«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

12 février 2007

Collaboration spéciale

Plusieurs lecteurs m’ont demandé d’inviter M. Pierre Grignon à s’exprimer dans ce carnet. Certains lecteurs de Blogue-Notes souhaitaient connaître le point de vue de M. Grignon, petit neveu du célèbre auteur Claude-Henri Grignon et ancien maire de Sainte-Adèle, sur le projet de revitalisation de notre centre-ville, aussi connu sous le vocable de « revitalisation de l’Îlot Grignon».

M. Grignon a aimablement accepté mon invitation. C’est avec un grand plaisir que je publie son texte. J’invite les lecteurs qui ne connaissent pas l’auteur Claude-Henri Grignon à lire cet article de Louise Cousineau publié dans Cyberpresse en août 2006.

Je reçois souvent des demandes d'opinion sur la vie politico-municipale de Sainte-Adèle. Le devoir de réserve d'un ex-maire veut que l'on soit prudent avec les prises de positions face au petit monde municipal. Je me suis permis une sortie incontournable lors de la publication malheureuse de ce torchon, je pèse bien mes mots, qui avait pour titre les Vraies belles histoires de Sainte-Adèle et qui prétendait souligner le cent cinquantième anniversaire de notre si belle ville. Ce mauvais livre fut un désastre pour Sainte-Adèle et je fus gêné d'en voir un exemplaire à Edmundston, chez les Acadiens, lors d'un passage pour une conférence... entre autres sur la beauté de Sainte-Adèle. Personne ne m'a tenu rigueur d'avoir exigé, et obtenu, le pilori pour ce mauvais portrait de nous-mêmes. Que l'auteure du mauvais livre trône encore à divers comités importants de la Ville et de la MRC à titre de mandataire du Conseil municipal me dépasse.

On me prie de dire ce que je pense de cette dénomination étrange d'ÎLOT GRIGNON. Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais d'abord souligné que le parc porte déjà un nom propre composé: "Claude-Henri-Grignon". Les traits d'union s'imposent puisque c'est un nom propre composé. Il ne s'agit pas d'un prénom suivi d'un nom de famille. Ainsi on devrait écrire:"Henri Bourassa n'a jamais habité sur le boulevard Henri-Bourassa, pas plus que le curé Labelle n'a vécu sur le boulevard Curé-Labelle, et que sainte Adèle n'est morte à Sainte-Adèle, etc."

Risque-t-on de passer de "Parc Claude-Henri-Grignon" à "Îlot Grignon"? Ce serait très malheureux. Pour tout dire incroyable. Ce serait la guerre, surtout en ces temps où tout le Canada français, à l'exception de Sainte-Adèle, a célébré le cinquantième anniversaire des Belles histoires des Pays-d'en-Haut de ce même Claude-Henri Grignon. Je réserve mon jugement sur le fait que Sainte-Adèle est passée à des années lumières à côté de cet événement.

Je déplore que l'on donne seulement le nom de famille d'un personnage en toponymie. Ainsi peu de gens savent que la rue Grignon, à Sainte-Adèle, rend hommage au docteur Wilfrid Grignon, le père de Claude-Henri. Le docteur Wilfrid Grignon, mon arrière-grand-père, fut sans conteste le plus grand personnage, le plus grand bâtisseur de Sainte-Adèle. La rue Grignon porte donc à confusion et ne rend pas justice à un grand bonhomme. La rue nommée en l'honneur de Claude-Henri Grignon, à Sainte-Adèle, est plutôt la rue Valdombre, de son nom de plume de pamphlétaire.

Quant au concept lui-même, soit la revitalisation du centre-ville, je le trouve encore intéressant. Je dis "encore" intéressant, parce qu'il n'est pas nouveau. On peut se réjouir de la fermeture récente de trois stations services et de la relocalisation d'un gros centre de rénovation. La Ville doit aller de l'avant avec ce projet et créer un espace d'urbanisation qui accentue la notion de centre-ville. Tant l'histoire de ses développements successifs, et la géographie très vaste et très éclatée de son territoire font de Sainte-Adèle une ville dont le centre-ville manque terriblement de définition et de consistance. Tout ce qui favorisera la création harmonieuse d'un coeur urbanistique accueillant, fonctionnel, convivial et esthétiquement patrimonial sera bienvenu. Esthétiquement patrimonial, je le répète. Ça suppose également que le Ville fasse respecter les règles élémentaires d'affichage et de civisme qui composent son plan d'urbanisme et qui nous protègeraient contre tant de pollutions visuelles.

Pierre Grignon,
citoyen de Sainte-Adèle

9 commentaires:

Anonyme a dit...

@ Maurice,
Tu vois ,ton combat est déja perdu.
Tout est consommé. Nous sommes maintenant arrivé a nous demander quel nom doit-on donner a l'ilot,trais d'union?, virgules?.
J'aurais pensé que rendre hommage a la famille Grignon était convenable et respectueux,mais non ,on parle de guerre.
C'est ça qui est incroyable ici.
La vie est belle a Sainte Adèle.
Alain

André Bérard a dit...

Personnellement, je prends position et je déplore ouvertement l'allure que prend le développement dans cette ville. J'irais jusqu'à dire que c'est une honte. Les condos poussent comme des champignons et le projet de « revitalisation » du centre-ville démontre le manque de vision des « zurbanistes » de la Ville qui semblent plus habiles à gérer le dézonage que d'avoir une vision à long terme. Nous sommes sur le point de rater un rendez-vous important qui laissera des cicatrices ouvertes dans le patrimoine naturel et bâti du territoire adélois.

C'est d'une tristesse infinie.

Anonyme a dit...

Effectivement, l'allure du débat prend une tournure inadéquate.

Honorer les Grignon, c'est une chose. En dénaturer le fait est certes déplorable.

N'étant ni natif, ni résidant de Ste-Adèle, j'ai beaucoup apprécié les mots de Monsieur Grignon. Sauf le devoir de réserve qu'il s'impose intelligemment, j'ai appris une page de mon histoire. Vraiment intéressant d'en savoir plus. Selon moi, ça fait partie de la renaissance des régions, aussi, l'histoire.

Anonyme a dit...

André,
Je ne comprend pas,dans un post précédent vous invitiez l'auditoire a donner son avis sur l'expension de Sainte Adèle.Je m'attendais a un vrai débat sur ce sujet,mais a part un mutisme navrant sur celui-ci,les seules mentions sont d'etre contre.
Ou sont les idées novatrices pour gérer cette expension inévitable?
Ou est le débat a part le nom que l'on donneras au centre ville?
Peut-être n'est-il pas trop tard.
Des élections viendrons très vite.
C'est la seule chance de changer les réglements ,autrement nous serons les vaches qui regardent le train passer.
Alain

André Bérard a dit...

@ Alain

Les choses commenceront à bouger quand il existera un comité de citoyen à Sainte-Adèle. Pas seulement une chambre de commerce, des promoteurs et des élus anémiques. Tout le défi est là : un comité de citoyens. Est-ce possible à Sainte-Adèle? Les dossiers chauds sont qualifiés de « petites chicanes » par trop d'Adélois qui ne veulent pas sortir de leur torpeur. On refuse de parler, de se mouiller de peur de froisser son voisin. On achète une paix artificielle dont le coup est l'effritement du caractère unique de notre ville. Quand le charme qui attire les touristes dans les petits villages des Laurentides aura complètement disparu, que restera-t-il? De petites villes qui ressembleront à des banlieues et qui n'intéresseront plus personne. Avoir une vision, c'est développer en fonction de tous les enjeux, pas uniquement ceux reliés au commerce et au mouvement des baby-boomers. Essayez de rentrer ça dans la tête des élus et vous recevrez une mise en demeure!

Je reçois personnellement des visiteurs qui me disent invariablement : c'est quoi ces horreurs à l'entrée de Sainte-Adèle? (condos de luxe Delacroix) Même ceux qui habitent des condos estiment que ce type de développement immobilier devrait être modéré dans une ville comme Sainte-Adèle. Ici, nous honorons ces promoteurs en leur remettant des prix sous prétexte qu'ils font « rayonner » notre ville.

La machine est en marche, mais nous pouvons l'arrêter. Il suffit de le vouloir et de s'organiser.

Zoreilles a dit...

Je ne serai pas originale du tout mais prenez le commentaire d'Esperanza, faites un copier-coller et vous aurez aussi mon point de vue.

J'ajouterai pour finir, André, que votre dernier commentaire nous en apprend davantage. Ce qui se vit à Sainte-Adèle se passe aussi partout ailleurs mais vous semblez en être plus conscient chez vous...

Il faudrait avec vous des gens qui ont un fort sentiment d'appartenance à Ste-Adèle, qui sont prêts à se mouiller et qui pensent plus loin que le bout de leur nez, une vision « slow food » un peu, à long terme autrement dit.

Anonyme a dit...

Merci à M. Grignon Jr. pour illuminer un peu plus l'histoire de son famille dans notre région. (Mais je trouve son guerre personelle avec l'auteur des "belles vraies histoires" complètement bizarre, j'ai beaucoup apprécié ce livre même si il contient des fautes d'orthographes et dans les généologies des familles (que je trouve completement inutile en passant)).

Mais Alain, le combat n'est pas perdu, il est toujours en traine de se définir. Des elections s'en viennent, des comités prennent forme, et les voisins s'en parlent (dans mon coin anyway). Le train cardinale perd son chemin, et toutes ses changements de reglements zonage peuvent être renversés lorsqu'il est remplacé.

Guy Vandal a dit...

Bon, je sais que ça n'a pas rapport, excusez-moi M. Grignon mais...

BONNE FÊTE André

André Bérard a dit...

@ Guy

Merci ;-)