«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

18 mars 2009

Séance Académie

C’est le seul titre qui colle à ce à quoi j’ai assisté hier lors de la télédiffusion de la séance du conseil municipal adélois. Un retour en arrière qui rappelle étrangement un court et néanmoins troublant épisode du feuilleton politique adélois, celui de Marlène Houle, cette mairesse suppléante dont le «style» ne passait pas et qui visiblement faisait office de «chair à élections» sacrifié par une boîte de relations publiques et une autre d’avocats qui toutes deux flairaient le pactole.

Le maire Descoteaux marche dans les traces de la suppléante déchue qu’il a si férocement dénoncée au cours d’un débat organisé par la chambre de commerce de Sainte-Adèle. Il frise carrément l’impolitesse en pilonnant les citoyens avec son «quelle est votre question ?» qui revient comme une rengaine alors que ces derniers tentent simplement de faire un préambule décent à leurs questions. Une manie agaçante, destinée à presser, à intimider, volontairement ou non, et surtout, une approche qui vise à décontenancer le citoyen qui tente de s’exprimer. Et ça fonctionne, car parfois, de guerre lasse, certains d’entre eux préfèrent abandonner et retournent à leur place sans avoir posé convenablement leur question. Tous ne sont pas égaux devant un micro, le rôle d’une administration municipale n’est sûrement pas d’enfoncer ceux qui, peut-être malhabilement, tentent de contribuer à la démocratie participative. De leur côté, les citoyens seraient en droit de pilonner les élus à leur tour avec la question suivante: quelle est votre réponse, quelle est votre réponse ? Car des réponses, il n’y en a pas. Ou si peu.

Une autre méthode douteuse qui semble être une tendance marquée chez le maire Descoteaux est d’inviter le citoyen qui pose une question d’intérêt public à appeler à la Ville pour connaître la réponse. Nous savons que la plupart du temps, le citoyen n’appellera pas. Et si, d’aventure, il s’y risque, il aboutira probablement dans une boîte vocale. Ou encore, on lui dira, comme c’était le cas hier, qu’on lui a laissé un message, alors que le citoyen affirme qu’il n’a ni répondeur, ni boîte vocale et se demande bien à qui l’on a bien pu s’adresser dans ce message. Une façon plus ou moins habile de noyer le poisson.

L’Équipe Descoteaux, récemment enregistrée auprès du directeur général des élections (DGE), semble perdre des plumes et surtout des appuis et ne compte pour l’instant que la conseillère Nicole Durand. Ainsi, le conseiller Mainville, qui faisait pourtant partie de l’équipe Descoteaux lors des dernières élections partielles, ne sera pas membre de l'équipe du maire aux élections de l'automne prochain, pas plus que Gabriel D. Latour, André Lamarche et Gary Quenneville. Des conseillers qui avaient pourtant affirmé leur allégeance au nouveau maire au lendemain des élections partielles de février 2008. Une source digne de foi indiquait récemment qu’il y avait d’importantes dissensions au sein du conseil adélois, et ce, depuis le début. Le peu d’appuis exprimé à la nouvelle équipe Descoteaux semble le confirmer. Il ne serait pas étonnant d'apprendre que plusieurs conseillers mettront fin à leur carrière politique

La dernière séance du conseil municipal traduit bien l’improvisation qui règne au sein de cette équipe qui s’effiloche. Mal préparé, visiblement dépassé par les dossiers, malhabile dans ses interventions avec les citoyens et adoptant une attitude hautaine, le maire Descoteaux devra rendre des comptes à la population dès l’automne prochain. Les dossiers prioritaires qui figuraient à son programme électoral n’ont pas bougé d’un iota. L’affaire Lupien stagne, les taxes augmentent sans que l’on puisse l’expliquer convenablement à la population et la Rolland s’enlise. Le maire qui imposait une condition de résultats au financement de la chambre de commerce de Sainte-Adèle devra bientôt dresser son propre bilan, qui jusqu’à maintenant, n’a rien de reluisant.

Le moment le plus troublant de cette séance fut quand Éric Veilleux, président de l’entreprise Mærix situé dans le parc d’affaires La Rolland, s’est présenté au micro. M. Veilleux est poursuivi par la corporation d’affaires La Rolland depuis 2004. Il a dû dépenser près de 75 000 $ en frais d’avocats. Il est raisonnable de croire que la Ville a déboursé une semblable somme dans ce dossier. La question, fort simple, que l’entrepreneur a adressée aux élus est la suivante : «Savez-vous pourquoi vous me poursuivez ?» Après un lourd silence et un échange de regards entre les élus, la réponse est finalement tombée de la bouche du conseiller Latour, seul membre du conseil qui était en poste en 2004 : «Plutôt que de dire des niaiseries et de dire n’importe quoi, la réponse est non, j’en ai aucune idée».

Cette réponse du conseiller Latour a le mérite d’être honnête, mais soulève toutefois nombre de questions à propos des autres dossiers judiciarisés impliquant la Ville de Sainte-Adèle : l’affaire Lupien, le dossier de l’antenne Rogers, etc.

Pour plusieurs observateurs, l’élection du maire Descoteaux et de son équipe n’a rien changé à la gestion de Sainte-Adèle. Certains affirment même que les dossiers jugés prioritaires par le maire s’enlisent davantage. L’attitude hautaine du maire et de son équipe est fortement décriée au sein de la population adéloise et fait l’objet de la plupart des commentaires qui me sont communiqués.

À Séance Académie, plusieurs sont en danger

1 commentaire:

Maurice a dit...

"Taxation sans representation" - ce n'est pas durable. Ésperons qu'on réussi à élir des vrais administrateurs - et non des promotteurs / entrepreneurs - la prochaine fois...