L’homme à qui appartient cet os avait d’abord consulté pour une mauvaise fracture à la malléole consécutive à une chute lors d’une joute de «hockey bottine.» Les malléoles sont les extrémités inférieures arrondies du tibia (les petites bosses de la cheville). Après une incroyable saga l’ayant mené d’une clinique privée à l’urgence de l’hôpital et ayant exigé du blessé environ sept jours de «patience» avant qu’il puisse enfin voir un orthopédiste, une date pour l’opération fut enfin fixée. Cette semaine, il devra se faire installer une vis, une plaque sans compter une reconstruction de tendons. Jusqu’ici, il ne s’agit que d’une simple histoire de délai souvent inacceptable que l’on rencontre trop fréquemment dans notre système de santé. Le hic, c’est que dès la première consultation, dans une clinique privée, le patient avait signalé au médecin une douleur située plus haut dans l’avant-jambe, près du genou. Il avait même mentionné au médecin que lorsqu’il appuyait sur la zone sensible, il entendait un «clac» étrange et que c’était très douloureux. Après avoir ausculté sommairement la zone en question, le médecin a conclu qu’il s’agissait d’une douleur musculaire.Aujourd’hui, près de trois semaines après la première consultation, alors que notre blessé tentait de refaire son atèle, il a appuyé encore une fois sur la zone douloureuse et a entendu le désagréable «clac.» Se doutant bien qu’il y avait là quelque chose de pas normal et voulant en avoir le cœur net, il s’est rendu à la clinique médicale de Sainte-Adèle et a exigé une radiographie de la partie «bruyante» de sa jambe. Le cliché ne laisse place à aucun doute : fracture du péroné (voir l'image). Ce qui m’étonne, c’est que malgré le fait qu’il a mentionné le bruit et la douleur au premier médecin, ce dernier n’a pas jugé utile d’exiger une radiographie plus complète de la jambe. Trois semaines après l’accident, c’est le patient lui-même qui a découvert cette fracture. Que serait-il arrivé si notre blessé n’avait pas exigé cette deuxième radiographie? Le premier médecin qui a examiné notre homme a fait preuve d’un manquement grave en ne tenant pas compte des commentaires de son patient. Son diagnostic incomplet aurait pu avoir des conséquences graves pour le blessé
La morale de cette histoire: soyez vigilant et n’hésitez pas à questionner vos médecins, même ceux qui sont pressés et qui ne vous écoutent que d’une oreille distraite.
Je laisse le soin à la victime de s’identifier si elle le souhaite.




