«Le journalisme civique vise à fournir aux gens des possibilités d'intervention afin de les amener à agir, et encourager l'interactivité entre les journalistes et les citoyens. Il cherche à créer un dialogue avec les lecteurs, au lieu de se borner à transmettre les informations en sens unique et à inonder le public de données, comme cela se passe si souvent dans le journalisme traditionnel.»


— Jan Schaffer, directeur du Pew Center For Civic Journalism

31 mars 2009

Immobilisme ou écœurement?

J’avais récemment une discussion fort intéressante sur l’immobilisme avec quelques amis. Je m’apprêtais à écrire un billet sur le sujet, mais voilà que je suis doublé par le Vieux Henri qui nous livre un texte bien senti sur la question.

Il serait intéressant d’analyser d’un point de vue sociologique ce courant d’opposition citoyenne à tout projet d’envergure. Assistons-nous à une redéfinition collective du développement, de l’innovation et du progrès, où au contraire, à la progression d’un manque de vision endémique ? La confiance des citoyens envers les élus, les organismes et les développeurs, s’est-elle à ce point effritée que l’on préfère, par prudence, s’opposer systématiquement à tout projet ? Sommes-nous à ce point enlisés dans le consensus mou que toute initiative s’épuise en consultations, en études et en discussions pour finalement mourir dans l’œuf ?

Somme-nous, collectivement, à développer un esprit plus critique ou plus cynique ?

Au-delà du syndrome bien réel du «pas dans ma cour», peut-être assistons-nous en effet à l’émergence d’un esprit plus critique envers les propositions des développeurs. C’est du moins une hypothèse à explorer. La mauvaise gestion, les dépassements de coûts, l’incompétence des intervenants, les «enveloppes brunes» et le manque de transparence ont peut-être poussé les citoyens à adopter une attitude de méfiance parfois excessive. Les promesses ne suffisent plus, les résultats doivent être au rendez-vous.

À quoi s’opposent au juste les citoyens ? À la nature d’un projet, ou aux méthodes de gestion et de mise en œuvre ? La question se pose, car souvent, le projet annoncé n’est pas celui qui est livré. La crise économique qui sévit actuellement, particulièrement aux États-Unis, démontre bien que certains modèles économiques mènent à un échec couteux et socialement inacceptable. Plusieurs credos de l’économie devront être revue et corrigés.

Dans ce contexte, devons nous parler d’immobilisme ou d’écœurement ?

20 mars 2009

Il est grand le mystère de la mauvaise foi

Herr Ratzinger, alias Benoit XVI, deviendrait-il un vecteur du sida en Afrique en accréditant des croyances plutôt que des faits? Le successeur de saint Pierre, qui a un lien trouble avec les préservatifs, soutient que l’abstinence et la fidélité entre les partenaires sont préférables aux préservatifs dans la lutte pour endiguer la pandémie de sida en Afrique. Il en rajoute en affirmant qu’ils pouvaient même l’aggraver. Le continent noir, pourtant déjà durement éprouvé par la pauvreté, les fléaux, les conflits, les exactions et les catastrophes de toutes sortes, avait-il vraiment besoin de la visite de ce messager porteur de mythes et de légendes?

Yannik Villedieu écrit dans son carnet: «Depuis plus d'un quart de siècle que le virus de l'immunodéficience humaine, le VIH, a commencé à faire ses ravages, le seul moyen de prévention qu'on ait trouvé est le préservatif. On a fait la preuve que le petit bidule de latex protège efficacement contre la transmission du virus. Que des campagnes de promotion du préservatif permettent de ralentir la propagation de la maladie. Et que la distribution de préservatifs n'a pas pour effet de diminuer l'âge des premières relations sexuelles, ni d'augmenter le nombre des partenaires».

C’est une question de fait et non de croyance. En tentant de convaincre les populations africaines du contraire, Herr Ratzinger risque fort d’empirer la situation. Ses propos témoignent également de sa méconnaissance des mœurs sexuelles de ce continent en croyant naïvement que les Africains s’abstiendront et seront fidèles, simplement parce que le pape le leur commande. Il y a seulement quelques années, certains Africains habitant de petits villages croyaient échapper à la maladie en lavant leurs organes génitaux avec de l’acide à batterie. L’éducation et l’utilisation des préservatifs sont l’une des clés de la lutte contre le sida en Afrique. Ce n’est pas le cas des élucubrations du saint pitre.

Les chefs spirituels, gourous, magistères, pandits, pasteurs et «sages» de ce monde font davantage de dégâts que toutes les maladies réunies.

Photomontage : Dominique Beauregard

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18 mars 2009

Séance Académie

C’est le seul titre qui colle à ce à quoi j’ai assisté hier lors de la télédiffusion de la séance du conseil municipal adélois. Un retour en arrière qui rappelle étrangement un court et néanmoins troublant épisode du feuilleton politique adélois, celui de Marlène Houle, cette mairesse suppléante dont le «style» ne passait pas et qui visiblement faisait office de «chair à élections» sacrifié par une boîte de relations publiques et une autre d’avocats qui toutes deux flairaient le pactole.

Le maire Descoteaux marche dans les traces de la suppléante déchue qu’il a si férocement dénoncée au cours d’un débat organisé par la chambre de commerce de Sainte-Adèle. Il frise carrément l’impolitesse en pilonnant les citoyens avec son «quelle est votre question ?» qui revient comme une rengaine alors que ces derniers tentent simplement de faire un préambule décent à leurs questions. Une manie agaçante, destinée à presser, à intimider, volontairement ou non, et surtout, une approche qui vise à décontenancer le citoyen qui tente de s’exprimer. Et ça fonctionne, car parfois, de guerre lasse, certains d’entre eux préfèrent abandonner et retournent à leur place sans avoir posé convenablement leur question. Tous ne sont pas égaux devant un micro, le rôle d’une administration municipale n’est sûrement pas d’enfoncer ceux qui, peut-être malhabilement, tentent de contribuer à la démocratie participative. De leur côté, les citoyens seraient en droit de pilonner les élus à leur tour avec la question suivante: quelle est votre réponse, quelle est votre réponse ? Car des réponses, il n’y en a pas. Ou si peu.

Une autre méthode douteuse qui semble être une tendance marquée chez le maire Descoteaux est d’inviter le citoyen qui pose une question d’intérêt public à appeler à la Ville pour connaître la réponse. Nous savons que la plupart du temps, le citoyen n’appellera pas. Et si, d’aventure, il s’y risque, il aboutira probablement dans une boîte vocale. Ou encore, on lui dira, comme c’était le cas hier, qu’on lui a laissé un message, alors que le citoyen affirme qu’il n’a ni répondeur, ni boîte vocale et se demande bien à qui l’on a bien pu s’adresser dans ce message. Une façon plus ou moins habile de noyer le poisson.

L’Équipe Descoteaux, récemment enregistrée auprès du directeur général des élections (DGE), semble perdre des plumes et surtout des appuis et ne compte pour l’instant que la conseillère Nicole Durand. Ainsi, le conseiller Mainville, qui faisait pourtant partie de l’équipe Descoteaux lors des dernières élections partielles, ne sera pas membre de l'équipe du maire aux élections de l'automne prochain, pas plus que Gabriel D. Latour, André Lamarche et Gary Quenneville. Des conseillers qui avaient pourtant affirmé leur allégeance au nouveau maire au lendemain des élections partielles de février 2008. Une source digne de foi indiquait récemment qu’il y avait d’importantes dissensions au sein du conseil adélois, et ce, depuis le début. Le peu d’appuis exprimé à la nouvelle équipe Descoteaux semble le confirmer. Il ne serait pas étonnant d'apprendre que plusieurs conseillers mettront fin à leur carrière politique

La dernière séance du conseil municipal traduit bien l’improvisation qui règne au sein de cette équipe qui s’effiloche. Mal préparé, visiblement dépassé par les dossiers, malhabile dans ses interventions avec les citoyens et adoptant une attitude hautaine, le maire Descoteaux devra rendre des comptes à la population dès l’automne prochain. Les dossiers prioritaires qui figuraient à son programme électoral n’ont pas bougé d’un iota. L’affaire Lupien stagne, les taxes augmentent sans que l’on puisse l’expliquer convenablement à la population et la Rolland s’enlise. Le maire qui imposait une condition de résultats au financement de la chambre de commerce de Sainte-Adèle devra bientôt dresser son propre bilan, qui jusqu’à maintenant, n’a rien de reluisant.

Le moment le plus troublant de cette séance fut quand Éric Veilleux, président de l’entreprise Mærix situé dans le parc d’affaires La Rolland, s’est présenté au micro. M. Veilleux est poursuivi par la corporation d’affaires La Rolland depuis 2004. Il a dû dépenser près de 75 000 $ en frais d’avocats. Il est raisonnable de croire que la Ville a déboursé une semblable somme dans ce dossier. La question, fort simple, que l’entrepreneur a adressée aux élus est la suivante : «Savez-vous pourquoi vous me poursuivez ?» Après un lourd silence et un échange de regards entre les élus, la réponse est finalement tombée de la bouche du conseiller Latour, seul membre du conseil qui était en poste en 2004 : «Plutôt que de dire des niaiseries et de dire n’importe quoi, la réponse est non, j’en ai aucune idée».

Cette réponse du conseiller Latour a le mérite d’être honnête, mais soulève toutefois nombre de questions à propos des autres dossiers judiciarisés impliquant la Ville de Sainte-Adèle : l’affaire Lupien, le dossier de l’antenne Rogers, etc.

Pour plusieurs observateurs, l’élection du maire Descoteaux et de son équipe n’a rien changé à la gestion de Sainte-Adèle. Certains affirment même que les dossiers jugés prioritaires par le maire s’enlisent davantage. L’attitude hautaine du maire et de son équipe est fortement décriée au sein de la population adéloise et fait l’objet de la plupart des commentaires qui me sont communiqués.

À Séance Académie, plusieurs sont en danger

12 mars 2009

Le restaurant Angkor-Bangkok rasé par les flammes

[MISE À JOUR À LA FIN DU BILLET]

Vers 2 heures dans la nuit de mardi à mercredi dernier, un incendie a dévasté le restaurant Angkor-Bangkok ainsi que l’hôtel situé aux étages et d’autres petits commerces. Une fuite de gaz serait à l’origine de l’incendie. Plusieurs témoins disent avoir entendu une forte déflagration juste avant l’apparition des premières flammes. Les pompiers de Sainte-Adèle ont dû faire appel à leurs collègues des villes avoisinantes pour maîtriser l’incendie. Douze heures plus tard, de la fumée s’échappait toujours des décombres de la bâtisse âgée de 125 ans et située à l'angle de la rue Morin et du boulevard Sainte-Adèle. Plusieurs Adélois qui assistaient à la scène étaient manifestement attristés de voir disparaître un autre morceau du patrimoine adélois.

Certains badauds exprimaient leurs craintes de voir apparaître des stationnements sur le site, puisque certains commerces attenants, notamment le cinéma Pine et le restaurant Spago, ont à plusieurs reprises revendiqué plus de cases de stationnements. D’autres souhaitent que dans l’éventualité d’une reconstruction, les nouveaux plans s’inspireront de l’architecture du restaurant la Farandole, situé juste en face, et qui, de l’avis général, est une véritable réussite.

Les photos :



























MISE À JOUR

Luc Millette, auteur du défunt blogue Carnet d'un Adélois m'a fait parvenir les deux clichés suivants, tiré de ses archives photographiques personnelles, afin que les lecteurs puissent voir la bâtisse telle qu'elle était en 1948 — à l'époque de l'Hôtel Laliberté — et quelques années avant l'incendie de cette semaine.











Photos: gracieuseté de Luc Millette



Photos: Dominique Beauregard, André Bérard

06 mars 2009

Complexe communautaire régional


Quand un citoyen adélois passe à l'action


Réginald Breton, un septuagénaire adélois, fait mentir tous ceux qui soutiennent que les retraités n’aspirent qu’à couler une vie douce et tranquille loin de l’agitation de leur communauté. L’homme, qui se qualifie de «pionnier de la Côte-Nord», a œuvré dans le domaine des communications, notamment en téléphonie. Il fut également fonctionnaire au ministère des Communications durant quatre ans pour ensuite se lancer dans le commerce et dans l’édition d’un hebdomadaire, le Commerce régional Portneuf.

Passionné par le développement économique, Réginald Breton, dont les cartons regorgent de projets et d’idées pour sa communauté, souhaite aujourd’hui présenter à la population laurentienne un projet régional de complexe communautaire qui, espère-t-il, saura soulever l’enthousiasme des développeurs régionaux et «mobiliser les retraités qui ont d’énormes compétences et qui sont intéressés à mettre leur savoir-faire au service de la région dans le cadre d’un projet qui se veut rassembleur».

Prenant des allures d’un garde-à-vous lancé à toute une région, la démarche de Réginald Breton ne manque pas de panache. Elle s’inspire en fait d’un projet ontarien de complexe communautaire regroupant deux arénas, une bibliothèque, des gymnases, des piscines et des salles de conférence. L’Adélois soutient qu’il faut voir grand et adopter une vision régionale pour ce type de projet d’envergure: «Le maire de Saint-Sauveur veut construire une piscine de plusieurs millions, celui de Sainte-Adèle veut construire une bibliothèque de 3 millions $ alors qu’à Piedmont, on projette de se doter d’une salle de spectacle qui coûtera elle aussi plusieurs millions de dollars…» Réginald Breton se dit attristé de constater que tous travaillent en circuit fermé sur des projets qui totalisent, estime-t-il, des investissements de plus de 10 millions $: «Pourquoi penser petit alors qu’ensemble, à une échelle régionale, nous pouvons devenir beaucoup plus puissants?», ajoute-t-il.

L’Adélois lance un appel à tous. Il veut mobiliser les troupes afin de constituer un comité qui s’occupera d’organiser et de réaliser ce projet d’envergure qui, estime-t-il, s’élèvera à plus de 30 millions $. Il compte recruter dans la «force vive des retraités» de la région, paraphrasant ainsi Yannik Lemay, candidat adélois aux élections municipales de 2009, qui récemment lançait un appel dans Accès à l’implication de ces citoyens expérimentés qui représentent une force en dormance. À cette fin, l’idéateur du projet a dressé une liste précise des compétences recherchées pour la création du comité (voir plus bas). Le projet s’inscrirait dans le cadre des partenariats public-privé (PPP). Selon son concepteur, ce centre communautaire régional deviendrait rapidement un pôle d’activités important dont les retombées économiques, sociales et culturelles, seraient considérables pour la région. Il est vrai qu’aucun centre de cette nature n’existe dans la MRC des Pays-d’en-Haut et que le manque d’arénas est décrié par plusieurs. Organisation d’événements sportifs, de conférences à saveur régionale, lieux de culture et d’activité physique, le projet proposé par ce citoyen adélois renferme beaucoup d’ingrédients prometteurs pour le développement local et régional.

Réginald Breton, dont l’enthousiasme et la détermination sont contagieux, offrira ses services, son expérience et ses compétences gratuitement, pour le bien de sa région. Il souhaite travailler de concert avec les intervenants, les partenaires et les décideurs locaux et régionaux.

Les personnes qui souhaitent en savoir plus ou qui aimeraient participer à l’aventure peuvent communiquer avec Réginald Breton au 450-229-7106.

Les compétences recherchées:
  • Spécialistes en activités sportives
  • Fiscalistes
  • Comptables agréés
  • Ingénieurs en structure
  • Architectes
  • Ingénieurs civils
  • Spécialistes en marketing
  • Spécialistes en campagnes de financement
  • Négociateurs professionnels
  • Lobbyistes

Texte: André Bérard, publié dans Accès édition du 6 mars 2009
Photo: courtoisie journal Accès


04 mars 2009

Demandes spéciales

Je suis en ce moment très pris par la mise en ligne prochaine d’un nouveau média. Je n’ai donc pas beaucoup de temps pour alimenter ce blogue qui me tient pourtant à cœur. Cependant, des citoyens veillent au grain et me communiquent des sujets dans l’espoir qu’ils se retrouvent ici.

Voici donc trois «flashs» qui proviennent de lecteurs adélois.

Bienvenue à la façon Sainte-Adèle

Que l’on aime ou que l’on déteste Star Académie, il n’en reste pas moins que beaucoup d’Adélois éprouvent une certaine fierté du fait que cette populaire émission ait ses quartiers à Sainte-Adèle. De fait, plusieurs villes seraient heureuses d’accueillir ce phénomène télévisuel. Afin de souhaiter la bienvenue aux académiciens, on a placé à l’entrée sud de la ville une bannière visiblement installée à la sauvette sur une structure en bois chancelante qui ne doit pas respecter la réglementation municipale en matière d’affichage. Or, depuis plusieurs semaines, l’affiche a entrepris une lente et inexorable chute sous le regard impassible de ceux qui l’ont installé. Plusieurs Adélois estiment que cette bannière déglinguée offre un bien triste spectacle et projette une image négative de Sainte-Adèle. Plutôt que d’imposer cette chose qui choque l’œil, pourquoi ne pas simplement la retirer ?

Montmartre en hiver [prise 2]

Pratiquement à la même date l’an dernier, je publiais ce billet. Un an plus tard, le problème persiste et s’aggrave, comme le montre cette photo où l’on voit que la chute de glace a cette fois emporté la balustrade d’un balcon. Vice de conception ? De toute évidence, le style Montmartre s’accommode mal de notre climat nordique. Peut-être le bâtiment, conscient de sa laideur ou plutôt de son incongruité dans le paysage laurentien, tente-t-il de s’autodétruire ?






Sainte-Adèle à vendre ?


Bien avant que l’on parle de la crise économique, plusieurs Adélois disaient observer une augmentation du nombre d’affiches «maison à vendre». J’ai moi-même noté la chose. Une conséquence des hausses de taxes municipales matraques ? Rappelons que le maire Descoteaux avait, durant la dernière campagne électorale, affirmé qu’un groupe d’experts qu’il avait consulté était formel : rien ne pouvait expliquer une telle hausse de taxes (les chiffres diffèrent selon les sources, mais la moyenne tourne autour de 20 %, si je ne m’abuse). J’ai la citation quelque part dans mes archives. Plusieurs sont impatients d’entendre les explications du maire à ce sujet.



Voilà qui fait le tour des «demandes spéciales».

Photos : André Bérard

03 mars 2009

Planète Terre


Récemment, j’ai reçu en cadeau le coffret de la série Planète Terre, un documentaire de la BBC qui fut diffusé il y a environ un an sur les ondes de Radio-Canada dans le cadre de l’émission Découverte. J’avais à l’époque tenté de suivre assidument cette série, sans succès. Le coffret m’a permis de me plonger dans ce documentaire unique, émouvant par la splendeur à coupé le souffle des images de notre petit caillou bleu et blanc perdu dans l’immensité froide et hostile de l’espace. Ce refuge unique, où la vie s’épanouit sous une couche de gaz ténue, notre atmosphère, barrière fragile qui nous sépare du gouffre.

Si vous achetez cette série — ce que je vous recommande de faire sans plus tarder —, vous finirez, comme moi, par insérer le dernier disque de la série dans votre lecteur. Le disque qui vient mettre un bémol à toute cette beauté. Trois reportages massue qui frappent là où ça fait mal. Mais pas assez, semble-t-il, puisque nous persistons en tant qu’espèce dominante à agir comme une bactérie sur un organisme qui s’affaiblit. L’édifice de la vie s’effrite à mesure que les briques qui en assurent la solidité se fragilisent, agonisent puis disparaissent. Je me souviens d’une série de fascicules à assembler qui décrivait la faune africaine et que je m’appliquais à collectionner alors que j’avais environ dix ans. Lorsque que nous recevions de la visite, je sortais fièrement cette grosse reliure rouge où il était écrit «Afrique» en lettres d’or. J’éprouvais un vif plaisir à faire découvrir les mystères de ce continent à mes interlocuteurs. L’Afrique décrite dans ces pages de papier glacé semblait éternelle avec ses lions, girafes et rhinocéros. Aujourd’hui, à 47 ans, je réalise que je serais vraisemblablement témoin de la disparition de la plupart des espèces répertoriées dans ce livre qui aujourd’hui prend des allures d’album souvenir.

C’est désolant.

Je retiens des trois documentaires les éléments suivants :

  • Les modèles économiques sont iniques.
  • La pauvreté, l’analphabétisme et la mauvaise distribution des richesses participent à la dégradation de l’environnement.
  • Paradoxalement, la croissance démographique débridée est un facteur de la disparition possible de notre espèce.
  • Il devient urgent de revoir le concept global de croissance qui est un cul-de-sac.
  • Il existe des solutions simples.

07 février 2009

À mes lecteurs

Voici ce qui explique mon silence radio depuis plusieurs semaines :

Je travaille en ce moment sur la mise en ligne d’un portail indépendant d’information en continu, couvrant l’actualité laurentienne et qui intégrera certaines fonctionnalités du web participatif. Ce nouveau site favorisera une approche axée sur le journalisme civique en offrant un contenu branché sur les préoccupations citoyennes. Il encouragera les échanges entre citoyens et élus par le parrainage d’événements, de rencontres, de conférences et de causeries portant sur les grands dossiers locaux et régionaux. Souple et évolutive, cette nouvelle plateforme s’adaptera aux besoins en informations des citoyens des Laurentides tout au long de son implantation dans le milieu.

Plusieurs chroniqueurs de qualité ont déjà confirmé leur présence sur ce site. D’autres s’ajouteront bientôt.

Je m’excuse auprès des lecteurs de Blogue-Notes de mon manque d’assiduité dans ce carnet, mais je vous assure que c’est pour la bonne cause.

André Bérard

22 janvier 2009

Sainte-Adèle: Yannik Lemay candidat aux élections municipales 2009

Yannik Lemay, un Adélois du district numéro 5, a l’intention de briguer la place de conseiller lors des élections municipales de l’automne 2009. Âgé de trente-huit ans, Yannick Lemay a déjà œuvré au sein de la Ville de Sainte-Adèle, plus précisément au Service des loisirs, en qualité d’agent au développement. Il a également agi à titre de gestionnaire pour le Cirque du Soleil durant sept ans. Marié et père de 4 jeunes enfants, Yannik Lemay se dit très préoccupé par les dossiers reliés à la famille. Le candidat estime qu’il est grand temps que souffle un véritable vent de changement sur Sainte-Adèle afin de balayer cette morosité qui depuis plusieurs années s’installe insidieusement dans la communauté adéloise. Il souhaite également que sa candidature incite la jeunesse adéloise à l’imiter, mais également «les retraités qui ont le blues du travail» et parmi lesquels, affirme-t-il, se trouvent des «forces vives dont a impérativement besoin la ville pour se remettre sur les rails».

Le district numéro 5 est actuellement détenu par André Lamarche dont la candidature fut appuyée par le maire démissionnaire Jean-Paul Cardinal à l’aube des déboires qu’a connus son administration. Yannik Lemay pourrait compter sur de solides appuis, puisque selon des sources sûres, il existerait un «mouvement anti-Lamarche» dans ce district. Yannik Lemay officialisera sous peu sa candidature auprès du directeur des élections.

Texte et photo: André Bérard

21 janvier 2009

Listen Closely

Une lectrice attirait récemment mon attention sur l’artiste Jon Ian, qui se produira sur la scène du Théâtre du Marais le 23 janvier prochain à 20 h : « Plusieurs personnes de mon entourage ont pu l'entendre et apprécier ses compositions. Je vous suggère de visiter son site afin d'avoir un aperçu de l'ambiance créée par sa musique».

Jeune auteur-compositeur-interprète d’origine allemande, Jon Ian travaille chez Enzyme comme linguiste-traducteur et habite Sainte-Adèle depuis 1 an. Sur le site du Théâtre du Marais, on peut lire : « Chansonnier allemand qui écrit ses chansons en anglais. Musique minimale à la guitare et à l'harmonica, une poésie mélancolique, une imagerie vivante, des petites histoires ... À découvrir en toute intimité.»

Prix du billet : 10 $

Information et réservation : francoise858@hotmail.com

Blogue-Notes se fait un plaisir de promouvoir gratuitement l'activité culturelle de la région

15 janvier 2009

Mensonge par omission ?

En décembre dernier, nous apprenions que la Ville de Sainte-Adèle reconduisait pour une période de deux ans la subvention annuelle de 400 000 $ accordée à la corporation du parc d’affaires La Rolland (CPAR). Plusieurs observateurs sourcillent devant cette annonce pour le moins singulière. Car, faut-il le rappeler, les administrateurs du parc d’affaires déficitaire ont fait la démonstration de leur inaptitude en matière de gestion de parc d’affaires et de leur incapacité à s’associer à des éléments forts, préférant œuvrer en circuit fermé avec les résultats que l’on connaît? Confier 800 000 $ à une équipe dont la pauvreté du bilan lui aurait valu un congédiement sans sommation dans le secteur privé est-il un choix politiquement acceptable, particulièrement dans la situation économique actuelle?

John Butler, candidat au poste de conseiller municipal dans le district numéro 6 lors des élections partielles de février 2008, posait une question pertinente aux élus municipaux lors de cette rencontre :«possédez-vous les états financiers en bonne et due forme de la corporation du parc d’affaires La Rolland ?» John Butler, comme beaucoup d’autres citoyens, souhaitait simplement s’assurer que cette nouvelle injection de fonds publics était consentie à la lumière d’états financiers et de bilans conformes, puisque cet organisme vit sous perfusion depuis sa fondation. Oui, lui a-t-on répondu sans sourciller. Or, le rapport de diagnostic stratégique de la corporation du parc d’affaires La Rolland, réalisé par la firme Stramar et financé avec les deniers publics, nous dit le contraire: «Le rapport financier de 2006 n’a pas pu faire l’objet d’une vérification. De plus, la CPAR ne détient pas l’information et les pièces justificatives nécessaires à la préparation du rapport financier 2007 puisqu’une partie importante des documents serait encore en possession de la compagnie Citec/Sciparc Administration qui était responsable à l’époque de la gestion de l’immeuble et avec laquelle il y a actuellement un litige. Évidemment, puisqu’il est impossible d’obtenir une balance de vérification pour la fin de 2007, il est aussi impossible de préparer des états financiers intérimaires conformes. Considérant le manque d’information de qualité, nous n’avions pas d’autres choix que de réaliser une analyse financière plus théorique avec une concentration sur les états de revenus et dépenses prévisionnelles».

Le maire Descoteaux et son équipe injecteront donc 800 000 $ supplémentaires, vraisemblablement sans détenir de rapports financiers en règle et de surcroit à la même équipe qui a conduit ce parc à la faillite. Tout un changement !

Voilà la réponse à votre question M. Butler.

Vous pouvez lire une analyse du rapport Stramar que j’ai publié chez Accès ICI

14 janvier 2009

Froid dans le dos

Ce qui me donne vraiment froid dans le dos en ces jours de grand froid, ce n’est pas le -25 affiché par mon thermomètre, mais plutôt la pathétique couverture — très épaisse — qu’en font les médias. Ce matin, sur les ondes de RDI, Michel Viens interviewait un médecin afin qu’il nous prodigue quelques conseils pour mieux gérer le froid ! C’est d’un ridicule consommé. Comment gérer le froid ? Il suffit de s’habiller chaudement, simplement. Comme le font depuis des centaines d’années ceux et celles qui ont colonisé nos régions froides. Il fait froid, c’est pas un mystère. c’est surtout pas une nouvelle digne d’un réseau d’État !

À en croire les médias, pour survivre à un mercure qui plonge vers les -30 degrés, il faudrait être un extrémophile. Les journaleux ont dû, par attrition, choisir de nous lâcher un peu avec la crise économique — qu’ils contribuent dans une large mesure à alimenter — en se rabattant sur ce froid cinglant, au demeurant tout à fait normal à cette période de l’année.

Nous vivons à une époque où le contenant détermine le contenu. L’envers du bon sens. À ce chapitre, j’accorde le prix citron à l’ensemble de l’œuvre de Québécor Médias, qui depuis quelque temps, repousse les limites du ridicule et du désœuvrement intellectuel que l’entreprise, par le biais de ses «médias», a elle-même fixés. Et cette institution dédiée à la convergence ne souffre aucune critique, comme en témoigne l’acharnement sur le non-scandale du Bye Bye 2008.

On dit que les médias vivent actuellement une crise. D’après vous ?

Et maintenant Ça.

Décidément, l'humour au deuxième degré, celui introduit par Yvon Deschamps dans les années 70, échappe aujourd'hui à la masse.

06 janvier 2009

Une passion (presque) mortelle

27 décembre 2008 — Une pluie verglaçante s’abat sur les Laurentides. Les routes sont dans un état qui devrait nous inciter à rester à la maison, bien au chaud, et non à s’aventurer jusqu’à la Conception, ce que ma copine et moi nous apprêtons justement à faire. C’est que nous avons rendez-vous avec un antiquaire afin de prendre possession du cadeau de Noël de ma copine: un monument funéraire en bois datant de 1856.

C’est en fouillant dans les petites annonces classées (PAC) sur le Net que ma copine est tombée sur cette annonce placée par un antiquaire qui liquidait sa marchandise pour cause de fermeture. L’objet inusité est un monument funéraire en cèdre, comportant entre autres éléments, une planche de bois de 24 pouces par 57 pouces, une rareté qui, vu son côté sans doute jugé trop macabre, n’avait pas trouvé preneur. Le monument porte les inscriptions suivantes: Ici repose le corps de Théodore Bellemare, décédé le 22 avril 1856, âgé de 56 ans et de Augustin Bellemare, décédé le 11 octobre 1873, âgé de 73 ans. La rareté de la pièce valait bien le risque couru sur la chaussée glacée de la 15 Nord. C’était du moins le meilleur argument avancé par ma blonde (assortie d’une mine déconfite savamment étudiée devant un éventuel changement de programme concernant son cadeau), pour justifier l’à-propos d’une sortie en voiture durant ce temps de chien. Décision que nous avons regrettée une fois arrivés dans la ville de la Conception, alors que nous tentions de gravir une rue en pente, transformée en patinoire et parsemée de voitures échouées sur l’accotement.

Après plusieurs recherches, nous en sommes venus à la conclusion que nous possédions vraiment une rareté. En effet, le patrimoine funéraire québécois compte peu de ces stèles funéraires en bois, et de surcroit dans un si bon état. Le pillage, l’absence d’entretien et les ravages du temps ont considérablement appauvri le patrimoine funéraire québécois (je précise que selon l’antiquaire qui nous a vendu la stèle, c’est la famille qui a vendu le monument pour ensuite le remplacer par une stèle en pierre).

Nos recherches nous ont également permis d’établir que les frères Bellemare ont été inhumés dans le cimetière de Louiseville, anciennement appelée la Seigneurie de la Rivière-du-Loup, qui fut fondée en 1665. Ma copine et moi comptons nous rendre dans cette petite municipalité afin de documenter la pièce et de photographier le cimetière d’où provient la stèle et aussi, nous l’espérons, le nouveau monument qui l’aurait remplacé. Nous savons également que la stèle a figuré dans un film américain mettant en vedette Bette Midler et qu’elle fut louée à plusieurs reprises à différents théâtres.

La stèle des frères Bellemare me fascine. Avec son charme suranné, elle évoque une autre époque, celle des colons-cultivateurs. Son épitaphe fut gravée par des mains d’artisans, avec des outils d’une autre époque. Je l’imagine dressée, lors des longues nuits d’hiver de l’époque, balayée par un vent glacial sous la pâle lueur d’une lune gibbeuse.

Certains estimeront qu’une stèle funéraire est un bien triste cadeau de Noël à offrir à sa bien-aimée. C’est que vous ne connaissez pas copine !

18 décembre 2008

Municipalité et chambre de commerce: copinage?

Blogue-Notes a toujours consenti à laisser la parole à quiconque souhaite s’exprimer dans ses pages. Seule condition : les articles doivent être signés. Pierre Morabito, qui fut candidat à un poste de conseiller municipal lors des élections partielles de février dernier, nous livre ce qui suit.

La confusion des genres

Dans son bulletin du 15 décembre dernier, la Chambre de commerce de Sainte-Adèle nous annonce la venue prochaine d’un site internet qui regroupera «toutes les instances de Sainte-Adèle, dont la Ville et la Chambre de commerce». Il me semble que l'on franchit ici, une fois de plus, une frontière que la ville comme palier de gouvernement local ne devrait pas franchir.

Je ne conteste pas la légitimité de la Chambre de commerce. Je ne conteste pas non plus sa volonté de faire la promotion du commerce et de ses membres.

Mais je suis souverainement en désaccord avec plusieurs positions de la Chambre; que ce soit la privatisation du réseau de la santé ou même un certain type de développement du territoire adélois.

Comme gouvernement municipal la ville doit garder une distance raisonnable envers les groupes de lobbyistes. Croyez-vous vraiment qu’un tel site pourrait accueillir à bras ouvert le Conseil central des Laurentides CSN?

Pourtant, le Conseil central CSN représente les employés de la Ville, ceux du Métro Chèvrefils, du IGA, les professionnels et les employées de bureau du CLSC,les ambulanciers para-médics, les chauffeurs d’autobus scolaire de La Diligence ,les employées de soutien des écoles primaires et secondaires.

Quand on pose la question sous cet angle, on voit bien que cela n’a pas de bon sens. Comme gouvernement municipal, la Ville ne s’associera pas avec la CSN Laurentides. Pas plus, à mon sens, qu’elle ne devrait s’associer avec une association de marchands et de gens d’affaires.

Mesdames et Messieurs les élus, gardez-vous une petite gêne! Et dites-vous bien que ce que vous vous apprêtez à faire ce n’est pas de la convergence, mais cela ressemble de plus en plus à du copinage

Pierre Morabito
Citoyen de Sainte-Adèle

10 décembre 2008

Le Lion du Nord est-il mort ?



C’est le titre qui accompagnait cette caricature de Claude-Henri Grignon, exécutée par Marcel Gagnon pour le compte du Journal des Pays-d’en-Haut le 10 février 1968.

Beaucoup ignorent que Claude-Henri Grignon est l’un des fondateurs du journal des Pays-d’en-Haut (qui s’écrivait à l’époque sans tirets) et encore moins qu’il rédigeait un éditorial dans les pages de cet hebdomadaire. Marcel Gagnon nous explique les circonstances qui ont mené à la publication de sa caricature : « Aussi loin que je me souvienne, les arts visuels ont été mon mode d'expression de prédilection. Sur les bancs d'école, au lieu d'écouter, j'observais plutôt, de telle sorte que je dessinais sans relâche professeurs et élèves.

Au début 68 (j'avais 25 ans), je m'étais amusé à caricaturer Claude-Henri Grignon, personnage que j'admirais beaucoup parce qu'il était hors norme et un pionnier dans son genre! De fil en aiguille, ce croquis est tombé entre les mains de Georges Galipeau, alors rédacteur en chef du Journal des Pays-d'en-Haut, je crois bien. Il m'en a acheté les droits pour publication le 10 février 1968 sous le titre “Le lion du Nord est-il mort ?” Georges Galipeau connaissait le caractère bouillant et légendaire de Claude-Henri Grignon et profitait de mon dessin pour lui tirer la pipe publiquement.

Par la suite, j'ai continué ma collaboration comme caricaturiste-pigiste durant environ un an pour le journal des Pays-d’en-Haut et aussi à l'occasion pour l'Écho du Nord où ma caricature d'Hubert Murray, député de l'Union Nationale, s'était retrouvée à la une le 26 février 1969. Par la suite, j’ai déménagé à Montréal cessant par le fait même mes activités dans la région. »

J’ajoute cette caricature à ma collection Claude-Henri Grignon. Je tiens à remercier Marcel Gagnon pour cet apport qui, à sa façon, fait partie de l’histoire de Sainte-Adèle.

Marcel Gagnon, artiste-peintre et lecteur de ce blogue, habite aujourd’hui dans la belle région du Mont-Saint-Hilaire. En plus de son site, il tient également le blogue ARTUM portant sur l’actualité artistique du Mont-Saint-Hilaire.