La semaine dernière, nous pouvions lire dans le journal des Pays-d’en-Haut, un article du journaliste Christian Asselin qui faisait état d’une mystérieuse vague de disparition de chats domestiques dans notre région. Dans l’édition de cette semaine, le journaliste nous livre la conclusion du mystère en annonçant que les disparitions seraient imputables aux pékans.
J’aimerais signaler à monsieur Asselin (fidèle lecteur de ce carnet) qu’il risque de déclencher inutilement une pékanophobie, alors que rien ne prouve de façon irréfutable que les disparitions «massives» de félins sont effectivement l’œuvre de ce mustélidé. Le pékan n’est pas le seul carnivore à se nourrir de proies de la taille d’un chat domestique moyen. La martre d’Amérique, le renard roux, le renard gris, se nourissent également de mammifères tels que le lapin à queue blanche, le lièvre d’Amérique et… le chat domestique.
Cette nouvelle risque de soulever une vague d’antipathie envers ce petit animal indigène qui, contrairement aux chats domestiques, occupe une niche écologique importante dans l’écosystème. Le chat domestique (Felis silvestris catus) est en effet un prédateur «touriste» qui fait des ravages importants dans les populations indigènes de petits rongeurs, d’oiseaux, de taupes, etc. Selon certains spécialistes, nos gros minets bien dodus chassent pour le plaisir et perturbent de façon importante la chaîne alimentaire de nos espèces indigènes. Ainsi, en Angleterre, on évalue en millions le nombre d’animaux tués annuellement par ces petits chasseurs du dimanche, qui la plupart du temps, ne se nourissent même pas de leurs proies qu’ils chassent inutilement.
J’invite le journaliste à faire une mise au point dans la prochaine édition de son journal. Son article de cette semaine risque de pousser les propriétaires de chats à se faire justice eux-mêmes en trappant massivement et vainement les pékans de la région. Des chats disparaissent? Tant pis. Les propriétaires n’ont qu’à garder leurs animaux à l’intérieur contribuant ainsi à leur protection et à celle des espèces indigènes que nous devrions protéger plutôt que de leur faire une mauvaise presse!
«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»
— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism
10 août 2006
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9 commentaires:
Vous conviendrez avec moi, Monsieur Asselin, que la plupart de vos lecteurs ne s'attarderont pas à ce détail. Ils croiront mettre enfin un visage sur l'auteur de ces mystérieuses disparitions, alors qu'il peut tout aussi bien s'agir de renards, de martres, etc. Pourquoi le pékan, de qui tenez-vous cette information? Y a-t-il des témoins qui ont observé de visu un pékan en train de se repaître d'un chat? Ou est-ce plutôt des théories de citoyens collectées ici et là? Cela dit, il est probable qu'à l'occasion, un minou passe sous les crocs d'un pékan, mais, honnêtement, je ne crois pas que ce petit mustélidé soit le seul responsable de toutes les disparations signalées.
Merci de votre collaboration à ce carnet
Mr. Asselin,
Pour moi, le citadin qui vient d'apprendre l'existance de ce sympathique animal, pouvez-vous m'expliquer comment on fait pour "se méfier des pékans" ?
Et surtout, comment on fait pour l'expliquer à notre chat ?
S'il est vrai que le ministère de la Faune a introduit des pékans comme prédateur de la marmotte, il a ainsi créé un déséquilibre, activité dans laquelle notre espèce excelle! Si la chose se révèle exacte, le ministère en question devrait recevoir un prix citron en gestion de la faune.
Merci pour toutes ces précisions.
AB
Ça me rappelle a très triste chanson: "C'est la mère Michelle qui a perdu son chat...".
Ceci étant, le Pékan est une espèce de moins en moins présente dans nos forêts parce que très trappée pour sa fourrure. Bien qu'un peu pus gros, le Pékan ressembe à s'y méprendre à une Martre qui, elle, est encore présente en nombre. Il peut aussi s'agir de belettes et, comme André le mentionne, de Renards.
Aussi, dans les parages Joliettains, de nombreux félidés domestiques sont victimes cette année d'oiseaux rapaces dont les Faucons et les Buses.
Bref, à moins d'être témoin "de visu" d'un carnage félin, affubler telle ou telle espèce de chaticide relève de la simple spéculation... Dans certains médias écrits, on parle de chiens écrasés et dans certains autres, on parle de chats disparus. Et pendant ce temps, dans les médias qui traitent d'affaires internationales, on affuble TOUS es Arabes d'être des terroristes. Comme quoi, quand on cherche un coupable, on en trouve facilement un.
À mon avis, quand un journaliste n'a rien d'autre à écrire, il devrait peut-être songer au recyclage. Mais bon, on gagne tous notre croûte comme on peut... Je gagne aussi ma vie en écrivant des niaiseries, donc, je comprends, mais ça n'excuse rien.
Les chats errants sont une plaie pour les jardins et les plate-bandes.
Je ne serais pas surpris si des pékans à deux pattes avaient décidé de s'en occuper eux-mêmes!
Jean-Pierre St-Germain
Théorie très plausible, Pierrot. Là où j'habite, je ne compte plus les chats errants qui arrosent mon tapis d'entrée, les pneus de ma voiture, etc. Je vis dans un environnement où flotte le détestable parfum de l'urine des chats. Je ne suis pas un violent. Je suis même un tendre. Ce n'est pas moi qui vais «pékaniser» les chats du voisinage. Mais il m'arrive, certain jour, d'imaginer des scénarios de génocide félin.
En fait, les chats font ce qu'ils ont à faire. Les propriétaires, quant à eux, font preuve d'irresponsabilité en se procurant des animaux dont ils ne prennent pas soin et en les laissant livrés à eux-mêmes.
AB
Bien dit André!
Tout de même une chance que Monsieur Asselin ne soit pas journaliste à L'Accès!!!
Monsieur Asselin signe la majorité des textes du journal. Il couvre tous les domaines: politique, environnement, etc. J'imagine que la tâche doit être titanesque. Dans ce contexte, le temps manque pour fouiller des dossiers. J'imagine donc qu'il tente de trouver des sujets qui se traitent rapidement, sans trop de déplacements ni d'entrevues in situ.
Ses patrons devraient lui donner un répit en embauchant plus de collaborateurs.
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