbres ne mentent pas. Ils ne parlent pas, ne disent rien. Ils essaient de se faire tout petit, de se faire oublier, de ne pas attirer l’attention, car ils savent qu’ils risquent à tout moment de perdent la tête et le reste. Les pleurs de la rivière, quant à eux, sont étouffés depuis longtemps par le bruit du trafic et n’émeuvent plus personne.
Ste-Adèle connaît bien la chanson. Pas celle de Jean-Pierre, mais celle du développement à l'emporte-pièce. Développement, développement, développement : c’est le nouveau mantra. Tant que nous développons, tout baigne. Développer quoi, comment, pour qui et à quels coûts? Bof, on aura bien le temps d’y réfléchir plus tard.
J’espère que bientôt nous recommencerons à fredonner la chanson de Ferland. J’espère que la montagne, les arbres et la rivière seront toujours là dans 30 ans. J’espère que les citoyens pourront un jour se féliciter d’avoir freiné la progression du Sud. J’espère qu’ils auront trouvé un remède contre la bactérie mangeuse de paysage qui nous ronge. J'espère surtout qu’ils n’auront pas livré leur région, pieds et poings liés, à la voracité des promoteurs.
Bref, j'espère que le futur de ma ville ne se résume pas à ça:

Je crois que nous pouvons y arriver. Alors, pour reprendre un autre titre de Ferland : si on s'y mettait.
ERRATUM
Dans la chanson originale, c'est le ruisseau qui a un sourire et la montagne qui a quelques pleurs. Je me suis aperçu de ma bévue trop tard : L'article était déjà écrit et en ligne. La morale de l'histoire : ne pas toujours se fier aux sites sur les paroles de chansons. Tant pis pour Jean-Pierre et tant mieux pour mon article
André Bérard
Aucun commentaire:
Publier un commentaire