Beaucoup m’ont réclamé un éditorial sur la campagne électorale adéloise. Un nombre incalculable de fois, on m’a demandé:« M. Bérard, pour qui dois-je voter?», Question à laquelle je me refuse de répondre, car chacun doit voter selon ses propres convictions et sa propre analyse de la situation politique adéloise. Toutetefois, je peux penser à haute voix, et vous en faites ce qui vous plait. Ça vous va?
Première constatation : Cette élection n’a rien en commun avec les précédentes. En effet, comme le soulignait un Adélois lors d’un échange portant sur le sujet:«on n’a qu’à regarder le nombre de pancartes électorales placées sur le territoire pour constater qu’il se passe quelque chose.» C’est que cette fois, il y a du choix, ce qui nous change du règne de l’équipe Cardinal.Y aurait-il un vent de changement qui souffle sur Sainte-Adèle? Changement ou ras-le-bol de cette morosité qui afflige le climat politique de la ville depuis près de huit ans — même plus selon certains — le résultat est le même: des équipes se forment, des indépendants se lèvent et un parti s’accroche. Gardons à l’esprit que ces élections partielles sont la résultante d’une crise politique et économique majeure à Sainte-Adèle. Financement controversé de la chambre de commerce, développement immobilier mal encadré, un projet de revitalisation du centre-ville improvisé, scandales et guerres intestines à l’Hôtel de Ville, échec des gestionnaires du parc d’affaires La Rolland, contamination possible du bassin d’eau potable du Sommet Bleu, recours collectif des citoyens desservis pas ce bassin ne sont que quelques éléments d’une liste non exhaustive d’errances politiques et administratives qui ont contribué au désintéressement de l’électorat adélois de la chose politique.
Mais voilà que ce désistement des citoyens se transforme en ras-le-bol. Voilà que ce ras-le-bol se métamorphose à son tour en quelque chose de mieux. Voilà qu’un débat sur l’environnement spontanément organisé par des organismes adélois attire près de trois cents personnes, du jamais vu à Sainte-Adèle. Voilà que certains mots libérateurs parviennent à s’échapper des gorges enfin dénouées et sont porteurs d’idées et non uniquement de colère. Voilà que le réveil de la démocratie sonne pour cette petite ville laurentienne depuis trop longtemps somnolente. Quand les citoyens sont en marche, les élus ne peuvent qu’emboiter le pas.
La classe politique adéloise est mûre pour recevoir un message clair des citoyens et les citoyens semblent mûrs pour le livrer. Souhaitent-ils la continuité, le changement ou encore la mixité au sein du conseil? Avec les associations de candidats indépendants, les indépendants et le parti de Marlène Houle, toutes les formules sont aujourd’hui possibles. Ceux qui réclament du changement disposent maintenant de tous les ingrédients pour varier la recette politique adéloise. Un haut taux de participation au vote indiquera aux élus qu’ils sont sous surveillance et que désormais les citoyens adélois gardent un œil sur leurs affaires. Il ne faut pas sous-estimer la force d’un électorat ni surestimer le pouvoir des élus.
Je croise tous les jours des Adélois qui réclament du changement. Le 24 février prochain, allez voter. Ça commence là, simplement. Il est faux de croire que ça ne donne rien et que les politiciens sont tous les mêmes. Ne pas voter le 24 février prochain serait un gaspillage de démocratie.
«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»
— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism
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3 commentaires:
Ce billet a le mérite d'être lu d'ici dimanche par l'ensemble des résidents adélois.
De notre coté notre choix est fait depuis longtemps, surtout encore plus avec l'arrivé de nos comptes de taxe municipale, saviez vous que la ville a augmenté aussi la taxe sur les piscines de 27%, la c'est le bout du bout.
VIVEMENT le 24 Février 2008
Le sort du maintien de Maerix à Sainte-Adèle est entre les mains des citoyens.
J'ose espérer la fin de cette ridicule poursuite en justice entamer par les fantômes que sont devenus les Cardinal, Lalande, Mongeau, de Carufel.
Le départ Bosco, Latour et Quenneville de la Rolland tout comme a l'hôtel de ville serait plus que bénéfique et surtout souhaitable pour tous.
Bonne chance à M. Descoteaux, M. Charbonneau ainsi que M. Morabito.
Eric Veilleux
dehors houle youpi, dehors blouin
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