Depuis quelques jours, je dévore deux livres de l’auteur Joseph Messinger : Le sens caché de vos gestes et Ces gestes qui vous séduisent. Le psychologue et spécialiste de la gestuelle nous propose des ouvrages passionnants qui nous permettent d’en apprendre davantage sur nos interlocuteurs (et sur nous-mêmes) dans différents contextes (affaires, amitié, couple, séduction, etc.). Nous possédons tous une certaine aptitude naturelle à décoder le langage non verbal de nos pairs, qui souvent, en dit plus long sur ces derniers que l’intarissable flot de mots déversés lors d’une conversation, d’une réunion ou d’une entreprise de charme. Le « profilage gestuel » permet de décoder avec plus de précisions ce qui se cache derrière les mots. Il est fascinant de constater à quel point les mots et les gestes livrent parfois un message contradictoire. Il est tout aussi fascinant de découvrir combien les gestes sont souvent en accord avec les propos et la personnalité de notre interlocuteur.
Ce matin, armé de quelques notions de base, j’ai décidé de m’exercer sur un client lors d’une rencontre. C’est un client pour le moins dynamique. Il bouge continuellement. Son débit est constant. Il sait ce qu’il veut, comment il le veut et l’exprime clairement. Un cobaye idéal, très typé. Durant l’heure qu’a duré la rencontre, j’ai été en mesure de mettre en pratique mes lectures. Assis, le dos parfaitement droit, les coudes appuyés sur la table, le regard direct. Ses mains bougent beaucoup, ses mouvements sont amples et circulaires et occupent généreusement l’espace autour de lui. Un peu comme s’il voulait attraper les choses qui l'entourent pour ensuite les ramener sur la table ou vers lui. Ses pieds sont bien plantés sur le sol. Sa cuisse et sa jambe forment un angle droit. Alors qu’il parle, il imprime à son torse un léger mouvement de va-et-vient, d’avant en arrière, comme si le fait d’être assis le ralentissait et qu’il devait donner de l’élan à ses paroles.
Son « refrain gestuel » est en harmonie avec sa personnalité. C’est un homme sûr de lui, qui fonce et qui avance résolument vers l’objectif qu’il s’est fixé. Pas d’ambiguïté dans sa gestuelle et sa posture. Elles traduisent à merveille ses qualités d’entrepreneur. Cependant, quand il parle de lui, et non de ses affaires, sa gestuelle trahit alors un léger malaise, une gêne, qui est sans doute imputable au fait que, bien que ce soit notre client, nous restons des étrangers pour lui.
Les deux livres de Messinger sont une mine d’informations. J’ai toutefois quelques réserves. Certaines analyses sont, à mon avis, trop simplistes. Surtout lorsqu’il aborde le thème de la séduction.
En lisant ces deux livres, j’en apprends aussi beaucoup sur moi, sur ma propre gestuelle et ce qu’elle raconte à ceux qui savent décoder. Heureusement pour moi, il vous est impossible de me voir écrire ce billet.
Un geste vaut mille mots!
«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»
— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism
12 janvier 2007
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6 commentaires:
ouin... bien la prochaine fois qu'on va se voir, je vais savoir ce que tu fais... (en plus, dans mon cas il y en a long a dire)
julie
Ne t'en fais pas Julie, j'ai déjà analysé ton cas, mon idée est faite. ;-)
Vous avez tout à fait raison. Cette attitude est classée dans les gestes dits « authentiques ». Mais attention, si ce n'est qu'une feinte, d'autres parties de votre corps trahiront vos véritables intentions!
Merci pour les suggestions! :D
Le langage verbal compte pour 93% de la communication et on utilise 700 000 gestes et plus de 20 000 expressions faciales. Pas facile de s'y retrouver. Se gratter le nez serait signe de mensonge et Bill CLinton se serait gratté le nez 1 fois toutes les 4 minutes lors du procès Lewinsky... on appelle cela l'effet pinochio...
Donc, vive les communications par courriel finalement :-)
Selon le contexte, un même geste peut avoir plusieurs sens. Le nez, dans un contexte de séduction, représente également le pénis ou le clitoris. Durant le procès, le geste de Clinton représentait un besoin de prendre du recul devant une situation embarrassante. On observe fréquemment ce geste chez les sujets qui sont « assis entre deux chaises ». Il décrit un malaise contextuel. Dans les officines de la Maison Blanche, L'ancien président devait allègrement se tripoter le nez devant Mme Lewinski qui en restait bouche bée ;-)
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