«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

24 mai 2007

Bienvenue à bord du vol 1972

Mon avion quitte le tarmac et s’engage sur la modeste piste de décollage en terre battue envahie par les bouquets de trèfles et les pissenlits. Cette année, les sauterelles sont légion et sont de bonne taille. Certaines atteignent facilement celle d’une aile d’avion. Un copain pilote s’en est pris une en plein pare-brise la semaine dernière. Aujourd’hui, il restera au sol.

Je lance l’avion sur la piste. Je sens la poussée des moteurs qui dans quelques secondes me fera grimper à l’altitude maximale permise par cet appareil, soit environ un mètre vingt. Je décolle. La piste s’éloigne rapidement tandis que je survole une vaste zone asphaltée. J’atteins la vitesse de croisière de 2 km/h. C’est un vol de routine. Un simple aller-retour. Le plan de vol prévoit une seule zone de turbulence aux feux de circulation. Rien d’inquiétant pour un pilote expérimenté. Je n’ai pas informé la tour de contrôle de mon itinéraire. La responsable de la tour m’interdit la zone des feux de circulation. Probablement parce qu’elle ne m’a jamais vu piloter. Je suis les consignes et n’engage mon avion dans le carrefour que lorsque le feu est vert. Simple. Beaucoup plus que de piloter cet avion de plastique bleu qui a une aile un peu de travers.

La suite du vol se déroule sans accrocs. Après avoir contourné le centre commercial à basse vitesse, je prends le chemin du retour et pose mon avion sans aucun problème. Durée du vol : environ une heure. Il me reste même du carburant pour demain.

Le petit pilote sur la photo, c’est moi. Je me tiens debout sur la piste de décollage. J’ai toujours rêvé de voler. Enfant, je m’amusais à faire voler ce petit avion de plastique comme si c’était un vrai. J’étais très concentré et très sérieux. Mes amis, quant à eux, semblaient me trouver un peu débile. Marcher une heure et tenir un avion à bout de bras en imitant le son des réacteurs avec la bouche semblait les lasser. Ils préféraient jouer au baseball. Moi pas. j’étais un pilote. Je préférais tenir un manche à balai plutôt qu’un bâton de baseball.

Ce rêve de piloter m’habite encore aujourd’hui. Plus que jamais en fait. J’y pense chaque fois que je prends le volant. Je m’imagine aux commandes d’un appareil qui décolle de Sainte-Adèle pour atterrir à Laval, Montréal, etc. J’ai beaucoup d’imagination, vous voyez. Il ne me reste qu’à l’utiliser afin de réaliser ce rêve.

Je souhaite voler en Cessna au moins une fois cet été et prendre des photos aériennes. S’il y a un pilote dans la salle qui cherche un passager, je prends immédiatement un billet en première classe.

Et vous, quel est votre rêve non réalisé?

24 commentaires:

Christian Beauregard a dit...

Ta photo me rend triste, je sais pas pourquoi.

ca doit être le fait que tu est seule

ma mère disait toujours... a dit...

Vous m'avez "embarquée" sur ce vol...je trouvais à prime abord les sauterelles pas mal géantes puis votre altitude assez minimale et j'ai commencé à me poser des questions lors de l'indication de votre vitesse de croisière de...2km/h. Votre récit est délicieux et je le trouve très poétique, j'ai senti toute la passion de ce petit garçon pilote, cette passion étant toujours en vous, je suis convaincue que vous réaliserez ce rêve de piloter...
Un de mes rêves: posséder une petite maison surplombant les rochers à Belle-Ile en mer pays de ma mère, y cuisiner tous les produits de mer et de terre, faire tournoyer les crêpes et y recevoir famille et amis...

André Bérard a dit...

@ Anne de Bretagne

Qui sait, si un jour vous réalisez votre rêve et moi le mien, j'irai vous visiter en avion pour déguster une crêpe en votre compagnie. D'autant plus que j'ai des ancêtres qui vivaient en Bretagne. Un retour aux sources?

Ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons!

Christian Beauregard a dit...

J'en connais une qui sait quoi t'offrir à ta prochaine fête.

André Bérard a dit...

@ Christian

Je ne suis pas difficile, je me contenterais d'un Cessna Skyhawk SP. Seulement 254 500 $ US. Tu veux cotiser?

Christian Beauregard a dit...

Comme dirait ma mère

"Si j'gagnais l'million j'te le payerais cash"

Mais au pire j'te paye Flight simulator de Microsoft, t'a juste à te payer un voyage en avion et t'asseoit près du hublot pour améliorer l'effet.
:)

Inkognitho a dit...

Quel beau texte. Disons que grâce à la photo, j'ai vite compris que tu parlais de ta jeunesse.

Mon rêve de jeunesse. Publier une bande dessinée.

ma mère disait toujours... a dit...

Mais bien sûr, avec plaisir! Et vous prendrez à bord mon amie "bien des choses à la fois" car il faut qu'elle soit de la partie. Alors, continuons d'avoir des rêves c'est la première condition pour qu'ils se réalisent et en attendant ils nous gardent bien vivants.

André Bérard a dit...

@ Inkoghitho

Voilà le topo: une bédé relatant le voyage d'un aviateur qui se rend en Bretagne en compagnie du sosie de Cathy Gauthier pour manger des crêpes chez Anne de Bretagne.

Un peu surréaliste, non? ;-)

Anonyme a dit...

Cher André,
Je partage ce rêve avec vous. J'aimerais voler dans un petit avion, au-dessus de ma région. J'ai encore plus la piqûre depuis que j'ai pris des vols commerciaux.

Je souhaite que ça se réalise pour vous !

André Bérard a dit...

@ Henri

Je vous le souhaite sincèrement. Il m'a été donné de voler à bord d'un Cessna en compagnie d'un voisin pilote dans les années 90. Bien que le vol n'ait duré que 45 minutes, j'ai dû mettre au bas mot deux semaines à «redescendre.»

Zoreilles a dit...

Ce charmant petit pilote a dans le regard quelque chose d'enjoué mais aussi de volontaire. Il va réaliser son rêve, c'est sûr.

Quant à moi, pour répondre à votre question, j'ai pris la décision un jour de réaliser les miens. Le dernier, lundi soir : le kayak! C'était la seule voiture d'eau que je n'avais pas essayée encore. J'ai A-D-O-R-É...

Le prochain? Partir toute seule en voyage pour une semaine, libre comme l'air, sans aucune contrainte...

André Bérard a dit...

@ Zoreille

Puisque vous aimez le Kayak, sachez que je suis moi-même un kayakoïnomane notoire. Vous trouverez dans ce blogue le récit de nos randonnées effectué l'an dernier. Je l'alimenterai bientôt avec nos «aventures» de cette année.

Je vous souhaite de réaliser tous vos rêves!

Anonyme a dit...

André, avec l'âge respectable que tu as, l'avion qui tu pilotais dans ta jeunesse devait être un biplan !

Je pourrais certainement t'organiser un petit vol au commande d'un avion avec mes contacts !

OMO-ERECTUS a dit...

Tout petit, mes parents m'avaient offert un atlas du monde, avec un million de photos, pas moins! À l'époque, il y avait l'URSS...

J'ai abimé de livre de mes rêves d'enfant. Le Népal, la Thailande, la Chine, l'Egypte, et combien d'autres!

Combien de nuits je me suis endormi en m'imaginant ailleurs. "Ailleurs"!!!

Voulais-je fuire quelque chose, sans savoir quoi exactement? Avais-je déjà pris conscience de "ma" différence?

Quoiqu'il en soit. Ces rêves ne m'ont jamais abandonné. Et c'est avec le même émerveillement qu'aujourd'hui, je réalise ces rêves de ti-gars.

Merci André de nous inviter à nous ouvrir un peu.

Valérie S. a dit...

Mon rêve à moi ?

Purée, un vol direct ailleurs, mais pas ici!
Tu m'emmènes?

André Bérard a dit...

@ Eric

J'attends une offre concrête! ;-)

@ Omo-Erectus

Merci d'accepter l'invitation. Je trouve passionnant de connaître les rêves des autres.

@ Bien des choses

Attachez vos ceintures, nous entrons dans une zone de turbulence ;-)

Valérie S. a dit...

@André:
Tu sais quoi? En lisant tous les commentaires, je me suis attardée sur un rêve, mais un rêve que je pourrai matérialiser.
Mes filles partent en vacances chez leur grand-parent en juillet. Et qui sait? Une petite semaine, en solo, à Cuba cet été ne me ferait peut-être pas de tort!
J'évalue très sérieusement la question...

Marcel Gagnon a dit...

Mais ce qu'il est mignon ce futur journaliste! :) Je revendique aussi ce pouvoir de voler (avec des ailes) !

Moi je vis mes rêves, car je fais ce que j'aime à plein temps ! Mais puisqu'il faut en formuler un, j'aimerais aller peindre dans les îles, les Vahinés de Gauguin ! ;)

Marcel Gagnon a dit...

Je souhaite seulement que cette île ne soit pas l'Île Lusion ! :)))

André Bérard a dit...

@ Ludovic

Une fois en compagnie des Vahinés, vous vous livreriez sans doute à des choses moralement condamnables avec votre pinceau.

Ce sera donc l'«île licite» ;-)

Anonyme a dit...

Comme quoi les enfants et surtout leurs réves ont le pouvoir de rallier les grands et de les aider à se comprendre et à réaliser qu'ils sont plus souvent d'accord qu'en désaccord!
Faudrait peut-être demander aux enfants de nous aider à nous "administrer"
Merci André

Jean-Pierre St-Germaain

Anonyme a dit...

Superbe texte.

De nos jours, il y a moyen d'être un peu plus près de ton rêve pour quelques dollars:

http://www.almparavion.com/defiPilote.html

http://www.volrecreatif.com/avion_forfait_apprenti_pilote.shtml

André Bérard a dit...

@ SM

Merci !

Je connaissais déjà le forfait pilote d'un jour. J'ai aussi visité l'aéroport de Mascouche et celui de Lachute. J'ai même rencontré des moniteurs. C'est certain, je me paye le trip du pilote d'un jour et éventuellement le cours complet, mais là, on parle de gros sous.

Merci pour les liens!

Bon vol!