«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

30 juin 2006

Billet week-end

Pour la fête nationale, nous avons choisi de célébrer la nature du Québec en nous payant une petite sortie en kayak du côté du parc national du Mont-Tremblant. Nous vous avons préparé deux photos panoramiques du lac Escalier où nous avons pagayé toute la journée. Je suis très fier de ces deux photos. La fabrication d'une photo panoramique présente des défis techniques stimulants. Vous pouvez vous rincer l'œil ICI

26 juin 2006

Une arrogance qui atteint des sommets

Récemment, la ville de Sainte-Adèle adoptait un règlement pour protéger les sommets des montagnes.

«Les objectifs généraux de ce plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) sommet de montagne sont :

Maintenir la qualité environnementale générale des aires de sommets de montagnes en assurant un développement en harmonie avec la nature, la végétation et la topographie existante;

assurer la préservation des points de vue à l'intérieur des aires de sommets de montagnes en minimisant l'impact visuel des constructions et des ouvrages par une implantation en respect avec la morphologie du site d'accueil.»


Le manoir Lupien, à Sainte-adèle, est un exemple «d’impact visuel» négatif. Souhaitons que le nouveau règlement ait des dents et que des projets invasifs et arrogants comme celui du manoir Lupien soient bannis du paysage qui appartient à tous.



Photo prise depuis le belvédère du parc de la rivière Doncaster. Au centre de la photo, on voit bien le fameux manoir qui désormais fera partie du paysage adélois.

22 juin 2006

Gestion ou digestion du monde?

Ce billet m’a été inspiré par celui de Raoul Duguay: Que vaut le cerveau gauche de notre ministère de l'Éducation? publié dans son carnet «Alllô Toulmonde!». Ce texte est sorti comme ça, d’un seul jet, juste après la lecture du billet de M. Duguay. Je vous le livre donc dans sa version brute non censurée.

Gestion des ressources, gestion de l’État, gestion par priorité, gestion, gestion, gestion! Ne s’agirait-il pas plutôt de digestion? Les grands enjeux qui affectent directement la qualité de la vie sur la planète sont entre les mains des « digestionnaires», il serait grand temps de se faire de la bile!

Qui sont les « digestionnaires»?

Les digestionnaires s’occupent de la transformation des citoyens et des ressources dans l’appareil digestif économique. Ils fragmentent les idées, bâillonnent la créativité et robotisent le vivant en vue de le rentabiliser, de l’assimiler au profit de l’organisme économique.

Le vivant, dans une perspective englobante, est la richesse de notre petite planète bleue. Il devrait avoir préséance sur l’économie, les lois du marché, les actionnaires, les systèmes politiques, le libéralisme économique. C’est un trésor inestimable que nous travestissons en marchandise soumise aux lois du marché et à la convoitise des « digestionnaires» affamés.

L’économie devrait servir le vivant et non l’inverse. L’allégorie de la grenouille – voir billet plus bas – a fait son œuvre. L’eau bouille et nous restons docilement dans le chaudron
à nous demander si quelqu’un va enfin se décider à éteindre le feu.

Nous sommes mûres pour une révolution. Il y a urgence. Pas une révolution armée et belliqueuse, mais plutôt une révolution dans nos valeurs et nos priorités. Le mot révolution vient du latin « revolutionem», formée à partir de la racine « volv — » (rouler), du préfixe « re — » (indiquant un retour en arrière, un recommencement) et du suffixe nominal « — tio» qui donne « — tion » en français. Un recommencement, une remise en question véritable et profonde des systèmes économiques, de la politique, des priorités planétaires, de la surconsommation, voilà sur quoi nous devrions nous concentrer. Nous vivons à une époque charnière de l’histoire de l’humanité. Saurons-nous la traverser avec sagesse ou foncerons nous tête baissée et les yeux bandés?

Les valeurs néolibérales occupent de plus en plus de places. Les philosophes, les artistes, les penseurs, les poètes sont graduellement remplacés par les conseils d’administration composés de têtes serties par des cravates qui pondent plus de bilans que d’idées. Le lexique de ces machines à calculer s’est purgé des termes tels que : compassion, équité, humanisme, respect, environnement, écologie, etc. Le « money talk » est la langue avec laquelle on débite le credo économique somnifère.

Le cadran sonne, l’entendez-vous du plus profond de votre sommeil? Moi je l’entends et j’essaie de le faire taire, mais sûrement pas dans le but de me rendormir!

21 juin 2006

Du pain (rancie) et des jeux (insipides)

Gros début de semaine dans les médias. Hier au TVA 17 h, on a fait tout un plat de l’arrivée de la Madone. Évidemment, l’hélico TVA était au rendez-vous et nous présentait les précieuses images du véhicule qui transportait l’icône de la pop. Wow! Deuxième nouvelle d’intérêt publique : Théo photographié en compagnie de Barbie Hilton. Re Wow!


Pour finir, une série de reportages sur les fanatiques de la Coupe du monde, sous l’emprise de leur cerveau reptilien. Re re wow! À la fin du bulletin, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour des grands dossiers de l’actualité. Merci TVA !

Et pour être certain que rien n’échappe à votre attention, Québécor Médiocre renchérit avec la une du Journal de Montréal d’aujourd’hui.


Pas étonnant que chaque soir, on se couche un peu plus niaiseux que la veille.

Divertissement et abrutissement: l’insignifiance des médias.

20 juin 2006

Dominique Beauregard «The Artist»

Voici le dernier tableau de Dominique Beauregard, que je nomme affectueusement «The Artist». Pourquoi « The Artist »? Je ne sais pas trop. Je trouve ça sympathique et c’est devenu un «running gag» dans la famille. Son dernier tableau qui n’a pas encore de titre – comme c’est le cas pour la plupart de ses peintures – met en scène un adorable petit trio d’oiseaux caché dans les hautes herbes.



Détail de la toile qui permet d'apprécier la technique

17 juin 2006

Billet Week-end

En guise de billet Week-end, je vous invite à aller voir ailleurs si j'y suis, c'est à dire ICI

14 juin 2006

L’allégorie de la grenouille

L’allégorie de la grenouille, vous connaissez?

Si vous plongez une grenouille (pas pour de vrai, c’est une allégorie, ne l’oubliez pas) dans un chaudron d’eau bouillante, que fera-t-elle? Elle se débattra et essayera de sortir du chaudron avec l’énergie du désespoir. Prenez la même grenouille (ou une autre si la bette de la première ne vous revient pas) et placez-la dans un chaudron d’eau froide. Que fera-t-elle? Elle restera tranquillement là à vous regarder. Maintenant, allumez le feu sous le chaudron, progressivement. Augmentez la température de quelques degrés à la fois. Que fera notre grenouille? Rien! Elle restera tranquillement là, s’adaptant au changement de température. Augmentez encore un peu la chaleur. La grenouille ne bougera pas. En fait, elle restera docilement dans l’eau devenue bouillante et mourra, car elle se sera habituée progressivement, à petit feu, à cette situation intolérable.

Cette allégorie est un classique qui illustre comment, petit à petit, on en vient à tolérer une situation qui autrement serait perçue comme insoutenable, stupide, humiliante, inhumaine, etc.

Ainsi, grâce à cette stratégie, nous en sommes venus à tolérer les bâillons d’un gouvernement inepte, les discours tendance sur la tolérance à tout prix, les décisions irrationnelles de gouvernements tous plus absurdes les uns que les autres. Nous tolérons les injustices sociales, l’intégrisme économique, les génocides, la violation des droits humains. Nous en sommes venus à supporter un niveau « tolérable » de souffrances prétextant que c’est normal, acceptable, bref : tolérable.

Notre faculté d’adaptation nous a joué un mauvais tour. C’est bien de s’adapter, mais parfois, il faut agir, réagir, fermement s’il le faut, afin que la tolérance reste une qualité et non un sauf-conduit permettant un laxisme lâche menant à une abdication citoyenne.

À mon avis, la tolérance telle que nous la pratiquons actuellement risque de se solder par le musellement du bon sens ordinaire. Il faut impérativement retrouver un esprit critique concernant l’univers parfois carrément ridicule dans lequel nous baignons paresseusement.

12 juin 2006

Comptez sur le mouton pour vous endormir!

Le gouvernement Charest impose le bâillon afin de procéder à l’adoption (imposition?) de quatre projets de loi. À force de vouloir endormir la population du Québec, Charest succombe lui-même à sa propre médecine (voir la photo).

11 juin 2006

Y a pas si longtemps

Ce billet est inspiré par les commentaires laissés dans un billet de J.F. Gagnon auteur du carnet le Salon bleu. Les participants se sont livrés à un pugilat sur la définition de l’intégrisme religieux et de son degré de dangerosité selon la confession (catholique vs musulmane).

Ce thème m’a rappelé que j’ai en ma possession un exemplaire de l’Atlas-géographie des frères maristes, édition de 1929, destiné aux élèves de 7e et 8e année. À la page 21, le bouquin aborde le thème de la géographie politique et des races. On y apprend que « la race blanche domine les autres races par son activité, son industrie, sa puissance matérielle, morale et religieuse. » Une image valant mille mots, on a pris soin dans l’illustration de placer les races par ordre de priorité.


Ça ne s’arrête pas là. Les petits élèves de l’époque apprenaient également que la race noire est « la race la plus arriérée. »

En page 22, les soutanes nous parlent des grandes religions. On dit du catholicisme : « l’Église catholique descend directement des apôtres : elle est donc la seule vraie. »

1929, c’est tout juste derrière nous. En fait, c’est hier. Les enfants qui ont gobé ces inepties sont encore parmi nous : ce sont nos grands parents et même nos parents. Cette forme d’intégrisme – car à mon avis, il s’agit bien d’intégrisme – est insidieuse. Pas de bombes, pas de groupes armés, pas de cellules dormantes. Tout se joue dans la tête. On endort vos cellules, on désarme votre intelligence et on la nourrit de merde.

L’intégrisme passif est moins spectaculaire, mais tout aussi efficace. Il laboure votre esprit afin de le préparer au semis des croyances et est l’apanage de toutes les religions sans distinction.

L’humanité se portera mieux quand toutes les formes de religions auront disparu. La religion est l’ennemi de la connaissance. Elle infantilise, divise, et assujettis ses adeptes. La religion apporte des « certitudes», fige des positions et enchaîne la liberté de penser.

Je suis agnostique. Je préfère trouver des questions à mes réponses, ne pas avoir de « position » à défendre, mais plutôt des expériences et des idées à partager.

Au Québec, nous sommes parvenus à évacuer la religiosité de nos écoles. Nous sommes maintenant sous l’emprise d’une nouvelle religion : le libéralisme économique et son culte de la surconsommation.

On ne s’en sortira donc jamais!

10 juin 2006

Des carnets « week-end » plus décontractés

Ce matin, en faisant la tournée de mes carnets favoris, il m’est venu une idée. Personnellement, le week-end, j’ai le goût de décrocher de l’actualité politique, des drames et autres sujets qui finissent par être déprimants et lassants. J’ai donc le goût d’essayer une formule « carnet week-end ». Je vais vous parler du verre qui est à moitié plein et laisser celui qui est à moitié vide de côté. Vous me suivez? La vie ne gravite pas uniquement autour des médias, de la politique, de l’économie et de tout ce qui va mal ou de travers. Je crois qu’il serait salutaire et sanitaire que tous les carnetiers qui font partie de notre « cercle » fassent un petit effort afin de nous parler de sujets plus « légers » en nous présentant une nouvelle facette d’eux-mêmes. Lecture, photos, art, cuisine, humour, etc. N’importe quoi, sauf les sujets qui sont habituellement abordés dans la semaine.

Qu’en pensez-vous? Moi j’essaie! (voir le billet précédent)

08 juin 2006

Vitraux signés Beauregard

Puisqu’il semble y avoir des amateurs d’art parmi les lecteurs de ce carnet, je vous présente, comme promis, quelques vitraux de l’artiste Dominique Beauregard dont les tableaux ont fait l’objet d’un précédent billet. Dominique est une touche-à-tout qui réussit dans tout ce qu’elle touche. Ainsi, le premier vitrail qu’elle a entrepris comptait quelque 750 morceaux de verres. Le degré de difficulté qu’elle s’est imposé pour la découpe des pièces rendait même son professeur sceptique. Mais voyez le résultat. Moi, j’appelle ça du talent. Un talent fou! Vous direz que je suis biaisé (j’ai bien dit biaisé, pas baisé), car il s’agit de ma blonde, mais vous avez tout faux! Je suis bel et bien baisé, car avouez que sachant qu’elle va lire mon billet, il est délicat pour moi de dire que son talent est moyen.

Blague à part, j’admire profondément son talent, et je suis heureux de baigner quotidiennement dans son univers artistique.


... le premier vitrail en question.

Et quelques autres ...

06 juin 2006

Une dernière «pof» et j’écrase!

À la suite des commentaires laissés dans mon billet sur la loi antitabac, je ressens le besoin de préciser mon point de vue. J’en suis à la 6e version. Je biffe une phrase, je la remets, je la biffe à nouveau. C’est comme si je marchais sur des œufs! C’est que le dernier billet a déclenché une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Cette fois, je veux bien me faire comprendre. Alors, j’y vais. Mais après, j’écrase!

Oublions la loi et le droit juste un instant.

Pour moi, la cigarette est comme une mine antipersonnel. Bien emballé, facile à transporter et LÉGALE. Rien n’est utile dans ce produit. Il est conçu dans un seul but : enrichir un petit groupe d’actionnaires, et ce, au prix de la dépendance, de la détresse et ultimement de la mort des utilisateurs de leur produit. Une logique perverse, mais bien réelle. J’ai perdu mon père à l’âge de 5 ans : cancer de la bouche. Il n’avait que 51 ans. J’ai perdu ma mère à l’âge de 23 ans : les artères et le cœur n’ont pas tenu le coup. Elle n’avait que 63 ans. Je vous épargnerai un long inventaire morbide, mais je pourrais vous donner beaucoup d’autres noms tirés de la trop longue liste de personnes qui sont « partis » à cause de l’emprise que le poison avait sur elles et de leur incapacité à s’en sevrer. C’est la grande réussite de l’industrie du tabac et je trouve ça méprisable, immoral et inacceptable.

Je considère que les cigarettiers sont des criminels qui bénéficient depuis trop longtemps d’une immunité économique. Un complot bien documenté existe bel et bien au sein de cette industrie. Les compagnies de tabac désinforment et manipulent les faits (et leur produit). Le lobby des cigarettiers est puissant et dispose de moyens indécents en terme de relation publique. Ils peuvent corrompre des médecins, commander les résultats d’études « démontrant » l’innocuité de leur produit, financer des recherches permettant d’augmenter la dépendance au produit. Tout ça, ils le font impunément au vu et au su de tous. Nous avons tous accès aux documents qui le prouvent, pour peu que nous soyons motivés et prêts à effectuer quelques recherches. À mon avis, il est là le « totalitarisme ». Un totalitarisme économique qui permet aux entreprises sans morale de commettre les pires infamies au nom de « l’économie triomphante » comme le dit si justement Albert Jacquart.

C’est vrai que je suis intolérant. Et même beaucoup! Je n’ai pas honte de l’avouer, car cette intolérance est dirigée vers l’industrie du tabac, pas vers les fumeurs. Lorsque l’on sait que la dépendance à la cigarette est comparable à celle à la cocaïne, combien doit-il être difficile de mettre fin à cette assuétude! Je n’accuse pas les fumeurs d’être la source de pollution numéro 1 à l’échelle planétaire. Ce serait carrément ridicule. La cigarette est une source de pollution qui fait des ravages à plus petite échelle, dans les familles, etc. C’est un poison insidieux qui tue à petit feu, dans l’anonymat de la vie de monsieur et madame tout le monde, loin des médias. Je déteste les compagnies de tabac, la cigarette, mais pas les fumeurs. Ils sont, à mon humble avis, les victimes d’un calcul odieux d’une machine à profits immorale et économiquement irresponsable. La loi antitabac, je l’admets est imparfaite, mais elle est un pied de nez à cette industrie hypocrite, opportuniste et criminel.

Voilà!

Mon texte original doit avoir au moins quatre pages, mais je m’arrête ici. J’avais promis une conclusion et la voici. Elle est pourrie, j’en conviens, mais au moins j’ai tenu ma promesse.

Il y aura toujours une section fumeurs dans ce carnet.

Ma «phrase» de sommeil paradoxal

Vous arrive-t-il de vous réveiller le matin avec une phrase obsédante qui tourne et qui tourne comme un mantra dans votre tête? Ça s’est produit ce matin. D’où viennent ces phrases? Est-ce un message de l’inconscient? Un cocktail d’impressions sans lien entre elles que le cerveau, dans son souci d’ordre, amalgame dans une phrase cohérente?

J’ai eu cette phrase dans la tête tout au long de la journée. Elle n’a pas de sens précis pour moi, alors je la partage avec vous. Peut-être sera-t-elle utile à quelqu’un?

« Le Vatican n’est que de la pierre, le pape n’est qu’un homme et Dieu n’est qu’un rêve. »

Voilà, c’est complètement nul, mais m’en voilà débarrassé!