«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

06 août 2008

Chambre à part

Les récentes prises de position de la chambre de commerce de Sainte-Adèle me laissent — une fois de plus — perplexe. Récemment, la directrice de l’organisme plaçait une publicité dans le journal des Pays-d’en-Haut dans laquelle elle félicitait, au nom de l’organisme, le maire Descoteaux pour avoir rallumé la croix de Sainte-Adèle. Même si l’intention est louable, est-il pertinent que la CCSA s’exprime officiellement sur un dossier qui n’a strictement rien à voir avec son mandat?

Lors de la réunion du conseil de la CCSA du 8 juillet dernier, on adoptait la résolution suivante:«Entendu que la relocalisation de la bibliothèque municipale au coin chemin Pierre Péladeau et la rue Sigouin serait bénéfique pour les commerçants et les adélois, que les nouvelles infrastructures suggérées se marieraient convenablement au caractère culturel de la Ville, les membres du c.a. appuient majoritairement et sans réserve le conseil de Ville dans ce projet.»

Dans une autre lettre officielle adressée à la Ville de Sainte-Adèle et signée cette fois de la main de Me Denyse Langelier, présidente du comité de développement des affaires de la CCSA, on peut lire au cinquième paragraphe: «L’implantation de la bibliothèque municipale dans cet Îlot en plus des logements résidentiels, n’aura aucun effet d’attirance sur le tourisme bien nécessaire pour tous les gens d’affaires de notre ville.»

Outre les positions manifestement divergentes au sein même de l’organisme et le fait que l’argumentaire manque de substance, je constate avec étonnement qu’aucune mention n’est faite du commerce qui occupe actuellement l’emplacement de la future bibliothèque : les Moulées du Nord. La propriétaire, qui a récemment fait une sortie publique dans les pages d’Accès, me confirme que la chambre de commerce n’a jamais communiqué avec elle suite à la publication de l’article. La CCSA ne manque-t-elle pas ici une belle occasion de prendre position en faveur d’un de ses membres à qui elle a remis en 2004 un trophée pour le meilleur service à la clientèle?

Plusieurs observateurs ne s’expliquent pas la prise de position de la chambre de commerce en faveur de la construction d’une nouvelle bibliothèque et encore moins son mutisme concernant la menace qui plane sur les Moulées du Nord. Je suis de ceux-là.

L’étrange appétit de la Ville pour le terrain occupé par le commerce à succès soulève également beaucoup de questions. Si un de mes informateurs souhaite me communiquer le nom des promoteurs retenus pour le projet de l’Îlot Grignon, je promets une enquête journalistique en règle sur ce dossier. Les informateurs bénéficieront bien sûr du sceau de la confidentialité.

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