«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

11 juin 2006

Y a pas si longtemps

Ce billet est inspiré par les commentaires laissés dans un billet de J.F. Gagnon auteur du carnet le Salon bleu. Les participants se sont livrés à un pugilat sur la définition de l’intégrisme religieux et de son degré de dangerosité selon la confession (catholique vs musulmane).

Ce thème m’a rappelé que j’ai en ma possession un exemplaire de l’Atlas-géographie des frères maristes, édition de 1929, destiné aux élèves de 7e et 8e année. À la page 21, le bouquin aborde le thème de la géographie politique et des races. On y apprend que « la race blanche domine les autres races par son activité, son industrie, sa puissance matérielle, morale et religieuse. » Une image valant mille mots, on a pris soin dans l’illustration de placer les races par ordre de priorité.


Ça ne s’arrête pas là. Les petits élèves de l’époque apprenaient également que la race noire est « la race la plus arriérée. »

En page 22, les soutanes nous parlent des grandes religions. On dit du catholicisme : « l’Église catholique descend directement des apôtres : elle est donc la seule vraie. »

1929, c’est tout juste derrière nous. En fait, c’est hier. Les enfants qui ont gobé ces inepties sont encore parmi nous : ce sont nos grands parents et même nos parents. Cette forme d’intégrisme – car à mon avis, il s’agit bien d’intégrisme – est insidieuse. Pas de bombes, pas de groupes armés, pas de cellules dormantes. Tout se joue dans la tête. On endort vos cellules, on désarme votre intelligence et on la nourrit de merde.

L’intégrisme passif est moins spectaculaire, mais tout aussi efficace. Il laboure votre esprit afin de le préparer au semis des croyances et est l’apanage de toutes les religions sans distinction.

L’humanité se portera mieux quand toutes les formes de religions auront disparu. La religion est l’ennemi de la connaissance. Elle infantilise, divise, et assujettis ses adeptes. La religion apporte des « certitudes», fige des positions et enchaîne la liberté de penser.

Je suis agnostique. Je préfère trouver des questions à mes réponses, ne pas avoir de « position » à défendre, mais plutôt des expériences et des idées à partager.

Au Québec, nous sommes parvenus à évacuer la religiosité de nos écoles. Nous sommes maintenant sous l’emprise d’une nouvelle religion : le libéralisme économique et son culte de la surconsommation.

On ne s’en sortira donc jamais!

2 commentaires:

André Bérard a dit...

Sujet passionnant, en effet, et votre réflexion l'est tout autant en soulevant des points très pertinents. S'il faut la disparition des hommes pour se débarrasser des religions, certains diront que nous sommes à la veille d'être débarrassés des deux! Notre espèce est assez belliqueuse et autodestructrice pour organiser son propre génocide, mais en contrepartie, elle est aussi capable de merveilleuses choses! La suite reste à écrire.

Anonyme a dit...

"Les religions sont comme les vers luisants: pour briller, il leur faut de l'obscurité."
- Schopenhauer