«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

30 octobre 2007

Trop de Tapage, j’appelle mes avocats!

Qui tire réellement les ficelles à Sainte-Adèle?

La firme d’avocats Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés représente la Ville de Sainte-Adèle dans différents dossiers qui font la manchette depuis plusieurs mois. Tapage communication, une boîte de Blainville, est aussi un fournisseur de service de la municipalité. Tapage offre des services de stratégie, de communication, de création, de publicité et de relations publiques. Là où ça devient intéressant, c’est quand on se met à creuser; quand on creuse, on finit toujours par tomber sur un os. Après la première pelletée de terre, vous découvrez que Tapage communication et la firme d’avocats de la Ville ne sont pas des inconnues l’une pour l’autre. Une simple visite au registre des entreprises du Québec permet de mettre en lumière l’amitié qui unit les deux fournisseurs de la Ville de Sainte-Adèle. En effet, le registre nous apprend que l’adresse postale de Tapage communication est la même que celle des bureaux de la firme d’avocats soit le 2540, boulevard Daniel-Johnson, bureau 400, à Laval. De plus, le portfolio de Tapage nous informe que la firme d’avocats est l’une des clientes de l’entreprise

Tiens, tiens.

Lors d’une séance du conseil où l’on adoptait une résolution concernant l’octroi de mandats à Tapage, on nous annonçait qu’un des mandats de la firme consisterait à expliquer aux Adélois les décisions et positions de la Ville concernant certains dossiers. Sur le site de Tapage, sous la rubrique relations publiques, on nous dit : «C’est avec notre réseau de contacts et notre expérience dans de multiples sphères que nous assurons une grande visibilité à votre entreprise ou organisme. Notre service de relations publiques met l’accent autant sur la compréhension des enjeux, l’information, l’interprétation, l’analyse des situations et l’intervention, que sur la communication ascendante et descendante.»

Réseau de contacts : la firme d’avocats?

N’avons-nous pas ici un bel exemple d’échange de bons procédés? Je ne tire aucune conclusion, mais je me questionne sur la pertinence des choix de l’Administration Houle. N’y a-t-il pas constamment une odeur de copinage qui flotte dans les couloirs de l’Hôtel de Ville? un arrière-goût d’apparence de conflit d’intérêts, un flou artistique qui entoure en permanence certains membres de cette administration? Comment pouvons-nous interpréter le fait que la Ville de Sainte-Adèle ait embauché une entreprise de communication et de relations publiques qui «fortuitement» entretient des liens avec la firme d’avocats chérie de la Ville?

Un malheureux hasard?

Je vous invite à consulter le blogue citoyen Blainville.org, pour en savoir plus sur Dominic Cayer, principal actionnaire de Tapage communication. Faites défiler : les informations se trouvent plus bas dans le site. Très instructif!

27 octobre 2007

Chose promise, chose faite

Récemment, lors d’un échange un peu musclé qui se déroulait à la toute fin d’une séance du conseil, le conseiller André Lamarche avait promis à M. Veilleux de l’entreprise Mærix, située dans le parc d’affaires la Rolland, qu’il lui rendrait visite afin d’entendre sa version des faits concernant les misères du parc et pour tenter dans apprendre davantage sur l’absurde et abusive poursuite intentée contre lui. Je viens d’apprendre que le conseiller a tenu parole et s’est présenté au bureau de l’entreprise. Il y est même resté cinq heures. Comme la plupart de ceux et celles qui se sont donné la peine de prendre connaissance du dossier très bien documenté de l’entrepreneur, M. Lamarche semble avoir modifié sa perception de M. Veilleux et celle du parc d’affaires. Depuis le début du conflit qui oppose l’entreprise adéloise à la corporation, c’est la première fois qu’un représentant des parties concernées daigne se présenter à ses locaux après les multiples invitations lancées par l’entrepreneur.

Pour cette raison, je crois qu’il est juste de souligner le geste du conseiller Lamarche, qui ne souhaitait pas ébruiter sa visite afin de ne pas être taxé d'agir dans le but de se faire du capital politique. Selon M. Veilleux, le conseiller, d’abord sur ses gardes, s’est rapidement montré sensible aux arguments et aux preuves qui lui ont été présentées.

Le conseiller Lamarche parviendra-t-il à attirer l’attention du conseil sur la gestion de ce parc d’affaires moribond pour lequel la ville endosse pour plus de 4 millions $ en prêts? Je le souhaite, car ce parc d’affaires, pourtant prometteur, vit sur un poumon artificiel, asphyxié par l’incompétence condamnable de certains de ses dirigeants qui dans le privé, seraient au chômage depuis des lustres. La porte du «club privée» la Rolland, financé à même les fonds publics, serait-elle contrainte de retirer l’affichette «ne pas déranger?»

Assistons-nous au premier pas dans la bonne direction?

C’est pour un «changement d’huile» ou de zonage?

Texte publié dans Accès, édition du 26 octobre 2007

Politique municipale et région : administrer n’est pas gouverner.

Un conseiller municipal qui est également celui qui entretient votre voiture; un autre qui est aussi la personne qui vous sert le repas du midi… Comme le soulignait un humoriste: « vous savez que vous êtes dans une petite ville, quand c’est le maire qui livre votre bois de chauffage. »

La politique municipale en région se pratique dans un cadre qui se veut convivial où élus et citoyens sont amenés à se côtoyer quotidiennement.

Cet «espace de proximité» permet, en théorie, aux citoyens des municipalités à faible densité de population, comme les villages ou les municipalités rurales, de se réapproprier leur cadre de vie et d’agir concrètement au sein de leur communauté.

En théorie, car l’actualité nous présente davantage une réalité où les villes sont laissées entre les mains des élites locales, de spéculateurs fonciers et de réseaux d’influences, qui souvent, agissent en fonction de leurs propres intérêts. Les petites municipalités des Laurentides vacillent entre ce passé politique — pas si lointain — où seuls les propriétaires avaient droit de vote et un avenir prometteur où les enjeux sont d’ordre collectif et doivent s’affranchir des jeux de coulisses.

Cette approche de la politique municipale s’est insidieusement fixée dans notre langage, lorsque nous parlons d’«administration municipale» plutôt que de «gouvernement municipal». Un vocable qui a pour effet de «dépolitiser» les fonctions municipales. Cette conception purement administrative de la politique municipale laisse peu de place aux idées et aux grandes orientations politiques et confine les élus dans des rôles de simples gestionnaires. Lorsque le développement économique est laissé entre les mains d’intérêts privés, les villes prennent des allures de simples marchandises à brader que s’arrachent les plus offrants. Les consultations populaires se limitent légalement à des avis publics rédigés dans un langage hermétique et inaccessible au commun des mortels. Le désengagement des citoyens de la politique municipale est une conséquence inévitable de cette vision purement administrative et comptable de la municipalité où la Loi fait loi et qui laisse peu ou pas de place à l’épanouissement d’une véritable démocratie participative.

Dans ce contexte, imposture, tractation, manipulation des informations et désinformation représentent l’ordinaire des municipalités. Les médias régionaux, plus que tout autres, doivent faire preuve de solidarité. Ils doivent surtout se préserver de toute influence qui nuirait à leur liberté de presse. Seule la liberté d’expression permettra d’atteindre cet «espace de proximité», où il sera possible d’agir concrètement pour les intérêts supérieurs de la communauté. C’est pourquoi le journalisme civique doit occuper la ligne de front, car comme le souligne Jan Schaffer du Pew Center for Civic Journalism : « le journalisme civique permet aux citoyens de surmonter leur sentiment d'impuissance et d'aliénation et les incite à passer à l'action, à s'engager et à considérer les problèmes de la collectivité comme leurs problèmes.»

22 octobre 2007

Langue de bois, langue de fer, si je mens…

Le 15 octobre dernier se tenait la séance du conseil municipal de Sainte-Adèle. Je n’y ai pas assisté. Heureusement, car je crois que j’aurais eu du mal à me contenir. J’ai cependant visionné la cassette vidéo. Je tiens absolument à saluer les interventions de Mme Dorris Poirier — une habituée des séances du conseil — lors de la période des questions. Ses interrogations concernant le projet de financement de la chambre de commerce ont été formulées avec une grande précision, et se sont révélées très pertinentes. Malheureusement, les réponses servies par la mairesse-remplaçante ont quant à elles coulé à pic vers les profondeurs abyssales, sous le regard imperturbable de Mme Poirier. Une véritable page d’anthologie je vous dis.

Rarement, j’ai eu l’occasion d’assister à une si affligeante démonstration de cafouillage et d’explications évasives exprimées dans une langue de bois dont l’essence reste obscure. C’est le lot des politiciens qui n’ont pas de réponses aux questions qui sont posées, mais qui doivent tout de même y répondre. Visiblement, la mairesse est dépassée par sa fonction. C’est navrant, agaçant, mais avant tout inquiétant. Les questions posées par Dorris Poirier ont mis en évidence un élément troublant du dossier du financement de la chambre de commerce : le conseil semble ne s’être jamais demandé s’il était juste et raisonnable que la Ville devienne le percepteur de cotisations obligatoires pour le compte de la chambre de commerce de Sainte-Adèle. Les conseillers se sont contentés d’aller chercher des «avis» afin de s’assurer de la légalité de la démarche. Point à la réflexion.

Une autre série de questions, qui cette fois portaient sur les multiples poursuites engagées entre la Ville et M. Lupien, ont repoussé les limites du surréalisme. Les explications du greffier rappelaient une scène du film Titanic, celle où les violonistes s’entêtent à jouer tandis que le navire sombre inéluctablement dans les eaux glaciales et noires de l’Atlantique Nord. Une bouée lui aurait été d’une grande utilité. Mais les conseillers sont restés de glace devant la noyade du scribe.

Madame Poirier, J’ignore si vous lisez ce blogue, mais je tiens à vous faire mes compliments. Tel un iceberg, vous avez éventré le navire et exposé sa machinerie qui ne tourne pas rond. Nous l’avons tous vu et entendu. Nous en prenons note.

Après tout, il n’est peut-être pas faux de prétendre que les membres du conseil sont plus transparents. À force de décrasser la vitrine de l’Hôtel de Ville, nous commençons en effet à y voir plus clair. Ça devient même parfois limpide. Nous comprenons mieux pourquoi nous en sommes là et comment certaines aberrations leurs sont passées sous le nez. Je pense plus particulièrement à un règlement de zonage qu'ils ont tous signé et approuvé et qui soulève beaucoup d’inquiétude concernant l’impact qu’il aura sur l’industrie hôtelière adéloise. Aurez-vous le cran de revisiter ce règlement? Aurez-vous la volonté de corriger un mauvais tir avant que la balle n’ait infligé à cette industrie des dommages irréparables? J’ose le croire, sincèrement.

19 octobre 2007

Démocratie 101

Les mauvais plis semblent résister au lavage à Sainte-Adèle.

[J'ai publié ce texte dans l'édition du 19 octobre 2007 du journal Accès. C'est une réaction épidermique au boycottage en règle pratiqué par l'Administration de la Ville de Sainte-Adèle dont le journal et moi-même sommes les cibles. Un texte d'opinion. ]

Récemment, la fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) publiait un communiqué qui condamnait certaines pratiques des élus adélois relativement à leur conception inusitée de la transparence avec les médias : « La FPJQ demande aux élus d’être équitables et transparents dans leurs relations avec les médias d’information. Dans les derniers mois, à Sainte-Adèle, un média n’a pas été invité à une conférence de presse et n’a pu obtenir le communiqué de presse qui en est ressorti. Dans un autre cas, un communiqué a fait l’objet d’une distribution « sélective » quelques jours avant d’être envoyé aux autres médias. La FPJQ Laurentides tient à rappeler aux élus Adellois que de telles pratiques ne sont pas souhaitables dans un contexte démocratique.»

La FPJQ Laurentides omet de mentionner que le média exclu par l’Administration adéloise est le journal Accès. Cette semaine, la mairesse remplaçante, Marlène Houle, rechute en distribuant «sélectivement» un communiqué qui annonce que la sécurisation du sommet bleu est complétée. Encore une fois, l’Accès ne figurait pas sur la liste d’envoi. Qu’avons-nous donc fait? Nous n’avons pas levé la main avant de parler? Nous n’avons pas donné la bonne réponse? Nous sommes donc en punition? L’odeur de vendetta est prenante et donne la nausée. Récemment, j’ai tenté de communiquer avec la mairesse afin de recueillir ses commentaires sur un dossier important pour la Ville. Elle ne m’a jamais rappelé. Une semaine plus tôt, c’est le greffier, Michel Rousseau, qui m’a promis un document par courriel. L’homme, qui pourtant n’est pas réputé pour être un inénarrable boutentrain, s’est tout de même permis une petite flèche, lorsque je lui épelais mon adresse courriel :«Bérard avec un petit b ou un grand b?» m’a-t-il demandé. Devant ma réaction, il s’est justifié : «désolé, je ne suis pas familier avec l’informatique.» Rousseau, ça prend un petit ou un grand «air»? Un mois plus tard, pas de nouvelle du document. Un problème d’adresse avec l’informatique? Soyons indulgents, c’était probablement le premier envoi de courriel de sa carrière.

La transparence annoncée par le «nouveau conseil indépendant» semble manquer d’un ingrédient essentiel : la transparence. Ce n’est pas en pratiquant cette petite politique revancharde, et avouons-le un peu pubertaire, que ce conseil s’affranchira des «anciennes pratiques qui ne doivent plus avoir cours», comme le soulignait avec conviction l’un des conseillers lors de la première séance du conseil marquant l’ère postcardinale.

Lorsque vous boycottez l’Accès, vous ne faites qu’aiguiser la mine du crayon qui servira à souligner en gras votre hostilité antidémocratique. Vous offensez plus de 50 000 lecteurs, dont bon nombre sont des Adélois. Un certain Mongeau a un jour dit : «le pouvoir, c’est le contrôle de l’information.» Est-ce à ce principe que vous portez allégeance? Croyez-vous sincèrement exercer un empire sur l’information en isolant l’Accès? Membres du conseil, apprenez que tout se sait. Le communiqué que vous tentez de nous dissimuler atterrit invariablement sur nos bureaux pas plus d’une heure après sa diffusion.

Vous souhaitez aller de l’avant en effaçant le passé comme s’il s’agissait d’un tableau magique qu’il suffit de secouer pour retrouver une page vierge. Comme le soulignait avec tellement d’à propos une lectrice de mon blogue : «C'est bien beau "d'aller de l'avant”, Madame la Mairesse, mais... c'est exactement ce qu'un chauffard complètement ivre se dit lorsqu'il heurte un piéton... Aller de l'avant c'est apporter de l'aide, réparer les dégâts, respecter les victimes et assumer courageusement ses responsabilités. À Sainte-Adèle on engage des avocats pour poursuivre le piéton et on fait un chèque au responsable de l'accident...» Elle ajoute : «les vrais responsables du chaos actuel ne sont pas ceux qui le dénoncent.» Tenter de faire taire celui qui pose des questions, c’est lui donner raison.

Les élus doivent accorder des entrevues, divulguer des informations et livrer leurs communiqués à TOUS les médias. C’est l’ABC de la démocratie 101. Lorsque vous comprendrez que les médias ne sont pas des agences de relations publiques, vous commencerez alors à aller de l’avant.

Alors, on y va?

[Dernière heure
La Ville de Sainte-Adèle assure que le communiqué a bien été expédié par courriel à Accès ce lundi. Malheureusement, nous n'avons aucune trace du document. De plus, la Ville n'a pas télécopié le communiqué, comme elle le fait habituellement. Ça n'explique pas le fait que la mairesse n'ait jamais répondu à mon appel et que le greffier n'a pas donné suite à ma demande. Des explications peu convaincantes, qui arrivent trop tard.]

13 octobre 2007

Chambre de commerce de Sainte-Adèle

On veut votre bien, et nous l’aurons!

Dans le journal la Vallée, un papier d’Éric Nicol sur le nouveau plan de financement de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle, relance le débat concernant cette initiative conjointe de la Chambre de commerce et de la Ville de Sainte-Adèle. Selon les termes du projet, toutes les entreprises de Sainte-Adèle devront désormais payer une cotisation à notre «dynamique» chambre de commerce par le biais de l’appareil administratif de la Ville dès 2008.

Lorsque le membership volontaire d’une chambre de commerce ne suffit pas à assurer sa viabilité, il y a là un message clair et sans ambiguïté. Imposer une cotisation n’est-il pas un accroc à l’un des principes fondamentaux de la démocratie? Si le plan d’action de la chambre de commerce ne convient pas à certains commerçants adélois ni à une masse de citoyens, que les responsables cessent de travailler à contre-courant et qu’ils se remettent simplement au travail. Ça s’appelle une remise en question, vous connaissez?

Les commerçants adélois devront-ils se battre pour le droit à la libre adhésion à un organisme? À Sainte-Adèle, tout est possible. Ceux dont les affaires ne tournent pas rond, jouiront-ils des mêmes avantages que la chambre de commerce? Pourront-ils, eux aussi, financer les misères de leurs entreprises en utilisant le même mécanisme administratif ? Ce projet de copinage entre la Ville et la Chambre de commerce est le résultat d’un lobbying qui s’exerce depuis trop longtemps entre certains commerçants «pesants» et certains «zélus» conciliants.

Tiens, je lance une idée : si nous mettions sur pied une «chambre citoyenne», dont le plan d’action se résumerait à défendre les intérêts des citoyens et à établir un équilibre entre le commerce et la vie citoyenne. Cette «chambre citoyenne» pourrait, elle aussi, exercer un lobbying auprès de la municipalité sur des dossiers importants comme celui de la commercialisation du centre-ville. Si nous demandions ensuite aux «zélus» de permettre son financement par le biais du compte de taxe de la Ville. Puisque l'objectif serait de défendre les intérêts citoyens, la demande ne serait-elle pas justifiée? Ridicule, dites-vous? C’est pourtant exactement ce que s’apprête à faire votre chambre de commerce avec la bénédiction de la Ville.

S’il y a des opposants à ce projet de cotisation obligatoire de la CCSA au sein du nouveau conseil libre de Sainte-Adèle, voilà une belle occasion de se lever et d’imposer un moratoire.

Le lobbying des promoteurs et des chambres de commerce auprès des municipalités est un phénomène connu. Les élus se doivent d’exercer leur droit de réserve concernant toutes associations pouvant les mettre dans une situation d’apparences de conflits d’intérêts, ou favorisant les intérêts d’un groupe en particulier. L’appareil administratif d’une ville ne devrait jamais servir les intérêts d’une chambre de commerce. Ça va mal au 100, rue Morin? Que la chambre de commerce se débrouille autrement que par le recours à un financement obtenu par la force!

Les projets qui n’obtiennent pas l’approbation de l’ensemble d’une communauté ne provoquent que dissension, insatisfaction et morosité.

09 octobre 2007

Exposition des artistes-peintres de Sainte-Adèle

Un succès retentissant

L’édition 2007 de l’exposition de l’association des artistes-peintres de Sainte-Adèle (AAPSA) présente un bilan positif au terme des trois jours qu’a duré l’exposition. Les organisateurs de l’AAPSA se disent très satisfaits de l’achalandage et de la qualité des visiteurs qui sont passés à l’exposition durant ce long week-end de l’Action de grâce. Près de 1000 visiteurs ont déambulé entre les îlots où étaient accrochées les toiles des artistes. Beaucoup sont ressorties, portant sous le bras, une œuvre «coup de cœur» emballée dans du papier Kraft.

L’artiste adéloise, Dominique Beauregard, mieux connue dans ce carnet sous le sobriquet «The Artist» a remporté le premier prix du «choix du public», suivi de Manon Leduc et de la présidente de l’AAPSA, Monica Crosto.

Commentaires du chum de l’artiste

Je suis très fier de ma copine. Je l’avoue. Fière de son travail et de son authenticité. J’aime la candeur qui anime chacun de ses coups de pinceau. J’ai également beaucoup de considération pour son souci du détail et du travail bien fait. Elle ne peint jamais dans le simple but de vendre. Ses toiles sont des morceaux d’elle-même, sa progéniture, en quelque sorte. Elles traduisent son profond amour de la faune et de la flore boréale, sans prétention, sans artifices, d’une manière festive par la facture unique qui caractérise son travail.




Personnellement, je suis médusé par son talent. J’ai constaté durant ce week-end que je n’étais pas le seul. Artiste accomplie, «The Artist» n’en est cependant qu’à sa deuxième exposition, en comptant celle du Chantecler. Les commentaires reçus, tant des artistes sur place que des visiteurs, furent un véritable concentré d’enthousiasme pour elle et pour moi. À ce chapitre, je tiens à souligner la générosité des membres de cette association. Je pense, entre autres, à la présidente, Monica Crosto, à Michel Hébert et sa conjointe Micheline Dupras et à Mme Pion, qui sont des êtres éminemment sympathiques et généreux. Il y a aussi tous les autres dont j’oublie les noms et qui nous ont durant ces trois jours inondés de compliments.

En seulement deux expositions, elle est parvenue à vendre pour environs 13 000 $ de tableaux, alors qu’elle n’a même pas encore franchi les portes des galeries. Ça augure bien pour elle!

Merci à tous.

05 octobre 2007

Liberté d’expression ou liberté d’exception?

Goliath 1, David 0

Selon le mythe biblique, c’est pourtant David, le roi hébreu, qui abat le géant philistin et non l’inverse. Pas en 2007, pas à Sainte-Adèle, qui à l’heure actuelle est le théâtre d’un combat opposant un Goliath à un David. Un géant, qui n’a de grand que son mépris de la liberté d’expression. Un géant qui fait ripaille et qui n’a aucune intention d’en laisser au suivant. En fait, il rappelle davantage le géant du conte Jack et le haricot magique, car celui-là vit sur un nuage, au-dessus de tout et de tous.

Adélois, ce conte est bien réel. L’action se déroule sous vos yeux et dans votre ville. Seulement, personne ne peut le raconter. Le géant n’aime pas les conteurs. Il les menace du haut de son arrogante suffisance. Son royaume est établi dans une zone grise sur laquelle on ne peut diriger aucun projecteur, car c’est aussi sa zone érogène, celle qui lui procure tous les plaisirs. Il a des amis le géant. Des ogres voraces, qui se goinfrent des miettes tombées dans les failles de la Loi. Lorsqu’ils mangent, y a comme bruit, ça fait slapp, slapp, slapp!

Un droit inaliénable la liberté d’expression? Pas sûr!

Rumeur sur la Ville

Je l’ai entendu une fois, puis deux, puis trois, puis quatre: Jean-Paul Cardinal songe à poser sa candidature à la prochaine élection municipale de Sainte-Adèle. Selon les bruits, il veut (re) devenir maire! Vous savez quoi? J’y crois à cette histoire, car c’est pile dans les cordes du personnage: faire dépenser une centaine de milliers de dollars aux contribuables adélois dans une élection dans le seul but de se venger d’une poignée d’opposants. Le scénario vous parait délirant? Soyez prudents, car la petite politique qui se pratique à Sainte-Adèle pourrait vous réserver de très grandes surprises.

Pourquoi pas le clown Ronald McDonald, tant qu’à délirer. Nous sommes des habitués de la moulée grasse et indigeste.

02 octobre 2007

Patrimoine laurentien

Sainte-Adèle, comme beaucoup d’autres petites villes et villages des Laurentides, est dépositaire d’un riche patrimoine. Le patrimoine se définit comme l’ensemble des biens, des réalisations transmises collectivement par les ancêtres; l’héritage commun d’une collectivité. Ce patrimoine, unique à chaque région, en constitue la spécificité par son histoire, son environnement, sa culture, etc. L’auteur Serge Laurin, dans son livre les Laurentides, met en relief les misères du patrimoine laurentien, confié aux requins de l’immobilier, qui pillent ce patrimoine et se livrent à un lobbying bien orchestré auprès des municipalités. Or ce patrimoine constitue souvent le seul attrait d’une région. Le détruire, c’est compromettre la santé du principal moteur économique de cette région : le tourisme.

« La question du patrimoine paraît particulièrement cruciale pour cette région dont l’identité n’est pas encore parfaitement établie. La région des Laurentides possède un patrimoine visible riche, des organismes de conservation qui s’en préoccupent et des circuits patrimoniaux. Toutefois, ce patrimoine est menacé par l’appétit des commerçants, des agents immobiliers et des «développeurs» résidentiels qui risquent de détruire ces vestiges du passé. La question est d’autant plus d’actualité que les Laurentides n’ont pas de musée à vocation régionale , ni aucun centre d’interprétation de l’histoire. […] Ces problèmes se résorberont, peut-être, le jour où la région des Laurentides aura pris conscience d’elle-même, le jour où ses habitants s’identifieront pleinement à elle. »

- Serge Laurin, Les Laurentides


Belle piste de réflexion pour les «urbanalistes» qui en sont réduits à jouer un rôle de «pousse-crayon » spécialisés en dézonage. Je suis persuadé que plusieurs de ces urbanistes souhaiteraient exercer leur vrai métier qui consiste, entre autres, à adapter l’habitat urbain aux besoins des êtres humains.