Article publié dans l'Accès, édition du 7 septembre 2007
Les infrastructures sanitaires de bon nombre de villes de la région des Laurentides sont inadéquates et incapables de répondre efficacement à la demande. Les pressions exercées sur les réseaux d’égouts, notamment par l’accélération du développement immobilier, posent un problème de taille aux municipalités dont les infrastructures sont désuètes, insuffisantes ou carrément mal entretenues. Plusieurs stations de pompage doivent de ce fait déverser leur «surplus» directement dans l’environnement, engendrant ainsi une foule de problèmes environnementaux et représentant un risque certain pour la santé publique. C’est le cas du tristement célèbre tuyau de la Rivière-du-Nord, situé au niveau du parc d’affaires La Rolland à Sainte-Adèle. Bien que le problème ne soit pas unique à cette ville, le site en question illustre bien le laxisme condamnable qui caractérise cette forme de pollution tant à Sainte-Adèle que dans les municipalités situées en aval et en amont de la rivière.
Fait troublant: pour des raisons qui demeurent obscures, le tuyau en question a été volontairement brisé, afin que son contenu se déverse directement dans la Rivière-du-Nord. Un bouillon répugnant composé, entre autres, de papier hygiénique, de condoms souillés, de serviettes hygiéniques, de sachets de drogue et de substances chimiques blanchâtres. Interrogés sur cette situation, les responsables adélois se sont contentés de faire une annonce promettant une solution temporaire qui consiste à installer un système de grille destiné à contenir les matières solides. Deux mois plus tard, aucune mesure n’a encore été appliquée. Notons que le déversement se produit à quelques mètres à peine en amont de la mise à l’eau de l’entreprise les excursions de la Rivière-du-Nord. Plusieurs randonneurs ainsi que des familles viennent se balader à proximité du déversement sans qu’aucune enseigne les avertisse du danger. À plusieurs reprises, des locataires du parc d’affaires ont dû signaler aux promeneurs que leur chien s’abreuvait directement dans de l’eau souillée.
Selon nos sources, il existerait à Sainte-Adèle entre cinq et dix sites où les égouts se déversent directement et de façon régulière dans l’environnement. Les raisons évoquées parlent de l’état des infrastructures, mais également du mauvais fonctionnement de pompes et surtout du laxisme de certains responsables. Le principe en jeu: loin des yeux, loin du cœur. Les déversements se produisent en effet le plus souvent dans des endroits boisés et dans de petits ruisseaux peu fréquentés. Actuellement, deux stations de Sainte-Adèle déverseraient le contenu des égouts directement dans l’environnement. Il s’agit de la station du Paysan et de la station Dumouchel, située près du cimetière de Sainte-Adèle. L’odeur caractéristique qui se dégage du ruisseau qui court derrière la dernière demeure des Adélois ne laisse planer aucun doute.
Alors que les enjeux reliés à l’eau sont mondialement reconnus comme prioritaires, il est étonnant de constater la lenteur avec laquelle les autorités traitent ce type de pollution. Des solutions existent pourtant et peuvent être appliquées rapidement afin de réduire considérablement les déversements d’é gouts sanitaires. Parions que si ces mêmes déversements se produisaient sur les terrains des hôtels de Ville, les solutions seraient nombreuses, efficaces et durables.
Lire aussi Nathalie Deraspe sur le dossier de l'eau à Sainte-Adèle
«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»
— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism
07 septembre 2007
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7 commentaires:
Dire que l'on blâme à tour de bras (et avec raison) les riverains des lacs pour la prolifération des algues bleues. Les municipalités et les gouvernements promulguent des règlements sèveres pour obliger les citoyens à protéger les lacs et les cours d'eau mais ne semblent pas se préocupper le moins du monde de l'efficacité des systèmes collecxtifs qu'ils sont responsables de construire, opérer et entretenir.
"Pas durant mon mandat" semblent-ils se dire! "Une augmentation de taxes pourrait nous coûter la prochaine élection".
J'aimerais voir un reportage dans "Accès" qui identifierait les municipalités, le nom des responsables et des photos explicites.
Jean-Pierre St-Germain
C'est le cas de le dire, ouache!
Sans rapport avec le sujet.
Il y a un mont,en haut du chemin du belvedere, secteur Mont Rolland,qui est entrain de se faire couper a blanc.
Quelqu'un est-il au courant sur ce qui se passe la haut.
Toute l'extremité de ce mont a été rasée.
Il ne reste que quelques arbres sur le bord.
Je croyais que les sommets étaient protégés.
Merci
Alain
@ Alainsteadele
Je m'informe.
Rectification, ce n'est pas sur belvedere mais sur le chemin du renard.
Le site est accessible par ce chemin. je l'ai parcouru ce matin et ce que j'y est vu est incroyable.Un vrai gachi.
.Apparement je pense qu'ils sont entrain de faire un developement.Tout le top du mont a été rasé.De beaux arbres sains ont disparus.Le pire dans cette affaire,
c'est que la ville a donnée un permis pour tout ce gachi environnemental.
Un bon repportage serait souhaitable.
Merci encore d'avoir pris le temps de me lire.
Alain
@alainsteadele
Bonjour. J'ai effectué une recherche sur le Web. C'est peut-être de Domaine Ste-Adèle, un projet clé en main. À moins que ce soit ça ?
http://www.sitesteadele.com/
Ou ceci?
http://quebec.domepac.com/immobilier/annonce-vente-terrains-10627.html
@ Alainsteadele
Je me suis rendu sur place ce matin et J'ai pris des photos. Demain, je communiquerai avec des responsables pour en savoir plus.
Je vous communiquerai les résultats.
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