«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

02 mars 2008

Rawdongate, Ground Zero

Autres blogueurs et médias qui appuient la cause des Rawdonnois
Sylvain Martel du Gros BS
Luc Millette du Carnet d'un Adélois
Quelque chose d'intéressant chez IM2 | OQP
Articles repris dans La vie rurale ICI et ICI

L’affaire Rawdon continue de susciter beaucoup de commentaires. Un deuxième Rawdonnois commente la dernière séance du conseil municipal, qui visiblement, soulève beaucoup de questions chez les citoyens de la ville. Dans cette histoire de fermeture du forum Dans mon village la plupart des intervenants admettent que certains participants ont dépassé les bornes dans leur façon de livrer leurs commentaires. Ce qui semble indigner les citoyens, ce sont les moyens mis en œuvre pour faire cesser les commentaires d’une poignée d’individus dans un média citoyen. Le geste de la municipalité provoque l’exaspération de bon nombre de blogueurs qui ont déjà publiquement affiché leur opposition aux mesures draconiennes exercées par la Ville de Rawdon. Certains s’expliquent mal cet acharnement qui semble disproportionné en regard des événements et les poussent à croire que l’attitude de la Ville tend à confirmer la justesse des critiques exprimées dans le forum.

Aux élus de la Ville de Rawdon, qui selon mes informations lisent ce carnet, je tiens à souligner la chose suivante: les propos exprimés ici par vos citoyens passent amplement la barre de la critique éditoriale d’une administration municipale. Toute intimidation visant à bâillonner l’expression citoyenne respectueuse de la nétiquette sera sévèrement dénoncée dans la blogosphère et dans les médias. En ma qualité de journaliste civique, membre de la fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) je déplore le fait que vos citoyens en soient réduits à devoir s’exprimer sur des tribunes situées à l’extérieur de leur territoire par peur de représailles. Je vous invite à redresser le plus rapidement possible cette situation qui prend des proportions légales hors du commun. Vos conseillers, s’ils sont avisés, vous diront que derrière vos victoires légales se cache une bombe politique à retardement. Dépenser l’argent de l’ensemble de vos citoyens pour en poursuivre quelques-uns dont les propos vous ont froissés marquera votre mandat de façon indélébile. Vous êtes en route pour Hérouxville avec en mains l’ébauche de vos «normes démocratique» qui vous rendra tristement célèbre. Seulement, la menace que vous craignez vient de l’intérieur: vos propres citoyens. Croyez-vous vraiment que de tuer une mouche avec une bombe nucléaire vous apportera une médaille? J’ose croire que vous en arriverez à une meilleure gestion de cette petite tempête dans un grand verre d’eau.

Je reproduis ici la lettre du citoyen de Rawdon dans son intégralité.

«Le Rawdongate; Ground Zero

Rawdon a connu son 11 septembre le 12 février dernier lors de la séance du conseil. La Tour déjà amochée de l’intégrité des principes élevés s’est écroulée ce soir-là. Les craintes concernant les actions de la municipalité contre le forum de discussion sont fondées: il s’agit d’une chasse aux sorcières et de jet de poudre aux yeux. Premièrement parce que la municipalité a démontré sa soif d’anéantir sans lueur de compromis. Ensuite parce que le motif véritable n’est pas d’effacer des propos vexants, somme toute inconséquents du fait de leur gratuité, mais de conjurer les propos sobres et articulés de ceux qui dénoncent l’état de crise avec effluve de dictature qui sévit à Rawdon.

L’offensive municipale s’est propagée à l’assemblée même; dès lors que la période des questions est maintenant assujettie à des règles si serrées (minutage, irrecevabilité, quotas, amendes) qu’aucun dossier ne pourra être débattu à fond à l’avenir. Quand personne n’assistait aux réunions pour demander des comptes aux élus, ces règlements n’étaient pas nécessaires. Maintenant, on dit aux citoyens nombreux: ne posez pas de questions et gobez tout!

Le soir du 12 février, il y avait mise en scène: enrôlement de partisans, applaudissements préorchestrés, questions programmées. C’est correct, c’est de bonne guerre. Pour avaliser des poursuites personnelles aux frais du contribuable et imposer des bâillons autoritaristes, l’Administration avait besoin de cheerleaders.

Le néophyte aura été dupé, mais pas le citoyen informé. Ce dernier a assisté, incrédule, à un théâtre: violon, intimidation, patinage et bobards d’explications. Et tous ont été témoins du musellement systématique et sans honte de la démocratie. Les élus de Rawdon se sont «peinturés dans le coin» le 12 février; date charnière où s’est concrétisé le temps ferme du changement. Pourquoi? Parce que l’état-major, au cours de ce mandat, répète son incapacité et sa mauvaise volonté à gérer les aléas de la vie communautaire. Cette administration envenime les conjonctures bénignes, attise la confrontation, maintien des distances hautaines, s’obstine à contourner le rapprochement et le dialogue, dresse des listes noires, attire grief$ sur grief$ pour cause de mauvaise foi, aplanit le sens critique de la presse locale; en fin de compte, elle infuse chaque situation, chaque différend, pour n’en retirer exprès que du contentieux miellé à l’avocasserie. L’Hôtel de Ville est devenu l’usine de la discorde. Par contre, les festivals se portent bien. Diffamation? Non! Opinion partagée par beaucoup!


Et c’est par des excès malheureux sur des forums de discussions que s’exprime le désespoir. Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de faire porter le poids de tous les péchés du monde sur les épaules des élus de Rawdon. On demande de la bonne volonté; que les rêves de star de certains d’entre eux cessent de détourner cette administration de ses devoirs de bienveillance et de coopératisme. L’Administration de Rawdon est tombée en amour avec…son fauteuil rembourré et son miroir, gentil miroir! Vivement 2009!»

- Lance Pierre

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Image: Cybersolidaires



5 commentaires:

Anonyme a dit...

Je me souviens très bien d'une Marlène Houle, mairesse de Ste_Adèle qui retenait des communiquées de Presse envers certains médias. Voyez ce que les citoyens ont répondu le 24 février.
DEHORS!

Cela peut sembler simpliste, mais les citoyens de Rawdon auront toujours le dernier mot...aux élections. Les dinausores du droit d'expression ne pourront survivre à l'évolution.

Ce qui permet la survie et l'évolution des espèces c'est «l'adaptabilité» et non la «force».

Voyez ce qui est arrivé aux vrais dinosaures...ils sont tous disparus, alors que de minuscules créatures existent encore depuis des millions d'années...La liberté d'expression est là pour rester.

Citoyens de Rawdon, tenez bon jusquàux prochaines élections!

Bouche Cousue a dit...

Les citoyens de Rawdon me semblent tellement > anonymes > et terrorisés ces derniers temps... Auront-ils vraiment le courage et prendront-ils vraiment les moyens d`avoir le dernier mot?

Leur silence actuel fait peur...

Mais en un sens , quand tu as vu la SQ entrer en force chez ton voisin parce qu`il administrait un forum de discussion pas apprécié de l`administration municipale... Oui..., ça peut te faire croire que tu ne l`as pas, la liberté d`expression !

Et t`inciter à te la fermer encore plus... D`ici aux prochaines élections du moins!

Espérons que l`apparente paralysie de cette communauté ne soit que temporaire.

Wake up citisens and do Rawdon your home!

Anonyme a dit...

Vous savez, il y a une façon certaine de faire sortir les gens de la torpeur, c'est de leur parler des $$$ qui sortent de leurs poches. Combien ça coûte de faire taire la liberté d'expression à Rawdon?

Insistez sur les frais d'avocats. Vous avez le droit de savoir. Demandez à la Ville, combien elle dépense en frais d'avocats pour cette affaire à chaque réunion du conseil municipal, par lettres aussi et s'il le faut par une demande d'accès aux documents publics. Les gens comprennent vite quand ça touche leurs comptes de taxes.

Ils vont vous niaiser c'est sûr, mais un jour, ils devront faire face à la Commission d'accès à l'information. Vous n'avez pas le droit d'obtenir une copie du comptes d'honoraires parce qu'ils comporte des données confidentielles. Demander simplement le total des frais d'avocats payés par la Ville. Ils ne peuvent refuser en vertu de la Loi d'accès.

Les avocats en droit municipal chargent de 175$ à 250$ l'heure + les frais de vacation et autres déboursés.

Pensez à Ste Adèle, les centaines de milliers de $$$ en honoraires d'avocats scandalisent les citoyens
et leur réponse a été claire aux dernièrs élections.C'est une longue bataille, mais tenez bon, elle vaut la peine. Pensez à ceux qui suivront. Pensez aussi à vous en ne demeurant pas impuissants. Formez un groupe de citoyens et parler au nom de ce groupe.

Battez vous...tranquillement, mais avec respect, ténacité et persévérance...Aucune administration ne peut résister à cela.

André Bérard a dit...

«Battez-vous...tranquillement, mais avec respect, ténacité et persévérance? Aucune administration ne peut résister à cela»

Voilà un commentaire sur lequel il faut insister. L'électorat sera toujours plus fort que la classe politique municipale. Se battre, avec intelligence, persévérance et détermination. Aucune administration, même associée à des firmes de communication ou d'avocats, ne peut résister à la force citoyenne. Ce sont les payeurs.

Et quand le ménage est fait, il faut l'entretenir pour éviter qu'elle s'encrasse de nouveau.

Très bon commentaire, cher (re) anonyme.

Anonyme a dit...

je me demande toujours dans pareils situations ce qui motive des élus (dignes de ce nom) à agir de la sorte:envoyer une horde avocats toujours prêts à défendre Goliath contre David et une meute de policiers aux dents acérées pour de simples blogueurs qui ne faisaient que s'exprimer librement.Coluche disait que la difference entre la dictature et la démocratie c'est ''cause toujours''pour la 1ere et ',ferme ta gueule pour la 2eme,on dirait ,de plus en plus que la frontière entre les 2 se rétrécie de jour en jour''
J-P. C