«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

28 février 2006

À l'eau tout le monde


Selon le Goddard institute for space studies de la NASA, l’année 2005 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis que l’on a commencé à prendre des mesures (vers 1880). Les résultats d’une recherche australienne confirment une hausse du niveau de la mer de 1,7 millimètre par année durant le dernier siècle avec une légère accélération depuis 1993. La fonte anormalement rapide des glaciers de l’Arctique et de l’Antarctique ainsi que la dilatation de l’eau de mer due à la chaleur seraient les principaux facteurs responsables de cette hausse. Si la tendance se maintient, la hausse du niveau global des mers atteindra entre 28 et 34 cm d’ici 2100.*

Faudra t-il attendre d’avoir les deux pieds dans la flotte avant de secouer notre léthargie face aux problèmes environnementaux? Probablement, car l’être humain est ainsi fait qu’il ne réagit que devant le fait accompli.

Si nous cessions de souhaiter naïvement que les choses changent d’elles-mêmes et d’attendre que ces mystérieux «ils» trouvent les solutions à notre place. Mettons un peu de « nous » dans notre discours environnemental et les changements deviendront tangibles. En reconnaissant que nous sommes une partie du problème, mais aussi une partie de la solution, nous parviendrons peut-être à renverser la vapeur. Mais il faut faire vite, car j’entends déjà l’eau qui monte!

*Sources :
NASA Goddard Institute for Space Studies, 2005 : Global Temperature Trends: 2005
Summation : Cliquez ici pour en savoir plus

25 février 2006

Les héros de tous les jours

Dernière journée des Jeux olympiques d’hiver édition 2006. Je suis un amateur
« modéré ». J’aime bien l’ambiance des Jeux, la foule, l’enthousiasme des animateurs, les analyses, etc. En fait, pour être tout à fait honnête, je trouve que les Jeux olympiques font un excellent bruit de fond pour le café du matin. Je n’éprouve ni aversion, ni admiration envers les athlètes qui s’entraînent dans le seul but de monter sur le podium sous les applaudissements. Je suis conscient que l'engouement pour les Jeux olympiques découle d'un besoin de s’identifier à des héros, que les athlètes symbolisent le dépassement de soi et bla-bla-bla. Je me dis que c’est leur choix s’ils décident de s’entraîner 12 heures par jour pour peaufiner une pirouette. Bravo, mais ce n’est ni admirable ni grandiose. Ils s’entraînent avec acharnement dans un but purement égoïste, celui de gagner une médaille. Ils ne sauvent pas de vies, ne découvrent pas de médicaments contre le cancer, ne soulagent pas la faim. Ils font simplement leur boulot d’athlète.

Moi, ce qui m’impressionne, c’est quand une personne réussit à surmonter un préjugé qu’elle traîne depuis toujours. Quand un nouveau parent parvient à ne pas reproduire les erreurs commises par ses propres parents. Ce qui m’inspire, c’est quand je vois quelqu'un ramasser sans un mot, le papier nonchalamment lancé au sol par un paresseux et le jeter à la poubelle à sa place, comme ça, juste parce que c’est bien de le faire. Je pourrais parler aussi de ceux qui adoptent des enfants vivants avec des problèmes, ceux qui font du bénévolat, ceux qui procurent du bien aux autres gratuitement sans espoir de remporter une médaille. Grâce à ces héros de tous les jours, la vie se porte mieux, les sourires réapparaissent et tout le monde est gagnant.

Demain, les athlètes quitteront Turin et retourneront dans leurs pays respectifs en portant fièrement leurs médailles au cou. À leur arrivée, les caméras seront braquées sur eux. Ils seront ensevelis sous les éloges et les acclamations réservées aux héros. Ils reprendront ensuite leur entraînement dans le but d’accomplir une meilleure performance aux prochains Jeux olympiques et de remporter encore plus de médailles.

L’histoire de l’homme qui ramasse un papier jeté par un autre est vraie. Si vous assistez un jour à une telle performance, faites comme moi : sortez de votre voiture et allez féliciter cet athlète du civisme et accordez-lui une médaille d’or. Dites-lui que son geste est bien.

Les héros de tous les jours sont ceux qui ont intégré les trois valeurs des Jeux olympiques dans leur vie quotidienne et dans leurs relations avec les autres: plus haut, plus loin, plus fort.

23 février 2006

On n'est pas sorti du bois, mais ça s'en vient!

Le costa Rica protège 34,2 % de son territoire. Le Québec : seulement 3,4 %. Dans le cadre de sa campagne On dort comme une bûche le regroupement Aux arbres citoyens! fait circuler une pétition sommant le premier ministre Charest de passer aux actes. Depuis le lancement de la campagne, le 15 février 2006, 108 745 signatures ont été amassées.

Je vous invite à signer et à faire circuler cette pétition.

22 février 2006

Lobbyisme: la Loi de la transparence

Saviez-vous que :

« […] La Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme vise fondamentalement à préserver et à améliorer la confiance que les citoyens ont dans leurs institutions, plus particulièrement dans les titulaires de charges publiques. Ainsi, la Loi prévoit que ceux qui cherchent, par des communications orales ou écrites, à influencer des prises de décisions doivent s’inscrire au Registre des lobbyistes et notamment, décrire leurs mandats et identifier leurs clients.

Le citoyen averti peut ainsi prendre les moyens pour savoir qui cherche à influencer, en consultant le Registre des lobbyistes. Cela lui permet de mieux comprendre les enjeux dont il est question et de participer, le cas échéant, au débat en meilleure connaissance de cause. »


Je ne savais qu’il existait une loi obligeant les lobbyistes à s’inscrire dans un registre accessible à la population. Je me demande ce que ça donne du côté de la ville de Sainte-Adèle? Un dossier fort intéressant à suivre. Ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet : Commisaire au lobbyisme du Québec

18 février 2006

l'Ilot Grignon: la faillite de l'urbanisme à Ste-Adèle

Nous connaissons tous cette image : les trois singes du bonheur. L’aveugle, le sourd et le muet. Étrangement, cette photo me fait penser à l’attitude de notre municipalité vis-à-vis du développement sauvage : je ne veux pas voir le problème, je ne veux pas en entendre parler, et je n’ai rien à dire sur le sujet. Je vous suggère, Monsieur le Maire, d’ériger une statue représentant les trois singes en plein centre de votre fameux îlot Grignon. Ainsi, les générations qui nous succéderont comprendront-elles mieux les raisons qui ont conduit l'urbanisme de notre ville à l'échec. Je sais que vous êtes près pour l’Îlot Grignon, mais avec le mécontentement que soulève votre projet chez beaucoup de vos électeurs, je vous suggère de vous préparer à vous mesurer à l’Îlot Grognon.

14 février 2006

Une occasion en Nord : Sainte-Adèle PQ

Les arbres ont-ils de quoi mentir?
Le ciel est-il plus haut qu'ailleurs
À Sainte-Adèle, P. Q.?
La montagne a-t-elle un sourire
Et la rivière, quelques pleurs
À Sainte-Adèle, P. Q.?
À Sainte-Adèle, P. Q.


C’est ce que chantait Jean-Pierre Ferland en 1969.

Aujourd’hui, la montagne a toujours un sourire, mais ce ne sont pas des dents que nous voyons briller au soleil, mais plutôt des condos qui resplendissent de toute leur laideur. Le vrai sourire est accroché aux visages des promoteurs qui ont saisi l’occasion en Nord qui se présentait et ont sauvagement « condomisé » le paysage. Ils ont aussi compris qu’à Ste-Adèle le ciel est effectivement plus haut qu’ailleurs, même que le sky is the limit!

Non, mon cher Jean-Pierre, les arbres ne mentent pas. Ils ne parlent pas, ne disent rien. Ils essaient de se faire tout petit, de se faire oublier, de ne pas attirer l’attention, car ils savent qu’ils risquent à tout moment de perdent la tête et le reste. Les pleurs de la rivière, quant à eux, sont étouffés depuis longtemps par le bruit du trafic et n’émeuvent plus personne.

Ste-Adèle connaît bien la chanson. Pas celle de Jean-Pierre, mais celle du développement à l'emporte-pièce. Développement, développement, développement : c’est le nouveau mantra. Tant que nous développons, tout baigne. Développer quoi, comment, pour qui et à quels coûts? Bof, on aura bien le temps d’y réfléchir plus tard.

J’espère que bientôt nous recommencerons à fredonner la chanson de Ferland. J’espère que la montagne, les arbres et la rivière seront toujours là dans 30 ans. J’espère que les citoyens pourront un jour se féliciter d’avoir freiné la progression du Sud. J’espère qu’ils auront trouvé un remède contre la bactérie mangeuse de paysage qui nous ronge. J'espère surtout qu’ils n’auront pas livré leur région, pieds et poings liés, à la voracité des promoteurs.

Bref, j'espère que le futur de ma ville ne se résume pas à ça:



Je crois que nous pouvons y arriver. Alors, pour reprendre un autre titre de Ferland : si on s'y mettait.

ERRATUM
Dans la chanson originale, c'est le ruisseau qui a un sourire et la montagne qui a quelques pleurs. Je me suis aperçu de ma bévue trop tard : L'article était déjà écrit et en ligne. La morale de l'histoire : ne pas toujours se fier aux sites sur les paroles de chansons. Tant pis pour Jean-Pierre et tant mieux pour mon article


André Bérard

13 février 2006

Bactérie mangeuse de paysage


Les Laurentides : une zone durement touchée

12 février 2006

Consensus mou: tout le monde il est content!

«La pensée molle mène à une mauvaise gouvernance. Les adeptes du consensus mou donnent leur accord à tout prix parce qu'il faut un consensus à tout prix. Le problème ne se règle qu'en surface. Les adeptes du consensus mou n'acceptent pas les conflits ouverts. Le consensus mou ne mène nulle part, sauf à une paix sociale temporaire.

Afin de mettre en échec le consensus mou, il faut combattre deux erreurs: la pensée évasive sur les objectifs et le manque d'évaluation intelligente et continue. La mauvaise gouvernance découle de ces deux erreurs.

Des solutions pour éviter le consensus mou: mettre l'accent sur l'indifférence, le fascisme (!) et adopter un moratoire sur la pensée vague. On se débarrasserait de l'illusion de l'unanimité.»



Christian Morel, Les décisions absurdes, Éditions Gallimard, 2003.

Pour en savoir plus sur le concensus mou, je vous suggère l'entrevue réalisée avec Gilles Paquet par Marie-France Bazo

On en a assez VUS!

ATTENTION
Ce commentaire pourrait offenser certains propriétaires de VUS


Êtes-vous, comme moi, de ceux qui n’en peuvent tout simplement plus des publicités de 4x4? Pus capabe! comme disait Mario Jean dans son personnage de mascotte.

Les publicitaires essaient lamentablement de nous faire croire qu’il suffit de posséder un VUS pour redéfinir en profondeur notre relation avec la sédentarité. Kayak, escalade, ski, les gourous de la publicité tentent de nous convaincre qu’un Titanic à essence nous transformera en sportif extrême.

Étant moi-même un amateur de plein air assidu, je rencontre rarement de ces suractifs en train de sillonner les routes des parcs nationaux du Québec au volant d’un VUS surdimensionné. Le plus souvent, les kayaks sont installés sur le toit d’une Honda panneurs les plus reculés du quartier et revenir sans vous perdre, grâce au GPS qui équipe habituellement ces éponges à carburant. En plus, avouons-le, un VUS ça donne de la prestance! Descendre d’un transatlantique pour aller au club vidéo, c’est autre chose que de s’extirper lamentablement d’une Toyota écho. Bon, il y a bien l’effet de serre, et un VUS, ça vous serre en effet un budget, mais quand on a les moyens, pourquoi se priver de polluer et d'en mettre plein la vue?

Malgré tous ces avantages, je crois que je vais me satisfaire de ma fidèle Honda Civic qui, malgré sa taille modeste, me permet de faire du Kayak, du ski, de la randonnée et de la raquette. Elle consomme peu d’essence, a un taux d’émission de gaz à effet de serre raisonnablement bas, et me transporte du point A au point B à moindre coût. De plus, je n'aime pas les crottes au fromage, je fréquente rarement les fast foods et je préfère la voie du milieu lorsque je circule sur l'autoroute. Vous voyez bien que je ne suis pas le client visé par les fabricants. Je vais donc continuer d’utiliser la fonction « mute » de ma télécommande chaque fois que passera une publicité de VUS, car je crois que je vous l’ai déjà dit : pus capable!

Sur la photo, on omet de nous montrer
l'hélicoptère qui a transporté le VUS pour
le tournage de la publicité


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