«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

11 août 2006

Une histoire à dormir debout

Dans le cadre des billets week-end, voici une petite histoire légère, pas très intéressante, un peu longue, mais réelle. Les billets week-end jouissent d'une immunité et leur contenu se doit d'être léger et parfois même insipide. En voici un bon exemple.


Je suis un dormeur, disons, complexe, pour utiliser un euphémisme. The Artist aussi. En fait, nous sommes carrément compliqués. C’est même un «running gag» dans la famille. Notre vieux matelas avec ses creux et ses bosses ne fait qu’accentuer cette détestable caractéristique. Nous avons besoin d’un nouveau matelas, mais, c’est le genre d’achat qu’on remet sans cesse à plus tard. Jusqu’au jour où votre dos tombe définitivement en grève.

Nous avons pourtant tenté l’impossible afin de rajeunir notre matelas souffreteux. Couvre-matelas à coquilles, couches successives de couvertures, etc. Rien à faire. Nous nous sommes même inspirés des expressions de la sagesse populaire, croyant ainsi trouver les clés du sommeil. Nous avons essayé de dormir comme des marmottes, mais nous n’avions aucune idée de la manière dont elles dorment. Nous avons tenté de dormir à poings fermés. Nous le confirmons : fermés ou ouverts, les poings n’ont aucun impact sur la qualité du sommeil. Dormir sur ses deux oreilles exige une souplesse que nous ne possédons pas. Nous étions indubitablement dans un cul-de-sac.

Nous avons donc acheté un matelas.

Ce fut un cauchemar! Je vous épargne le récit de la tournée des boutiques spécialisées où les vendeurs tentent de vous endormir, mais pas nécessairement avec un matelas. Non, maintenant vous achetez une «technologie». Les matelas, c’est du passé. Aux termes de plusieurs mois de recherche et d’études sur les différentes technologies du sommeil en vente sur le marché, notre choix s’est arrêté sur un classique matelas en mousse ferme. Bon rapport qualité-prix pour le format king de notre lit. Une semaine plus tard, la merveille nous est livrée bien ficelée et porteuse de promesses de nuits paisibles et sans nuages.

Malheureusement, la première nuit a mal tourné. Habitué au petit creux de mon matelas, me voilà forcé d’apprivoiser ce nouveau confort – ça, c’est mon côté compliqué. J’ai l’impression d’avoir une bosse dans le dos, comme si j’étais couché sur le sommet d’une petite colline. En plus, j’avais chaud, ce qui a tendance à me rendre désagréable. The Artist me demande «pis, t’es tu bien? » En guise de réponse, je me lève en disant «je vais coucher en bas, sur le divan, c’est de la marde ce nouveau matelas».

Nuit d’enfer. Moi qui ne dors pas et The Artist qui ne dort pas en se disant que je ne dois pas dormir.

Le lendemain, nous convenons après une négociation serrée d’installer notre plumard sur le matelas. L’objectif: atténuer le supposé «effet de colline». Une fois couchée, The Artist me demande «pis, là t’es tu mieux?» La réponse est non, mais je mens mal et je lui sers un «oui, oui» pas convaincant. De plus, j’ai encore chaud, ce qui teinte ma réponse d’accents désagréables. Elle se lève, prend son oreiller et lance «je vais dormir en bas, tu m’énerves!»

Deuxième nuit d’enfer. Elle qui ne dort pas et moi qui ne dors pas en me disant qu’elle ne doit pas dormir.

Trois jours après l’arrivée du nouveau matelas, la situation est tendue et nous n’arrivons toujours pas à prendre du repos ni à «dormir sur le problème». The Artist prend les choses en main et visite le site de Ikea. Elle déniche un couvre-matelas digne de ce nom, à prix abordable. Nous laissons tout tomber pour nous précipiter chez le marchand comme sur une bouée de sauvetage. Il est 13 h. Sur place, nous essayons et réessayons l’article en question sous l’œil dubitatif de la vendeuse. Nous lui annonçons finalement que «nous allons le prendre!»

Il y a un problème : le format king. Dans l’entrepôt public, ils n’ont pas ce format en rayons. Les formats king sont plus hauts, inaccessibles. Ils doivent utiliser un chariot élévateur, ce qui est strictement interdit tant que des clients circulent dans l’entrepôt. Trop dangereux, nous dit-on. Deux solutions s’offrent à nous : revenir le lendemain, où repasser vers 21 h 30, alors que les clients auront quitté l’entrepôt, permettant ainsi au chariot de circuler librement.

Nous habitons Sainte-Adèle. L’aller-retour est donc exclu. De plus, il est 15 h. Nous choisissons la deuxième option.

De retour à la maison – vers 22h30 –, nous nous empressons d’installer le couvre-matelas. Ça fonctionne! L’«effet colline» est annulé. Nous prenons le temps de décanter un peu avant de faire le grand saut dans notre nouvelle oasis de sommeil. Très confortable. À tel point que nous avons passé une partie de la nuit à nous réveiller en nous disant «maudit qu’on est bin!» Résultat: une autre mauvaise nuit de sommeil, cette fois pour cause de confort total.

Il ne reste plus qu’à régler la question de l’oreiller. Nous en avons chacun trois : une en latex, une en duvet et une dernière en mousse viscoélastique. Les tests se poursuivent. Nous prévoyons faire un choix définitif d’ici quelques jours. The Artist semble s’orienter vers l’oreiller de plumes alors que moi je penche de plus en plus vers la mousse viscoélastique.

Ouf! Bien dormir, c’est épuisant!

Bon week-end à tous

6 commentaires:

André Bérard a dit...

Mise à jour «importante»

Je viens de changer d'idée. Je laisse tomber la mousse viscoélastique pour le duvet d'oies.

Si vous lisez ceci, c'est que vous avez lu mon long billet. C'est le week-end bon sang, allez respirer l'air frais plutôt que de lire mes inepties!

AB

Anonyme a dit...

Inepties? Pas du tout! Je dois faire le même type d'achat d'ici quelques semaines à peine. Disons que je considère ce texte comme étant une version intéressante du "Protégez-vous", spécial matelas!

En passant, nous avons au moins un point en commun: le duvet d'oies pour l'oreiller. J'en suis un inconditionnel. Bon week-end André et c'est vraiment cool comme billet!

OMO-ERECTUS a dit...

Une autre histoire à dormir debout... !

André Bérard a dit...

Véromania, c'est probablement un tordu, j'en sais quelque chose et il doit souhaiter que tu taises son identité! ;-)

AB

marie-anasazy a dit...

haha
Je me souviens encore de l'achat de mon tout premier matelas " à moi", l'an dernier.
Étant solidement insomniaque, je voulais que tout soit à mon goût: moelleuses oreillers de duvet, douillette toute jolie, draps de qualité, gros lit en bois queen et matelas ultra ferme, en mousse. Le p'tit vendeur du magasin m'a même affirmé, solennellement, que j'exagérais, que le matelas "juste ferme" était déjà bien assez dur comme ça. J'ai insisté, prétexant qu’il ne savait rien de mes troubles du sommeil et de mes envies (!). Aujourd'hui je ne regrette rien de mon matelas "trop dur".

Après 1 an, tout est toujours à mon goût et, enfin, je fais beaucoup moins d'insomnie.
Mais voilà que mardi dernier, mon copain à brisé la barre centrale de mon lit! Catastrophe... 3 tentatives de réparations plus tard, rien à faire... le sommeil m'avait quitté aussi. J'ai donc décidé de tout "bôter", et cela tient le coup et je dors enfin sur mes 2 oreilles...

Il ne faut jamais négliger l'impact du choix du lit sur la qualité du sommeil!

Ben a dit...

Et puis, quelques années plus tard, qu'est-ce que ça l'air?

Je commence mon magasinage de matelas, et j'ai l'impression de parler à des arnaqueur... Un dit blanc, l'autre dit noir. Et le matelas le plus intéressant, on tente de trouver des commentaires de clients, et on en trouve juste des négatifs. Je suis un peu découragé...

Je ne sais plus quoi penser... :(