«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

21 mars 2008

La blogosphère perd un joueur

Luc Millette, l’auteur du Carnet d’un Adélois, vient d’écrire son 425e et dernier billet. Après deux semaines de vacances et de réflexion, le premier blogueur de Sainte-Adèle dit avoir l’impression de radoter « pas tant sur le contenu que dans la forme. Comme si je parlais tout seul dans le noir, depuis trop longtemps», pouvons-nous lire dans son ultime missive. Il ajoute: «J'ai découvert ici, que j'aimais écrire et être lue. J'ai découvert aussi que les carnetiers avaient un certain pouvoir, mais aussi des responsabilités. La communication de masse, maintenant, n'appartient plus seulement au média traditionnel. C'est un plus pour la démocratie, c'est peut-être un moins pour la vie privée, je ne sais pas».

Rappelons que Le Carnet d’un Adélois et le Blogue-Notes avaient reçu des mises en demeure assénées par la Ville de Sainte-Adèle à l’automne 2006. Une saga qui a fait la manchette dans la blogosphère et qui à l’époque avait soulevé une vague d’appui sans précédent dans l’univers du Web participatif québécois.

Personnellement, je suis triste de la décision de l’auteur de mettre les clés sous le tapis. Le Carnet d’un Adélois est le premier blogue auquel j’ai participé. C’est le travail de Luc Millette qui m’a poussé à créer le Blogue-Notes et qui m’a donné «la piqûre». On connaît la suite. Je l’en remercie sincèrement. Le carnet de Luc jouait à mon avis le rôle du magasin général virtuel de Sainte-Adèle. Je salue le travail de l’auteur, sa persévérance et son assiduité. Il dit espérer trouver une «nouvelle petite place » pour nous jaser. Je lui offre ma tribune. Pourquoi pas une chronique?

L’invitation est lancée.

19 mars 2008

Le ridicule ne tue pas, il paie

À lire dans le blogue Accès

4,4 millions d’adultes québécois utilisent Internet

C’est ce que nous apprend la publication du NETendances 2007, qui dresse annuellement le portrait de l’utilisation de l’Internet par les Québécois. Selon le sondage réalisé par Léger Marketing pour le compte du CEFRIO, 71 % de la population adulte du Québec utilise l’Internet sur une base régulière. L’enquête révèle aussi que 16 % d’entre eux sont des consommateurs de baladodiffusion.

Concernant la blogosphère: 8 % des Québécois tiennent leur propre blogue et 26 % des adultes consulte régulièrement des carnets.

Article complet dans le Carnet Techno

Commentaire:
Les chiffres révélés par cette enquête démontrent bien la place occupée par les carnets dans le quotidien des Québécois. Les élus qui ont du mal à suivre le rythme des technologies de l’information devront revoir leur approche de l’information citoyenne. Le Web participatif s’implante rapidement dans les petites communautés. Les administrations municipales devront désormais composer avec ces nouveaux outils démocratiques et adopter une culture politique adaptée à ce nouveau courant. La Ville de Rawdon est un triste exemple de méconnaissance du potentiel du Web participatif et illustre les difficultés qui parsèmeront le passage vers une plus grande transparence politique et la libre circulation des idées dans les petites communautés.

17 mars 2008

Réunion du conseil: ce soir 20h

Première réunion du conseil des nouveaux élus ce soir à 20 h.

Ne vous fiez pas au site Internet de la Ville selon lequel la prochaine date de la séance du conseil est inconnue. Il y a bel et bien réunion du conseil ce soir.

12 mars 2008

Chambre de commerce de Sainte-Adèle: cotisation obligatoire, maintenant une réalité

Cette semaine, plusieurs commerçants et entreprises de Sainte-Adèle ont reçu leur certificat attestant leur statut de membre de la chambre de commerce de Sainte-Adèle. C’est donc une réalité, les commerçants et entreprises du territoire, qu’ils soient d’accord ou non, sont désormais membres de l’organisme et devront payer leur cotisation. Plusieurs entrepreneurs ont communiqué avec moi afin de dénoncer la mesure et manifester leur intention de s’y opposer. Dans un ancien billet publié sur le sujet, plusieurs participants avaient annoncé qu’ils étaient prêts à se regrouper afin de contester cette mesure qu’ils qualifient d’antidémocratique.

Êtes-vous l’un de ces commerçants qui souhaitent contester le membership obligatoire de la Chambre de commerce? Si oui, qu’entendez-vous faire pour manifester votre désaccord? Seriez-vous prêts à vous regrouper et faire pression sur les nouveaux élus afin qu’ils prennent des mesures urgentes visant à refuser ce que plusieurs appellent «l’héritage de Marlène Houle?»

Blogue-Notes offre sa tribune aux entrepreneurs adélois qui se sentent pris en otages par cette mesure et qui souhaitent en débattre publiquement.

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10 mars 2008

Je vous salue mairie pleine de grâce

Une source m’informe qu’un procureur dans «l’affaire Lupien» affirmerait publiquement que je présente dans ce blogue des extraits des interrogatoires effectués dans les causes opposants le citoyen Marc Lupien et la Ville. Je mets au défi le procureur en question de m’indiquer un seul billet où je présente un supposé extrait. J’ai en effet en ma possession les transcriptions des interrogatoires, notamment ceux de Tim Watchorn, Daniel Racette, Michel Rousseau, Jean-Paul Cardinal et André Mongeau. Il m’arrive en effet de traiter du sujet dans ce blogue, mais je n’ai jamais reproduit, contrairement aux allégations du procureur, un extrait des interrogatoires. Selon certains avocats, je pourrais le faire, d’autres affirment le contraire. Le procureur en cause flirterait-il avec la diffamation? L’homme semble ne pas vouloir qu’on soulève le sujet dans les tribunes comme celles-ci. Adélois, paye et ferme ta gueule!

Je tiens à souligner à ce maître que dans cette affaire, ses frais sont assumés par les Adélois qui sont par le fait même ses employeurs. Leurs questions en deviennent d’autant plus légitimes. N’oublions pas que le «cas» se résume à illuminer une structure métallique avec de simples ampoules et de passer à l’occasion sur le terrain d’un citoyen afin de s’assurer que rien ne flotte dans le bassin d’eau potable du Sommet Bleu. Vous pouvez vous évertuer à nous faire avaler que c’est beaucoup plus compliqué que ça, mais l’énoncé des faits reste d’une inquiétante simplicité. On nous dit que jusqu’à maintenant, les citoyens adélois ont englouti environ 250,000 $ dans cette histoire ( je vous salue mairie pleine de grâce!). On nous dit que la conclusion n’est pas attendue avant 2014. Le compteur tourne, les finances de la Ville s’assèchent dans un combat qui n’est pas celui de l’ensemble des Adélois. La cause vaut-elle les sommes qui y sont engouffrées? N'en déplaise au procureur de la Ville qui ne goûte pas les questionnements des vaches à lait, un doute commence à poindre dans l’esprit des citoyens. Parfois, il est salutaire de prendre du recul et de regarder les choses dans leur ensemble. Cette tragicomédie a assez duré, mais de toute évidence, certains acteurs souhaitent malgré tout un rappel.

Marcel Gamache n’est pas mort, il écrit pour Sainte-Adèle!

La partie devient lassante et surtout inutilement couteuse. Qu’arrivera-t-il quand il ne restera qu’un frappeur sur le terrain, alors que les estrades auront été désertées par les citoyens, que les équipes auront regagné le vestiaire? Il restera un joueur solitaire accroché à son bâton qui criera dans un stade désert: «enwoye la ta balle!»

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07 mars 2008

Montmartre en hiver



Une des raisons — parmi des dizaines — qui nous permettent de constater que le style Montmartre ne convient pas à Sainte-Adèle est illustrée par ces deux photos. Le style architectural des condos Delacroix ne s’harmonise pas avec le patrimoine adélois, ni avec son paysage et encore moins avec son climat. Les glaçons alignés au-dessus des têtes sont autant d’épées de Damocles suspendu au-dessus des acheteurs, promettant-acheteurs et entrepreneurs qui sont malgré eux les acteurs d’une saga immobilière sans précédent à Sainte-Adèle. Les conflits qui ont présentement cours concernant ce projet ne sont pas sur le point de se conclure. Tristes conséquences d’une administration heureusement déchue qui aura permis à ces furoncles de balafrer le paysage adélois à jamais.

À mon humble avis

02 mars 2008

Rawdongate, Ground Zero

Autres blogueurs et médias qui appuient la cause des Rawdonnois
Sylvain Martel du Gros BS
Luc Millette du Carnet d'un Adélois
Quelque chose d'intéressant chez IM2 | OQP
Articles repris dans La vie rurale ICI et ICI

L’affaire Rawdon continue de susciter beaucoup de commentaires. Un deuxième Rawdonnois commente la dernière séance du conseil municipal, qui visiblement, soulève beaucoup de questions chez les citoyens de la ville. Dans cette histoire de fermeture du forum Dans mon village la plupart des intervenants admettent que certains participants ont dépassé les bornes dans leur façon de livrer leurs commentaires. Ce qui semble indigner les citoyens, ce sont les moyens mis en œuvre pour faire cesser les commentaires d’une poignée d’individus dans un média citoyen. Le geste de la municipalité provoque l’exaspération de bon nombre de blogueurs qui ont déjà publiquement affiché leur opposition aux mesures draconiennes exercées par la Ville de Rawdon. Certains s’expliquent mal cet acharnement qui semble disproportionné en regard des événements et les poussent à croire que l’attitude de la Ville tend à confirmer la justesse des critiques exprimées dans le forum.

Aux élus de la Ville de Rawdon, qui selon mes informations lisent ce carnet, je tiens à souligner la chose suivante: les propos exprimés ici par vos citoyens passent amplement la barre de la critique éditoriale d’une administration municipale. Toute intimidation visant à bâillonner l’expression citoyenne respectueuse de la nétiquette sera sévèrement dénoncée dans la blogosphère et dans les médias. En ma qualité de journaliste civique, membre de la fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) je déplore le fait que vos citoyens en soient réduits à devoir s’exprimer sur des tribunes situées à l’extérieur de leur territoire par peur de représailles. Je vous invite à redresser le plus rapidement possible cette situation qui prend des proportions légales hors du commun. Vos conseillers, s’ils sont avisés, vous diront que derrière vos victoires légales se cache une bombe politique à retardement. Dépenser l’argent de l’ensemble de vos citoyens pour en poursuivre quelques-uns dont les propos vous ont froissés marquera votre mandat de façon indélébile. Vous êtes en route pour Hérouxville avec en mains l’ébauche de vos «normes démocratique» qui vous rendra tristement célèbre. Seulement, la menace que vous craignez vient de l’intérieur: vos propres citoyens. Croyez-vous vraiment que de tuer une mouche avec une bombe nucléaire vous apportera une médaille? J’ose croire que vous en arriverez à une meilleure gestion de cette petite tempête dans un grand verre d’eau.

Je reproduis ici la lettre du citoyen de Rawdon dans son intégralité.

«Le Rawdongate; Ground Zero

Rawdon a connu son 11 septembre le 12 février dernier lors de la séance du conseil. La Tour déjà amochée de l’intégrité des principes élevés s’est écroulée ce soir-là. Les craintes concernant les actions de la municipalité contre le forum de discussion sont fondées: il s’agit d’une chasse aux sorcières et de jet de poudre aux yeux. Premièrement parce que la municipalité a démontré sa soif d’anéantir sans lueur de compromis. Ensuite parce que le motif véritable n’est pas d’effacer des propos vexants, somme toute inconséquents du fait de leur gratuité, mais de conjurer les propos sobres et articulés de ceux qui dénoncent l’état de crise avec effluve de dictature qui sévit à Rawdon.

L’offensive municipale s’est propagée à l’assemblée même; dès lors que la période des questions est maintenant assujettie à des règles si serrées (minutage, irrecevabilité, quotas, amendes) qu’aucun dossier ne pourra être débattu à fond à l’avenir. Quand personne n’assistait aux réunions pour demander des comptes aux élus, ces règlements n’étaient pas nécessaires. Maintenant, on dit aux citoyens nombreux: ne posez pas de questions et gobez tout!

Le soir du 12 février, il y avait mise en scène: enrôlement de partisans, applaudissements préorchestrés, questions programmées. C’est correct, c’est de bonne guerre. Pour avaliser des poursuites personnelles aux frais du contribuable et imposer des bâillons autoritaristes, l’Administration avait besoin de cheerleaders.

Le néophyte aura été dupé, mais pas le citoyen informé. Ce dernier a assisté, incrédule, à un théâtre: violon, intimidation, patinage et bobards d’explications. Et tous ont été témoins du musellement systématique et sans honte de la démocratie. Les élus de Rawdon se sont «peinturés dans le coin» le 12 février; date charnière où s’est concrétisé le temps ferme du changement. Pourquoi? Parce que l’état-major, au cours de ce mandat, répète son incapacité et sa mauvaise volonté à gérer les aléas de la vie communautaire. Cette administration envenime les conjonctures bénignes, attise la confrontation, maintien des distances hautaines, s’obstine à contourner le rapprochement et le dialogue, dresse des listes noires, attire grief$ sur grief$ pour cause de mauvaise foi, aplanit le sens critique de la presse locale; en fin de compte, elle infuse chaque situation, chaque différend, pour n’en retirer exprès que du contentieux miellé à l’avocasserie. L’Hôtel de Ville est devenu l’usine de la discorde. Par contre, les festivals se portent bien. Diffamation? Non! Opinion partagée par beaucoup!


Et c’est par des excès malheureux sur des forums de discussions que s’exprime le désespoir. Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de faire porter le poids de tous les péchés du monde sur les épaules des élus de Rawdon. On demande de la bonne volonté; que les rêves de star de certains d’entre eux cessent de détourner cette administration de ses devoirs de bienveillance et de coopératisme. L’Administration de Rawdon est tombée en amour avec…son fauteuil rembourré et son miroir, gentil miroir! Vivement 2009!»

- Lance Pierre

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Image: Cybersolidaires



01 mars 2008

Fraichement sortie de l’atelier

Je crois que ma copine artiste a pris goût à ce petit jeu qui consiste à vous présenter sa dernière création en vous invitant à trouver un titre. Cette nouvelle toile — un format géant de 36 X 60 — porte temporairement le titre «Le sommeil du juste.» C’est la première incursion de l’artiste dans un paysage d’hiver. Est-ce l’aube ou le crépuscule? Est-ce la chouette qui s’endormira bientôt où le renard qui s’éveillera pour une équipée diurne alors que l’oiseau de la nuit se blottira confortablement dans son duvet d’hiver pour une longue journée de sommeil? Pour ma part, j’aime bien m’imaginer que nous sommes au crépuscule. Chaque hiver, quand le Soleil tombe et que le froid devient mordant, je m’imagine les forêts qui ceinturent la ville, peuplé de tous ces animaux qui doivent traversé cette période de froid intense, blotti sous des rochers, recroquevillés au fond de terriers, tapis sous les branches basses des sapins lourdement chargés de neige. J’entends le vent siffler dans les hautes branches et les craquements qui annoncent la chute de celles qui tombent sous ses assauts. La nuit glaciale est dure et belle à la fois. Étrangement, je la trouve réconfortante. Nos forêts adéloises silencieuses sont comme une ceinture de paix qui nous sépare du reste et qui me rappelle pourquoi j’ai choisi de poser mes bagages ici. La toile de ma copine me rappelle combien il est important de préserver et protéger cette fragile richesse boréale.